En route pour l’ePrix 2017 de Paris avec Nelson Piquet Jr.

Le deuxième ePrix de Paris va se tenir le 20 mai 2017. A quelques jours de la course, nous avons pu interviewer le champion du monde 2015, Nelson Piquet Jr.

La Formule E revient à Paris pour une course spectaculaire

Au printemps 2016, Paris accueillait le premier grand prix de Formule E – l'ePrix, comme on dit – de son histoire. Pour ceux qui l'ignoreraient encore, rappelons que le championnat de Formule E est en quelque sorte l'équivalent de la F1… en version électrique .

Cette première course organisée au coeur de la capitale a rencontré un énorme succès. Vous en doutiez ? Un coup d'oeil au prix des billets suffit à s'en convaincre : de 20-25 euros en 2016, l'accès aux tribunes est passé à 55 euros en 2017 ! Une inflation considérable, mais qui ne doit pas (trop) nous empêcher de bouder notre plaisir de voir ces bolides foncer autour de l'Esplanade des Invalides.

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A quelques jours de ce deuxième ePrix de Paris, j'ai pu poser quelques questions à Nelson Piquet Jr., fils du triple champion du monde de F1 brésilien Nelson Piquet et lui-même premier champion de Formule E de l'histoire en 2015. Aujourd'hui pilote au sein de l'écurie  NextEV NIO, il nous livre sa vision de son sport et de cette course parisienne.

Nelson Piquet Jr en championnat du monde de Formule E

Bonjour Nelson ! Le championnat de Formule E existe depuis 2 ans. Comment considères-tu l'évolution de cette compétition ?
J'ai déjà une longue carrière dans la course automobile. Plus de 20 ans déjà ! J'ai participé à des courses dans de nombreux championnats, de la F1 au Nascar, en passant par le Rallycross.
Quand j'ai entendu parler de la Formule E pour la première fois, j'ai immédiatement été intéressé par le concept et je voulais y prendre part. Le championnat est devenu beaucoup plus intéressant au fur et à mesure, d'autant plus que de nouveaux constructeurs ont rejoint l'aventure.

Une foule considérable est présente à chaque course, avec à chaque fois des circuits tracés dans des villes fantastiques. Du coup, je pense que ce championnat va continuer à grandir, que ce soit grâce à la future course à New York ou grâce à ce magnifique circuit à Paris.

Je pense aussi que la concurrence est de plus en plus rude chaque saison. Les écuries maîtrisent de mieux en mieux la technologie électrique et plus elles parviennent à développer leurs voitures, plus la concurrence va s'accentuer.

Il y a déjà d'excellents pilotes dans ce championnat. Quand je me suis retrouvé à la lutte pour le titre à Londres, lors de la dernière course de la première saison, six pilotes pouvaient mathématiquement prétendre à la victoire. Cela montre à quel point il est difficile de s'imposer. J'avais 17 points d'avance sur mon premier poursuivant, mais comme il y avait 60 points en jeu et que Sebastien Buemi est un concurrent féroce, je savais que rien n'était joué !
Au final, la course s'est déroulée comme un vrai film d'action, et je pense que personne n'aurait pu imaginer ça ! On s'est battu jusqu'au dernier virage… et j'ai décroché le titre !

Bien sûr, il y a encore beaucoup de choses à améliorer dans cette discipline, mais je suis sûr qu'elle représente l'avenir de la course automobile. Il y a de plus en plus de voitures électriques qui voient le jour et tous les constructeurs s'y mettent.

Nelson Piquet Jr devient champion du monde de Formule E 2015 à Londres

Peut-on réellement comparer la Formule 1 à la Formule E ? Que préfères-tu dans ce championnat électrique ?
Je ne pense pas qu'il faille mettre les deux sports en concurrence, la Formule E et la F1 sont différentes. Les deux peuvent tout à fait cohabiter, avec d'autres grands événements comme les 24 Heures du Mans et le championnat du monde d'endurance.

Pour le reste, une voiture de Formule E se comporte comme n'importe quelle autre monoplace "ouverte" telle que la F1. En fait, la grosse différence réside dans la façon dont on doit à apprendre à gérer l'énergie. Basiquement, la voiture est propulsée par une énorme batterie et donc notre stratégie en course s'articule autour de la gestion de l'autonomie de cette batterie.

L'autre différence significative se trouve dans le niveau sonore : ces monoplaces sont très silencieuses par rapport aux voitures de courses habituelles! Cela ne nous affecte pas particulièrement en tant que pilotes, mais je crois savoir que cela a dérouté les fans de sports mécaniques au départ. Toutefois, tout le monde a fini par s'adapter et à accepter ce fait. Après tout, si les courses sont intéressantes, les fans les regardent, c'est tout !

L'un des aspects sur lesquels la Formule E essaie vraiment de se distinguer, c'est dans ses rapports aux fans, justement. Cela passe par exemple par une utilisation maligne des réseaux sociaux et j'espère que c'est une chose qui sera toujours mise en avant à l'avenir.
 
On a déjà un peu évoqué le sujet, mais que penses-tu des circuits inscrits au calendrier ? Pour les spectateurs, ils sont souvent très spectaculaires. Mais qu'en est-il pour vous, pilotes ?
Nous avons la chance de découvrir des villes fantastiques tout au long de la saison. Et grâce au concept instauré par la Formule E, les courses ont lieu en plein coeur de ces villes, ce qui attire indéniablement les spectateurs et offre un maximum de spectacle.

Chaque piste a ses propres spécificités : le tracé de Mexico intègre un "vrai" circuit, donc le revêtement est tout à fait différent de celui de Buenos Aires, par exemple. On retrouve une situation différente à chaque course et cela oblige les équipes à s'adapter et à se préparer d'une nouvelle façon à chaque fois.

Je pense que le fait de courir en centre-ville est très sympa. Les spectateurs sont très proches de la piste et c'est quelque chose de vraiment unique, que l'on ne trouve qu'en Formule E.

Nelson Piquet Jr et son coéquipier Oliver Turvey

Les responsables de la F1 devraient-ils justement s'inspirer de ces circuits pour relancer l'intérêt de leur championnat ?
Eh bien, ce n'est pas la même chose, pas la même discipline. La Formule 1 trouve ses origines dans ces circuits traditionnels alors que le concept même de la Formule E est de faire évoluer des voitures dans les centres-villes, dans les rues. Comme je l'ai dit : ces deux catégories sont différentes et il y a de la place pour les deux dans l'offre des sports mécaniques et pour les fans.

Puisque l'on est à quelques jours de l'ePrix de Paris, que penses-tu de ce tracé plus particulièrement ? Et quel est ton circuit favori de manière générale ?
J'ai vraiment adoré le circuit parisien l'année dernière, donc j'ai hâte de le redécouvrir cette année, surtout avec une voiture plus compétitive. Courir en plein coeur de Paris, à deux pas de la Tour Eiffel, est vraiment quelque chose d'incroyable.
La Formule E a réussi à s'implanter dans des villes géniales jusqu'à présent et Paris fait partie des meilleures de la saison à mon sens.

Et puis, il y a aussi quelques nouveautés au calendrier cette année et je pense que tout le monde est impatient de découvrir le circuit de New York – l'avant-dernier de la saison. Cela va vraiment être quelque chose de spécial de faire la course avec la skyline de Manhattan en toile de fond.

ePrix de Paris

Tu ne taris pas d'éolges sur le championnat de Formule E. Mais qu'est-ce qui pourrait être encore amélioré pour attirer plus de sponsors, de constructeurs, de pilotes ?
Je pense qu'on a déjà réussi à créer quelque chose de très attirant, non ? Il y a un plateau d'une qualité impressionnante au niveau des pilotes et c'est aussi le cas pour les sponsors, comme Visa ou Qualcomm par exemple.
En plus, de nouveaux constructeurs continuent à nous rejoindre régulièrement, que ce soit des marques "traditionnelles" comme Renault, Jaguar, BMW et Audi ou des start-ups spécialisées dans la voiture électrique comme mon écurie NextEV NIO.

En tant que pilote, tout de même, c'est vrai que j'aimerais voir plus de courses au calendrier. Donc j'espère que la Formule E va continuer à se développer dans ce sens.

Tu nous parlais de ton écurie. Quels sont tes objectifs avec NextEV cette année ? Tu es actuellement neuvième du championnat, mené par Sebastien Buemi.
Après avoir si bien réussi la première saison et remporté le championnat, la deuxième année a été plus compliquée (15ème au championnat, avec une 8ème place comme meilleur résultat, ndlr).

Du coup, l'équipe a énormément travaillé pour que nous nous améliorions lors de cette troisième saison et on commence à voir les fruits de ce travail, notamment avec notre qualification en première ligne à Hong Kong avec mon coéquipier Oliver Turvey.

Mais bien sûr, il y a encore beaucoup à faire, car notre ambition n'a pas changé et nous voulons toujours nous battre pour la victoire. J'ai entièrement confiance en mes gars. Le travail effectué en début de saison a été incroyable et nous allons continuer à nous améliorer dans les mois à venir.

Et les mois à venir, que te réservent-ils ? On te retrouve où la saison prochaine ?
Je serai toujours en contrat avec NextEV NIO et j'en suis ravi ! On se retrouve donc toujours au même endroit en Formule E en 2018 !

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Merci Nelson et bonne chance pour la suite du championnat !

Nelson Piquet Jr. à l'ePrix de Paris 2016