Comment enlever un tatouage ?

Si vous n'avez pas opté pour le tatouage semi-permanent, se débarrasser de votre tatouage reste possible. Mais le processus ne sera pas des plus simples.

Se détatouer, un processus long et coûteux

Serment d'amour envolé ou bévue de jeunesse : faire disparaître un tatouage reste, malgré l'utilisation de techniques de plus en plus perfectionnées, une opération souvent longue et coûteuse, avec un résultat pas forcément garanti.

De gros progrès dans le détatouage

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"Nous avons fait de gros progrès depuis le milieu des années 90 grâce à l'utilisation de lasers spécifiques permettant d'éviter les cicatrices, mais le processus reste long et onéreux", résume le Dr Jean-Michel Mazer, directeur du Centre Laser International de la Peau de Paris (Clipp) qui effectue entre 20 et 25 détatouages par semaine.

Selon une étude publiée en 2013 dans la revue britannique de dermatologie, près d'un quart de la population occidentale serait tatouée et les deux tiers des tatouages réalisés avant l'âge de 20 ans. Un patient sur trois regretterait ensuite son tatouage, selon la même étude.

10% des tatoués veulent se faire détatouer au bout d'un an

En France, le taux de tatouage serait de l'ordre de 10% dans l'ensemble de la population et avoisinerait les 20% chez les jeunes de 25 à 34 ans, d'après un sondage Ifop réalisé en 2010.

Avec pour conséquence, une augmentation rapide du nombre de ceux qui regrettent leur geste et veulent faire marche arrière : bien qu'aucune statistique précise n'existe, une étude évalue ainsi à 10% le nombre de personnes qui veulent se faire détatouer au bout d'un an.

Le tatouage ne plaît plus parce qu'il est trop provocateur ou plus d'actualité, mais également parce qu'il "risque d'être mal vu sur le plan professionnel", relève le Dr Mazer, citant le cas de jeunes se faisant détatouer pour pouvoir entrer dans la police.

Entre 150 et 300 euros la séance

Après le geste chirurgical avec sutures et parfois greffes de la peau, puis la dermabrasion (ou ponçage de l'épiderme), le laser s'est très largement imposé ces dernières années, grâce aux appareils dits Q-Switched qui permettent une fragmentation progressive des particules d'encre.
"Une fois arrivées au stade de gouttelettes minuscules, elles peuvent être éliminées par l'organisme via les urines", précise le Dr Mazer.

Mais si la technique permet d'éviter les cicatrices disgracieuses, elle nécessite généralement de 8 à 12 séances, espacées de deux mois, en fonction de la taille de la zone à traiter. Chaque séance, explique le Dr Mazer, peut coûter entre 150 et 300 euros, non pris en charge par l'Assurance maladie.

Un risque d'échec… surtout pour les tatouages colorés

Selon le Dr Michael Naouri, secrétaire du groupe laser de la Société française de dermatologie (SFD), qui cite une étude parue en 2012, seulement 50% des patients ont eu leur tatouage complètement effacé après 10 séances et 75% après 15 séances.

Le risque d'échec, ajoute-t-il, "est plus important en cas de couleurs multiples, de densité importante, de tatouage récent et de séances trop rapprochées".

Certaines couleurs posent plus de problèmes que d'autres : c'est le cas du rouge qui contient souvent un oxyde de fer et qui "peut devenir noir" après une séance de laser. Le vert et le jaune sont également problématiques et peuvent ne pas partir complètement, contrairement au noir ou au bleu foncé, indique pour sa part le Dr Mazer.

La technique n'est pas non plus conseillée pour les tatouages cosmétiques (sourcils ou lèvres) souvent réalisés par des esthéticiennes, et pour lesquels il convient d'attendre qu'ils disparaissent d'eux-mêmes, généralement en l'espace de trois ou quatre ans.

En revanche, pas de problème pour les tatouages "rituels"

Deux à trois séances de laser suffisent en revanche, selon lui, pour venir à bout de tatouages rituels (polynésiens, maoris ou autres) faits au charbon de bois.

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Depuis 2013, les dermatologues disposent d'un nouvel appareil perfectionné permettant une fragmentation encore plus importante de l'encre et aboutissant à une diminution par deux du nombre de séances nécessaires.
Mais ces nouveaux lasers coûteux ne sont pour l'instant accessibles que dans un nombre restreint de centres et leur efficacité doit encore être confirmée par des études les comparant aux appareils Q-Switched, prévient le Dr Naouri.

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