[ESSAI MOTO] Moto Guzzi V9 : Bobber à l’italienne

Les bobbers ont toujours une sacrée allure. Les machines de chez Moto Guzzi aussi. Autant de bonnes raisons de partir essayer la Moto Guzzi V9 Bobber.

Une moto qui ne se contente pas d’avoir une belle gueule

Depuis quelque temps, les bobbers sont sur le devant de la scène, et chaque marque en propose une déclinaison à son catalogue. Moto Guzzi l'avait compris dès 2016, avec la sortie de la V9 Bobber. Essai du millésime 2018 dont le prix de départ est fixé à 10 449 euros.

Une moto qui ne manque pas d'allure

Un bobber, c'est avant tout une gueule. Et cette Moto Guzzi n'en manque pas, de gueule. Son énorme pneu avant de 130 monté sur une jante de 16 pouces, inhérent à la catégorie, est le premier élément qui saute aux yeux.

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Il y a ensuite ce superbe réservoir. Très effilé et fluide, il semble minuscule malgré sa contenance de 15 litres. Et il y a, bien sûr, ce moteur, pièce maitresse de toute Moto Guzzi. Véritable cathédrale mécanique, ce V2 face à la route de 853cm3 se passe de refroidissement liquide malgré sa conformité euro 4, ce qui renforce encore son authenticité et participe au design général de la moto, grâce à l'absence de radiateur.

Enfin comment ne pas évoquer cette ligne de cadre qui court tout le long de la moto et renforce l'impression d'une moto basse et racée, presque agressive ? Hormis la bavette arrière, tout sur cette moto est métallique, à l'image de cette grille ajourée venant cacher la batterie.

Fabriquée en Italie, la finition de la V9 Bobber est plutôt bonne, et même si le faisceau n'est pas très bien dissimulé, particulièrement au niveau du compteur, cela ne vient pas gâcher l'ensemble. Cette V9 ne manque définitivement pas de caractère, et transpire ses origines italiennes.

Agréable à enfourcher… mais parfois agaçante !

Cette bonne impression se confirme une fois en selle. La position est agréable, très légèrement sur l'avant mais sans excès. Le petit compteur distille de nombreuses informations que l'on fait défiler grâce au commodo gauche. Deux trips, température extérieure, consommation moyenne et instantanée ou encore rapport engagé sont de la partie. On notera juste l'absence de jauge à essence.

Le large guidon tombe parfaitement en main et la selle offre un moelleux bien agréable. Le seul point noir vient du positionnement des repose-pieds. Reculés en 2017 pour limiter les contacts entre les genoux et les culasses, ils sont idéalement placés lorsque l'on roule, mais deviennent gênants à l'arrêt. Placés exactement là où vous voudriez mettre vos pieds au sol, les jambes se retrouvent irrémédiablement coincées contre ces cale-pieds en avançant ou reculant la moto avec les pieds. Agaçant !

Au chapitre des critiques, incluons la béquille, qui demande de prendre des cours de contorsion de la cheville pour se laisser déployer. Pour le reste, l'ergonomie est bien pensée et en fait un compagnon agréable au quotidien, y compris en ville.

Sur notre modèle d'essai, les valises optionnelles en cuir étaient installées. Plutôt pratiques, elles se montent et se démontent en un tour de main, et leur contenance est largement suffisante pour partir en week-end. Attention par contre au vol lors des arrêts : elles ne disposent d'aucun système de fermeture à clef.

Essai de la Moto Guzzi V9 Bobber

Aussi à l'aise en ville que sur toute (pas trop bosselée)

Un appui sur le démarreur et le V2 prend vie en faisant tanguer la moto de droite à gauche. Chaque coup de gaz à l'arrêt reproduit ce phénomène si particulier et propre à cette architecture, accompagné de quelques bonnes vibrations.

Première, et c'est parti ! D'entrée, le moteur offre une souplesse très appréciable. Il accepte de reprendre bas sans cogner, un régal en ville, ou l'on peut évoluer la majeure partie du temps en 3e, sans besoin de se servir de l'excellente boite de vitesse.

Sur route, le V2 se révèle grâce à son couple de 62 Nm disponible dès 3000 tours. Il permet de s'extraire très correctement des virages et bénéficie même d'une allonge étonnante, offrant suffisamment de sensations sans que jamais les 55cv semblent limités. Au contraire, son caractère le rend très attachant. Il est bien secondé par une injection parfaitement réglée et une transmission par cardan qui se fait totalement oublier. Le traction-control réglable sur 2 modes veille au grain, et hormis sur route très bosselée, il ne s'est jamais déclenché lors de cet essai.

Forcément, avec son pneu de 130, la V9 Bobber est un peu lourde à inscrire sur l'angle dans les virages les plus lents. C'est assez sensible dans les épingles, mais dès que le rythme augmente, on oublie cette monte atypique. On découvre alors une moto naturelle, qui se laisse emmener avec facilité. Son poids relativement contenu de 199kg tous pleins faits n'y est pas étranger. La garde au sol est très correcte, et permet même de soutenir un rythme peu en accord avec la philosophie de la moto.

L'amortissement est correct même si l'arrière est un peu sec, et le Bobber offre un confort très convenable tant que la route n'est pas trop dégradée. On peut passer plusieurs heures à son guidon sans ressentir de fatigue. Tant mieux, la consommation d'à peine 5l offre une autonomie d'environ 300kms.

Côté freinage, la Guzzi dispose d'un simple disque de 320mm à l'avant et d'un disque de 260mm à l'arrière. Le mordant n'est clairement pas le point fort de l'ensemble, mais la puissance est correcte, à condition de tirer fort sur le levier. L'ABS quant à lui intervient suffisamment tard pour ne se faire que rarement sentir.

Alors, on en pense quoi de la Moto Guzzi V9 Bobber ?

A l'heure du bilan, on se dit que cette V9 Bobber est définitivement une moto dans l'air du temps. Belle et valorisante, elle offre un caractère authentique au charme certain, tout en disposant de tout le confort et des aides électroniques modernes.

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Quelle que soit l'allure, cette Moto Guzzi offre de vraies sensations, et c'est bien ça le plus important ! Nul besoin de rouler vite pour se faire plaisir, un point fort évident en ces temps de limitation à 80 km/h !