Raymond Domenech : Ribéry, je l’aurais « accroché au plafond »

Dans Tout seul, ouvrage qui sort mercredi, Raymond Domenech se livre enfin, sur l'insulte d'Anelka, bien sûr, mais aussi sur ses joies, ses déprimes, ses erreurs, les joueurs qu'il a aimés, ceux qu'il aurait « accrochés au plafond ».

Tout seul : les confidences de Raymond Domenech en 5 points

1- Pourquoi un livre maintenant ?

L'Euro 2012 et les nouveaux écarts de comportements de certains joueurs furent un déclic pour Domenech. « Cet Euro m'a en effet permis de réaliser que le football français était capable de rencontrer des problèmes… sans moi ! », écrit-il ainsi. Il s'appuie ensuite sur le journal qu'il tenait pendant ses six ans comme sélectionneur (2004-10) pour se confier pour la première fois.

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2- Qu'a dit Nicolas Anelka ?

L'insulte d'Anelka à la mi-temps de France-Mexique au Mondial 2010 est bien sûr un des passages les plus attendus. La version de Domenech est un peu différente de celles parues jusqu'ici (L'Equipe avait titré: « Va te faire enculer, sale fils de pute! »). Domenech se souvient avoir dit : « J'avais demandé de la profondeur et toi Nico, sur le premier ballon, tu restes là sans bouger. » Anelka proteste. Domenech rapporte : « Patrice Evra a alors essayé d'éteindre le feu qui couvait ». Mais « Anelka ne s'est pas calmé et a lancé : +Enculé, t'as qu'à la faire tout seul ton équipe de merde ! J'arrête moi…+. Je n'ai pas tout entendu. La fin de la phrase m'a échappé dans le brouhaha », précise l'ancien coach, 60 ans, devenu consultant télé et radio.

3- Quels joueurs a-t-il aimés ou honnis ?

Thuram et Makelele ont les faveurs de Domenech. Pas Ribéry, égratigné par plusieurs extraits du journal comme « lui continuait à pourrir le groupe par ses attitudes de diva susceptible » ou tout Ribéry qu'il était, je l'aurais volontiers accroché au plafond ». Ni Nasri, qui « symbolise cette dérive des joueurs ne pensant qu'à leur gueule ». Un extrait du journal relate aussi un Benzema « maugréant des insultes (+tous des cons…+) parce qu'il n'était pas entré en jeu aux Iles Féroé ».

Plus étonnante est cette « menace » lâchée par Gallas avant un match car Domenech vient de refuser un quartier libre après une défaite (septembre 2008) : « Ah, eh bien, puisque c'est comme ça, vous verrez mercredi… » Domenech confirme aussi le rejet de Gourcuff par Ribéry pendant le Mondial 2010, mais dénonce un manque de caractère du jeune Breton : « Il a subi et je me suis dit qu'il restait dans son monde des Bisounours ».

4- Domenech reconnaît-il ses erreurs ?

L'absence de mea culpa après la déroute de l'Euro 2008 et le fiasco du Mondial 2010 ont souvent été reprochés à Domenech. Cette fois, il reconnaît ses erreurs et va même plus loin en confessant une « usure » ou encore une « perte d'énergie » après l'Euro 2008. Il admet qu'il n'aurait pas dû prendre Vieira blessé à l'Euro-2008 (« absence de décision » sur Vieira « comme preuve de faiblesse »), qu'il n'a pas osé priver Henry, qu'il apprécie mais alors hors de forme, du Mondial 2010 (« cette proximité m'a empêché de prendre la bonne décision »). Un extrait de son journal du 28 octobre 2008 lève un coin du voile sur le ras-le-bol qui s'empare de lui parfois : « Juste envie de me balader sur la plage en Bretagne. Tout le reste me fatigue. J'ai très mal au dos. Ou alors c'est un peu plus bas. J'en ai plein le c… »

5- Pourquoi s'est-il accroché à son poste
après l'Euro 2008 ?

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A cause de la finale perdue du Mondial 2006 : « Je me suis répété que la prochaine fois, on gagnerait cette finale, que je serais du bon côté. C'était pour vivre à nouveau ce rêve que je me suis accroché. » Et de raconter une joie intense : « Quand nous avons battu l'Espagne (au Mondial 2006), je n'avais jamais ressenti une joie aussi sauvage, une telle envie de hurler. J'aime les photos de cette soirée-là, on y voit les joueurs m'associer à leur bonheur. »