Hopium Alpha 0 : la voiture du futur n’est pas électrique !

Alors que la part de la voiture électrique ne cesse de grimper en France et un peu partout dans le monde, certains ne prédisent pas un grand avenir à cette technologie et misent plutôt sur l’hydrogène. C’est notamment le cas de la start-up française Hopium, qui a dévoilé son prototype Alpha 0 lors de la semaine Viva Technology à Paris. 

Concept Hopium Machina Alpha 0

La voiture à hydrogène, c’est mieux que la voiture électrique ?

Cela fait plus de 100 ans que la voiture électrique est annoncée comme l’avenir de l’automobile ! Cela fait donc aussi plus de 100 que ses détracteurs affirment que cela ne marchera jamais.

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Une autonomie toujours pointée du doigt

Si la fiabilité en elle-même ou les performances ne sont pas remises en cause, un facteur déterminant plombe ces automobiles : l’autonomie. Si l’électrique a désormais fait ses preuves en ville, son efficacité (voire son utilité) demeure bien plus discutable pour des trajets au long cours. Qui a envie de prévoir des vacances ou de longs périples autoroutiers en sachant qu’il faudra recharger sa voiture tous les 150 kilomètres au mieux ?

L’autonomie annoncée en WLTP a beau dépasser régulièrement les 400 km, elle est bien moindre sur autoroute à 130 km/h. Nous avons notamment pu le vérifier lors de nos derniers essais autos, qu’il s’agisse de la VW ID.4 ou de la Volvo XC 40 Recharge Twin (entre autres). Gageons que ces chiffres vont continuer à augmenter, mais à ce jour, clairement, ce n’est pas suffisant. Et on n’a même pas évoqué le réseau de recharge qui présente de grosses disparités sur l’ensemble du territoire français.

L’autonomie de l’ID.4 de Volkswagen est bonne… en ville
Voiture électrique Volkswagen ID.4

Une voiture (pas si) propre ?

L’autre argument régulièrement brandi par les « anti-voiture électrique » réside dans la propreté, réelle ou fantasmée, de ce type de véhicule. Si l’on se limite aux émissions de CO2 en roulant, le débat ne mérite même pas d’être lancé : la voiture électrique est « imbattable ».

En revanche, si l’on prend en compte le cycle de vie complet d’une batterie électrique, de sa production à son recyclage, la problématique est tout autre. Ainsi, que peut-on faire d’une batterie lithium-ion arrivée en fin de vie ? Et quels sont les vrais chiffres de la pollution liée à l’exploitation minière et à la production de lithium ou de cobalt pour fabriquer lesdites batteries ?

Récemment, une étude rapportait que les émissions de CO2 d’une voiture électrique seraient 30% plus élevées que pour un véhicule thermique en phase de production. Mais si l’on veut être complet au sujet de ce bilan carbone, cette même étude rapporte aussi qu’un véhicule électrique émettrait 77% de CO2 en moins qu’une voiture essence en France pendant tout son cycle de vie…

Enfin, on pourra aussi avancer la problématique de la production d’électricité nécessaire pour alimenter un réseau national. Les détracteurs de la voiture électrique affirment qu’il faudrait construire moult nouveaux réacteurs nucléaires en France quand ses partisans clament le contraire. Qui a raison ? Qui a tort ?

L’hydrogène est-il la solution ?

Alors, plutôt que se livrer à ces querelles de clochers, une autre question mérite d’être posée : l’avenir de l’automobile ne pourrait-il pas passer par une motorisation à hydrogène ? C’est ce que semblent croire certains constructeurs, Toyota en tête.

Dès 2014, la firme nippone a dévoilé la Mirai, une berline alimentée par une pile à combustible à base d’hydrogène. Toyota annonçait alors que son modèle pourrait compter sur une autonomie supérieure à 400 kilomètres, avec une recharge ne nécessitant pas plus de 5 minutes. Et dans le même temps, une voiture à hydrogène ne relâcherait que de la vapeur d’eau dans l’atmosphère. En mai 2021, ce sont même plus de 1000 kilomètres qui ont été parcourus en un seul plein avec la dernière génération de Mirai !

Oui, mais voilà, les coûts de production restent encore très élevés, notamment pour le réseau de recharge. Prometteuse sur le papier, cette technologie pour une autre transition écologique n’en est qu’à ses balbutiements… bien plus encore que l’électrique traditionnelle.

La Toyota Mirai, pionnière des voitures à hydrogène
Toyota Mirai, pionnière de la voiture à hydrogène

Gros plan sur la berline Hopium Alpha 0

Puisque la propulsion à hydrogène est une technologie « de demain », rien d’étonnant à voir des start-up plutôt que des constructeurs classiques s’en saisir. C’est notamment le cas de la jeune pousse française Hopium, qui vient de dévoiler le premier prototype roulant de son Alpha 0 au salon Vivatech.

Une autonomie proche de 1000 km

Annoncé pour la première fois au mois d’octobre 2020, ce concept a été réalisé et assemblé dans l’atelier d’essai de Linas-Montlhéry, dans l’Essonne. Plus qu’une simple berline de luxe, celui-ci se présente comme une voiture ultra-sportive, avec un design digne d’une hypercar.

Vainqueur de 24h du Mans en catégorie LPM2 en 2011 (à l’âge de 20 ans, un record de précocité), Olivier Lombard, le fondateur d’Hopium, croit beaucoup en ce premier modèle. Avec une puissance de l’ordre de 500 chevaux et une vitesse de pointe avoisinant les 200 km/h, l’Alpha 0 revendique une autonomie proche des 1000 km !

Commercialisation prévue en 2025

Mais surtout, ce prototype est bien destiné à devenir une voiture de série. Celle qui sera produite sous le nom définitif de Machina doit être commercialisée à l’horizon 2025, à un prix proche de 120 000 euros. La présentation faite à Vivatech a d’ailleurs été l’occasion pour Hopium d’ouvrir son carnet de commandes pour les 1000 premiers exemplaires numérotés.

A terme, Olivier Lombard espère écouler pas moins de 8000 voitures par an d’ici 2030. C’est donc un défi de taille que s’apprête à relever Hopium, alors que seule une centaine de stations de recharge d’hydrogène existent aujourd’hui en Europe.

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Mais si les pouvoirs publics ou d’autres constructeurs se tournent vers cette technologie, on peut espérer voir ces infrastructures se développer à long terme. Et qui sait alors si Hopium ne sera pas à la voiture à hydrogène ce que Tesla a été (et continue à être) à la voiture électrique ?

Voiture à hydrogène Hopium

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