Ce qu’il faut retenir des défilés de mode homme printemps-été 2018
On a vu du grand n'importe quoi à Londres. De la classe à l'italienne au Pitti Uomo, à Florence (et aussi un peu à Milan). A Paris, un coup de jeune a également soufflé sur les défilés de mode masculins. Un vent nouveau teinté de sportivité… à défaut d'originalité.
Lucien Pellat-Finet et Sacai : comme des symboles
Le spécialiste du cachemire Lucien Pellat-Finet a une nouvelle fois ouvert le bal de cette Paris Fashion Week. Et sa présentation synthétise assez bien l'esprit de cette semaine de la mode. On a ainsi pu assister à un défilé mixte, inspiré par le Brésil. Tenues légères et sportswear, couleurs fluos, pois et rayures (verticales ou en version "zèbre"), sandales aux pieds : la collection LPF était peut-être moins éclatante qu'à l'accoutumée mais suffisamment punchy pour donner envie de voir la suite.
La suite, ce fut encore de nombreux shows mixtes, parmi lesquels celui du label Sacai. Du bleu, du jaune, des rayures, des carreaux, des volumes et une bonne dose de sportswear. Si vous n'avez pas encore compris comment vous habiller en 2018, c'est que vous le faites exprès !
Du sportswear à gogo
Omniprésente, l'influence sportive se fait particulièrement sentir chez Valentino. Ici, le jogging des années 1980-90 est revisité, dans une coupe ample. Il se porte souvent avec une sacoche en bandoulière, démontrant qu'il est plus à l'aise en milieu citadin que dans les salles de sport.
Chez Dior, certaines pièces renvoient aussi aux playgrounds, à l'image de ces tee-shirts Latenight Paris ou de ce débardeur Atelier. Notons aussi que le teddy figure en bonne place dans ce défilé où les mannequins portent pour la plupart des baskets. Car Dior rime avec sport.
Vous en voulez encore ? Au-delà de la collection Y-3 évidemment sportive (rappelons que le label associe Yohji Yamamoto et Adidas), c'est Lanvin qui a joué la carte du look sportif-chic sur certaines silhouettes. Le tout saupoudré d'un esprit vintage.
De beaux défilés et des looks WTF
Pour le reste, cette fashion week parisienne a donné lieu à de très beaux défilés. A commencer par celui de Balmain, où 83 silhouettes se sont succédé sur le podium. Olivier Rousteing a réussi à présenté une collection plus "portable" qu'à son habitude et pourtant originale. Cela se traduit par un maximum de tenues en noir et blanc, ornées de motifs baroques et autres broderies, de rayures et de cuir.
Dans un registre un poil plus épuré, Issey Miyake nous a encore bluffés en démontrant qu'il n'y a pas besoin d'en faire des tonnes pour se montrer créatif. Beaucoup de légèreté et d'amplitude, de l'élégance et une palette de couleurs restreinte : la simplicité a du bon.
C'est tout le contraire de Walter Van Beirendonck, qui nous a habitués à proposer des défilés spectaculaires. Pour la saison 2018, les motifs psychédéliques côtoient les gros carreaux britanniques et… les loups. Sa collection baptisée "le sifflement des chouettes" (Owls whisper) risque d'en faire tiquer plus d'un. Vous n'avez pas tout compris ? Nous non plus !
Si toute cette gaieté et cette poésie vous amuse, le défilé de Rick Owens devrait vous refroidir : des modèles aussi peu bronzés que corpulents se succèdent dans une ambiance propre au créateur. De la provoc', mais pas de pénis en vue cette fois ! Bref, du Rick Owens…
Ailleurs, on a aussi vu Junya Watanabe revisiter le sac Ikea (décidément, c'est à la mode en ce moment), Boris Bidjan Saberi habiller l'homme d'une couverture tressée ou encore Angus Chiang parer ses mannequins de bas résilles. Après tout, pourquoi pas ?
Le combo sandales-chaussettes débarque
La semaine de la mode parisienne n'a pas échappé à cette déferlante : oui, on peut porter des sandales avec des chaussettes. Loin de se limiter aux sportifs ou aux lycéens, cette tendance s'est bien invitée sur les podiums et pas des moindres : Vuitton a osé cette association que l'on espérait ne plus jamais revoir.
Heureusement, Agnès B., Christian Dada, Haider Ackerman, Hermès, Lemaire ou encore Lucien Pellat-Finet ont démontré qu'une belle chaussure portée sur un beau pied nu restait une solution tout à fait séduisante. Ouf, tout n'est pas perdu !