Essai CUPRA Leon 1.4 e-HYBRID 245 ch DSG6 : sportive ET Hybride

Après avoir représenté pendant des années la déclinaison sportive des modèles SEAT, CUPRA est devenue en 2017 une marque à part entière, centrée sur l’esprit sportif et la performance. Si elle propose depuis 2020 sa Formentor et ses 310 ch, c’est du côté de l’hybride rechargeable que semble en partie s’écrire l’avenir de la marque. Nous essayons la CUPRA Leon 1.4 e-HYBRID, avec sa motorisation hybride rechargeable de 245 ch, qui doit donner ses lettres de noblesse à l’électricité chez le constructeur espagnol.

Elle fait tourner les têtes

Si vous aviez en tête de pouvoir rester discret à bord de la CUPRA Leon, oubliez tout de suite, notre belle attire les regards à chaque feu rouge avec sa peinture gris mat et ses jantes couleur noir et cuivre de 19″. Les projecteurs Full LED de série et nos jupes latérales CUPRA (en option à 350€) finissent de nous distinguer dans la masse du trafic urbain.

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Nous avons eu au cours de la semaine, beaucoup de questions des passants sur notre voiture – c’est quelle marque ? – assurément elle intrigue; et peu ont déjà entendu parler de CUPRA en tant que marque à part entière. Pourtant l’espagnole vient de fêter ses trois ans d’émancipation de SEAT, et propose maintenant 4 modèles à son catalogue, dont l’exclusif Formentor. Notre CUPRA Leon, comme son nom l’indique, est dérivée de la SEAT Leon et les équipes de la marque sportive ont concentré leurs efforts principalement sur le visuel pour différencier les deux voitures.

A l’extérieur les dimensions restent les mêmes, avec 4,40m de long, dans la moyenne haute de la catégorie des compactes, et un bel empattement de 2,68m, qui augure d’un espace intéressant pour les passagers arrières.

Vous reprendrez bien un peu de cuivre ?

La CUPRA Leon dispose d’un intérieur similaire à celui de sa cousine que nous avions essayé chez SEAT; elle reprend donc ses qualités et ses défauts, et apporte une touche d’exclusivité et de sportivité.

Chez CUPRA, la sportivité passe par le cuivre, qui se retrouve un peu partout dans l’habitacle sous forme d’inserts ou de surpiqûres, pour rappeler le logo de la jeune marque espagnole. Ce dernier se retrouve en bonne place sur le volant Supersports CUPRA (option à 700€) avec palettes, qui rajoute un sélecteur de modes de conduites et déporte le bouton de démarrage. Il intègre sur sa partie gauche les boutons liés aux nombreuses aides à la conduite, et sur sa partie droite, tout ce qui concerne l’affichage numérique et l’info-divertissement.

La prise en main est bonne et le volant en cuir noir avec ses surpiqûres couleur cuivre rendent très bien visuellement. En face du conducteur, les compteurs sont numériques, classés en 3 « sous-zones » et paramétrables à l’envie, pour afficher à peu près tout ce que vous voulez sur ce Digital Cockpit (consommations, GPS, aides à la conduite, etc).

Intégralement repris de la Seat Leon, le tableau de bord, légèrement orienté vers le conducteur, est presque totalement dépourvu de boutons physiques. Tout se passe via l’écran central de 10″, même s’il reste quelques commandes directes tactiles pour la température et le volume. Si le système d’infodivertissement est plutôt fluide, ses menus vous demanderont un temps d’adaptation, tant ils semblent fouillis et parfois mal classés; vous avez heureusement la possibilité de paramétrer des raccourcis depuis le menu d’accueil vers vos applications les plus utilisées, et le système a le bon goût d’être compatible Android auto et Carplay (sans fil).

En partie basse, le tout nouveau levier “shift-by-wire”, qui n’est plus relié physiquement à la boite de vitesse fait son apparition et propose une expérience différente. Facile à manier, il ne prend que peu de place et permet de dégager l’espace à vivre du conducteur, de quoi intégrer de nombreux petits rangements, 2 ports USB-C et un chargeur à induction qui accepte les grands téléphones.

Le reste des rappels de couleurs CUPRA se trouvent autour des aérateurs du tableau de bord, et sur la sellerie cuir (option à 1500€) qui dispose d’une paire de sièges baquets à l’avant. Bien enveloppants sans être oppressants, ils renvoient un sentiment de qualité et se marient parfaitement bien avec le reste de l’habitacle, ils disposent également du pack hiver et sont chauffants; le conducteur dispose en sus des réglages électriques avec mémoire. Le tableau de bord et des contreportes avant sont entourés par un bandeau lumineux, dont les couleurs sont paramétrables selon le mode de conduite. Ce bandeau lumineux fait aussi fonction d’avertisseur d’angle mort, et vous prévient également en cas de danger (un cycliste par exemple) à la sortie du véhicule.

Si les finitions ne souffrent pas de reproches, les plastiques sont durs, principalement sur le bas du tableau de bord, sur les contreportes ou encore la console centrale. Ça passe mal sur une voiture à plus de 40 000€, quelque que soit le blason, et si vous aurez vite fait de les oublier, c’est vraiment dommage qu’il n’y ai pas eu un effort de la part de CUPRA.

A l’arrière, si on fait abstraction de la sellerie cuir et ses surpiqures, rien ne change. La banquette est toujours très accueillante pour deux adultes (ou deux sièges auto), mais le troisième passager composera encore avec un dossier raide à cause de l’accoudoir et un tunnel central envahissant. L’espace aux jambes permet de ne pas se sentir trop oppressé par les sièges baquet des places avant qui disposent de poches aumônières au dos. Les passagers arrière bénéficient de 2 ports USB-C et de leurs propres réglages de climatisation.

Nous disposions sur notre modèle d’essai du toit ouvrant panoramique, une option à 1080€, qui apporte un surplus de luminosité dans l’habitacle, malgré sa taille plutôt réduite.

Malgré l’abondance de cuivre, l’ensemble est plutôt équilibré, et en rajoutant du cuir et quelques touches colorées, CUPRA a su se démarquer de l’habitacle de sa cousine tout en gardant sa sobriété. Dommage que le système Beats Audio soit indisponible faute de place pour le caisson de basse dans le coffre; qui est le parent pauvre de cette Leon, avec une contenance d’à peine 270l, pire que de nombreuses citadines, la faute aux batteries logées à l’arrière.

400 Nm de couple, ça pousse fort

Pour équiper sa Leon, CUPRA a pioché dans la banque d’organes du groupe une motorisation hybride maintenant bien connue, avec un moteur 4 cylindres 1,4 l de 150 ch, associé à un moteur électrique de 85 kW (115 ch), pour une puissance totale combinée de 245 chevaux et 400 Nm de couple maximal, le tout envoyé uniquement sur le train avant.

Si les moteurs sont les mêmes que la Leon Sportstourer que nous avions essayé, c’est l’électronique des deux moteurs qui fait la difference et permet de proposer à la fois plus de puissance, et plus de couple.

Avec ses batteries d’une capacité de 12,8 kWh, elle affiche un poids de près de 1,7 tonnes sur la balance, 200 Kg de plus que sa consœur thermique de 300 chevaux. L’ensemble permet néanmoins des performances correctes au quotidien, avec un 0 à 100 km/h en 6,7s et une vitesse maximale de 225 km/h. Des performances qui ne sont réalisables qu’en mode hybride, quand les deux moteurs fonctionnent de concert.

Avec sa suspension adaptative DCC, notre compacte sportive s’adapte parfaitement à la situation lorsque le rythme s’accélère. Les appuis sont bons et elle reste collée à la route, quelque soit la situation, avec un comportement très sain. Vous avez d’ailleurs le choix entre 4 modes de conduite, Confort, Sport, Cupra et Individual, agissant sur la dureté du volant, des freins, mais surtout, sur la suspension pilotée.

Si les modes Sport et Cupra sont un peu redondants, le dernier étant le plus « extrême », l’individual vous permet de se concocter un programme de conduite personnalisé, et de définir le comportement de chaque élément, suspension comprise, avec 15 niveaux de réglages possible. Le mode permet aussi de se débarrasser du bruit artificiel de V8 que dispensent les hauts parleurs à chaque accélération en mode Sport ou Cupra. Si nous l’avons trouvé rébarbatif, certains de nos passagers ont trouvé le bruit « cool »… admettons.

Au quotidien, et malgré la cavalerie disponible, l’objectif restera de privilégier la conduite en tout électrique, grâce au moteur de 115 ch et tout de même 330 Nm de couple, qui lui permet des démarrages vifs en ville et une puissance suffisante au quotidien. Il peut fonctionner seul jusqu’à 140 km/h, mais vous lui préférez assurément le mode hybride sur le réseau secondaire ou l’autoroute.

Même batterie « vide » – nous reviendrons plus bas sur les consommations – les performances restent correctes et vous ne manquez pas de puissance pour une utilisation quotidienne.

A conduire, notre Leon et ses nombreuses aides apportées par le pack Drive Assist XL (en option à 890€) est plutôt agréable. Elle glisse dans les bouchons avec son Traffic-Jam assist, qui gère à peu près tout, mais c’est pareil sur nationale et autoroute, ou le régulateur adaptatif ACC et le maintient actif dans la voie vous permettent de ne pratiquement jamais avoir à toucher aux pédales. Le travel assist est doux, et permet d’aborder les longs trajets sereinement.

Notre Leon reste d’ailleurs plus une GT de poche, dans laquelle vous prendrez plaisir à parcourir des kilomètres, qu’une sportive pure et dure, même si ses temps et sa puissance le permettent.

Frugale si on le décide

En théorie, notre CUPRA Leon consomme entre 1,3l et 1,4l /100 km selon la norme WLTP. Ces chiffres la rendent éligible au bonus de 2000€ jusqu’à cet été (1000€ à partir du 1er juillet 2021), et elle profite une absence de TVS pendant 3 ans pour les entreprises, grâce à son prix sous les 50 000€ (un peu plus de 48 000€ pour notre modèle d’essai toutes options).

Non, nous n’avons pas réussi à atteindre une telle consommation lors de notre essai, puisqu’il comportait près de 300 km d’autoroute sur une semaine, ne permettant pas de recharger sur le parcours.

En pratique, tout dépendra bien sûr de votre conduite au quotidien, mais surtout de la fréquence à laquelle vous rechargez votre voiture, très souvent le soir, à votre domicile.

Lors de nos essais réalisés dans des conditions très défavorables à la Leon, sous la neige pendant plusieurs jours, nous avons réussi à atteindre plusieurs fois 38 kmen full électrique, principalement sur des parcours urbains et un peu d’extra urbains. C’est correct, compte tenu des 52 kilomètres d’autonomie théorique, qui semblent pouvoir être atteints l’été.

Au terme de nos 800km d’essai, dont 300 km d’autoroute, nous avons enregistré une consommation moyenne de 5,5l /100 km, difficile à imaginer sur une compacte sportive de 245 ch. C’est d’ailleurs sur autoroute qu’elle est la plus gourmande, avec en moyenne 7l/100 stabilisé à 130km/h au régulateur, permettant une autonomie sur autoroute de plus de 500km.

Une fois sa batterie vide, la Leon se comporte comme une hybride simple, récupérant de l’énergie au freinage grâce à son très efficace freinage régénératif assisté par radar, pour la restituer ensuite en phase d’accélération; permettant de toujours conserver une réserve de puissance électrique. Il est également possible de forcer la recharge de la batterie via le moteur thermique, mais il vous en coûtera une surconsommation peu intéressante.

Notre avis sur la CUPRA Leon 1.4 e-HYBRID

Avec cette Leon et ses touches de cuivre, les jantes spécifiques et la superbe peinture mat, CUPRA livre une version énervée de la SEAT Leon dont elle est issue. Au delà de la motorisation – plus puissante – et des options exclusives, comme le volant spécifique ou les sièges baquet, c’est tout l’univers visuel et sportif de CUPRA qui a été déployé sur ce modèle pour le rendre attachant, avec un certain succès.

Cette Leon n’a de toute façon pas la même cible que la SEAT et le résultat est globalement à la hauteur des attentes : proposer une compacte sportive (245 chevaux et 400 Nm de couple), efficiente (moins de 5,5l/100Km), sans le moindre malus (et même 2000€ de bonus) avec un look atypique et un équipement pléthorique.

Confortable et pratique au quotidien, c’est une proposition cohérente que nous livre la marque espagnole. Reste un coffre trop petit, certains matériaux de l’habitacle en retrait et ce « superbe » son artificiel que l’on s’empressera de désactiver, mais ce n’est pas grand chose au final.

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Proposée à partir de 41 070€ (près de 49 000€ pour notre modèle d’essai), la CUPRA Leon n’a pas vraiment de concurrence à ce jour, en dehors du groupe Volkswagen qui propose sa Golf 8 GTE ou la nouvelle Audi A3 45 TFSI e, qui partagent la même motorisation mais sont proposées à un tarif nettement plus élevé.

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