[ESSAI AUTO] Hyundai Ioniq hybride : sérieuse concurrente

Près de 20 ans après la sortie de la Toyota Prius, Hyundai propose aussi une berline hybride en France : la Ioniq. Il était temps ?

Avec sa nouvelle hybride, Hyundai affronte (enfin) Toyota

Hyundai et l'hybride, ça ne date pas d'hier

La Ioniq est bien la première hybride vendue en Europe par Hyundai, mais la marque n’est pas novice avec cette technologie. En 2009, l’Elantra a en effet été le premier véhicule hybride du groupe, alliant une batterie à une motorisation GPL. Ce modèle a été commercialisé uniquement en Corée.

Puis, en 2011, est arrivée la Sonata qui disposait d’une batterie lithium-ion polymère venant en renfort d’un moteur thermique, cette fois disponible en Amérique du Nord. En 2015, la deuxième génération de ce véhicule introduit une version hybride rechargeable.

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Enfin, en 2016-2017, la Ioniq arrive en Europe dans des versions électrique, hybride et hybride rechargeable. Cette fois, la guerre avec la Toyota Prius peut commencer !

Hybride et belle

Ces dernières années, un véhicule "vert" était joli s'il avait un blason Tesla, et… un design spécial dans les autres cas. La Ioniq semble vouloir changer les règles puisque, avec sa longueur de 4,47m, elle offre une ligne élancée et agréable.

En fait, on dirait une berline "normale" ; seul son aileron arrière peut trahir son souhait de chercher un bon coefficient aérodynamique, qu’elle obtient d’ailleurs avec un Cx de 0,24.

A l’intérieur le constat est le même, avec une planche de bord agréable à regarder. On n’a pas honte de la qualité des matériaux, souvent sacrifiés sur l’autel du poids. De plus, l’équipement est très complet avec, dès l’entrée de gamme nommée Intuitive, l’assistance active au maintien dans la voie, le freinage d’urgence autonome, une caméra de recul, le régulateur de vitesse adaptatif, ou la climatisation bi-zone.

Sur notre modèle d’essai, l’écran tactile passe de 5 à 8 pouces, les sièges sont chauffants, ventilés et électriques, et on peut recharger son téléphone par induction. La Ioniq a clairement tout d’un vaisseau amiral pour Hyundai.

Intérieur de la Hyundai Ioniq hybride

Une âme parfois caractérielle

On reproche souvent aux véhicules modernes de manquer d’âme. Eh bien, la Ioniq a son petit caractère ! Si ce dernier ne s’exprime pas sur le plan du comportement routier, très sain et agréable, il faudra apprendre à l’apprivoiser pour l’utiliser au mieux et faire corps avec elle.

Les réactions de l’auto sont en effet prévues pour privilégier une faible consommation, ce qui produit des effets parfois étonnants. Par exemple, régulateur activé, la Ioniq va souvent manquer cruellement de reprise lors d’un dépassement sur terrain plat, alors qu’en montée, le moteur électrique de 43,5ch est prévu pour donner un sérieux coup de fouet au moteur thermique de 105ch.

Résultat : pour une même situation, on se retrouve à appuyer sur l’accélérateur comme un fou, ou à se demander qui est en train de nous donner des ailes. Avec le temps, on comprend mieux les réactions de l’auto et on apprend à les anticiper. Du coup, selon les situations, on va se décaler plus tôt pour doubler, donner une pichenette sur l’accélérateur pour reprendre le contrôle du régulateur, ou passer en mode sport juste le temps d’amorcer notre dépassement. Ça en devient un petit jeu entre l’auto et soi-même, et quand on le maîtrise, on prend encore plus de plaisir à la conduire, sans consommer plus.

Intelligence artificielle

Cependant, cela met en avant une qualité et un défaut de l’auto. On dispose en effet de nombreuses aides à la conduite : indicateur d’angle mort, aide au maintien dans la voie, régulateur adaptatif… Quand tout est enclenché, il est étonnant de voir que le véhicule peut presque se conduire seul, les mains juste posées sur le volant. Mais le "presque" est ici primordial.

La Ioniq sait seconder le conducteur, mais est très loin de la conduite autonome, puisqu’elle ne prend pas en compte tout l’environnement autoroutier. Elle va pouvoir ainsi ralentir un peu trop fort, au risque de surprendre le véhicule derrière nous. Si aucune situation dangereuse n’a été rencontrée lors de l’essai, c’est tout de même assez déstabilisant au début.

Heureusement, pléthore de réglages sont possibles pour adapter l’électronique à notre mode de conduite. On notera également que la boite automatique à double embrayage DCT-6 répond au doigt et à l’oeil.

Essai de la Hyundai Ioniq Hybride

Un chameau des temps modernes

L’achat d’une hybride répond en général à deux considérations : une écologique et une économique. Ainsi, notre Ioniq chaussée de jantes de 17 pouces rejette 92g de CO2/km (79g de CO2/km en version 15''), et la consommation indicative en cycle mixte est de 3,9l/100km (3,4l en version 15'').

De notre côté, nous avons parcouru près de 2000km, avec une consommation établie à 5,3 litres/100km. Si la différence avec les chiffres du constructeur est importante, cela n’en demeure pas moins une excellente performance, en-dessous de la moyenne d’autres véhicules. Il ne faut pas perdre de vue que notre parcours a mêlé autoroutes et routes secondaires, sans chercher à battre un record de consommation.

Au final, le passage à la pompe n’a pas été si fréquent que ça – contrairement à notre dernier essai du Kia Soul Sport –, et notre berline a répondu à cette attente de consommer moins, sans perdre en plaisir de conduite.

Coup d’essai, coup de maître

Hyundai a pris le temps pour proposer son véhicule hybride sur notre continent, mais force est de constater que c’est une réussite. Moins extravagante qu’une Prius, la Ioniq permet de voyager dans une berline presque traditionnelle, les économies d’essence en plus.

De plus, la gamme comprend une version hybride rechargeable et une 100% électrique, les fans d’écologie trouveront forcément chaussure à leur pied. On aimerait voir cette technologie déclinée sur d’autres modèles, dont un SUV et une citadine pour tenir tête au Kia Niro et à la Toyota Yaris. Pour le moment, rien n’est prévu de ce côté, mais il ne faut jamais dire jamais…

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La Hyundai Ioniq est disponible en version Hybrid 1,6 GDi Intuitive à partir de 26 100 euros, et la version haut de gamme Exécutive à partir de 30 800 euros, hors bonus écologique.