Un groupe australien à découvrir de toute urgence
Figure du rock "indé" australien, The Jezabels retrouve des accents épiques dans son troisième album, Synthia, que ce groupe de scène ne va toutefois pas défendre tout de suite en concerts pour raisons de santé.
Une tournée en suspens
Le quatuor composé de deux femmes (chant, claviers) et deux hommes (guitare, batterie) a annoncé fin janvier le report de sa tournée internationale. Sa claviériste Heather Shannon doit en effet subir un "traitement immédiat" pour soigner un cancer des ovaires qui lui a été diagnostiqué il y a trois ans.
Le groupe ne se voyait pas "partir en tournée sans la totalité de ses membres", explique à l'AFP la chanteuse Hayley Mary, qui a cofondé le quatuor en 2007 avec Heather Shannon et d'autres amis de l'Université de Sydney.
"Nous avons décidé d'attendre qu'elle aille mieux, même si ça chamboule notre programme parce que nous sommes d'abord un groupe de scène", a-t-elle souligné lors d'un récent passage à Paris.
Pop, rock épique et univers gothique
The Jezabels, nom inspiré du personnage biblique Jézabel, s'est fait connaître en écumant les scènes avec ses chansons mêlant pop, rock épique et univers parfois gothique. "Nous avons beaucoup joué en Australie, puis en Europe et aux Etats-Unis, et les gens ont fini par nous remarquer", sourit la chanteuse, désormais installée à Londres.
Le groupe a explosé en 2011 avec un premier album, "Prisoner", récompensé par les "Victoires de la musique" australiennes.
Avec ses deux femmes en figure de proue, le groupe revendique aussi une posture "féministe" dans le rock. "Je ne rêve pas d'une matriarchie, ce n'est pas ça, mais nous croyons à l'égalité entre les sexes et je pense qu'il y a encore un peu de travail à faire", souligne la chanteuse.
Gros plan sur Synthia, le nouvel album des Jezabels
Dans ce nouvel album, annoncé par les entraînants singles "Come Alive" et "Pleasure Drive", le groupe renoue avec son rock épique, avec des chansons démarrant doucement pour finir en puissance. Avec un son ample, fruit des inspirations très variées de ses membres : l'une a été formée au conservatoire, l'autre adore le heavy metal, un troisième est fan de "country" et la chanteuse adore la "vieille pop mainstream" de Queen, Abba ou Cindi Lauper. Le tout avec une attitude "indé" américaine comme The National, Arcade Fire ou Interpol.
"Ce qui est drôle, estime la chanteuse, c'est que certains nous considèrent comme un groupe pop, d'autres davantage comme un groupe de rock alternatif, c'est un peu dû à toutes ces influences…"