Alfa Romeo Stelvio et Giulia 6C Villa d’Este et GT Junior : les fruits de la passion

En marge de la présentation des nouvelles séries limitées 6C Villa d’Este et GT Junior des Alfa Romeo Stelvio et Giulia, nous avons eu la chance de déjeuner avec Jean-Philippe Imparato, le grand patron du constructeur italien.

L’occasion d’évoquer avec lui l’avenir de la marque au Biscione, les nouvelles voitures à venir, l’électrification de la gamme… Mais toujours avec un maître-mot, scandé comme un leitmotiv : la passion.

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Quel futur pour Alfa Romeo ?

Il y a quelques mois, on aurait (presque) pu s’inquiéter de l’avenir de la marque Alfa Romeo. Après la fusion des groupes PSA et FCA, la nouvelle galaxie Stellantis se pose comme un géant automobile composé de pas moins de… 14 marques !

A côté des leaders comme Peugeot, Citroën et Fiat, on pouvait légitimement s’interroger sur le devenir des « petits constructeurs » (au moins en termes de parts de marché) à l’image de Lancia, Chrysler, Opel ou, donc, Alfa Romeo. Eh bien que les Alfistes les plus accros se rassurent : la marque transalpine déborde de projets ! C’est en tout cas ce que nous a affirmé Jean-Philippe Imparato lors d’un déjeuner dans la prestigieuse Villa d’Este, au bord du lac de Côme, en Italie.

Quel avenir pour Alfa Romeo ?

Une vraie marque premium

Ancien directeur général de Peugeot pendant 4 ans, le Sétois d’origine a profité de la naissance de Stellantis pour devenir le boss d’Alfa Romeo. Et la première chose qu’il a pu constater en arrivant, c’est que la firme milanaise jouit d’une notoriété remarquable, avec des automobilistes passionnés qui n’ont pas peur de mettre le prix pour avoir le plaisir de conduire un Stelvio ou une Giulia.

Mais pour cela, il faut que le produit soit à la hauteur : « Le prix n’est pas un outil de vente, juste un moyen de positionnement dans l’esprit des gens« , explique Jean-Philipe Imparato. « A condition de proposer des produits qui valent vraiment ce prix« .

Au sein de Stellantis, Alfa fait partie du « cluster premium », en compagnie de DS et Lancia. Et les trois marques ont un bel avenir aux yeux du patron alfiste, puisqu’elles proposent quelque chose de différent : la sportivité pour Alfa, le luxe pour DS, le confort pour Lancia.

On peut se prendre pour BMW, se dire qu’on n’est pas moins bien qu’eux. Mais dans ce cas, on ne peut pas se permettre d’avoir une qualité de produit pas à la hauteur.

Cinq nouvelles Alfa d’ici 2026

Sur le papier, les objectifs paraissent ambitieux, d’autant que la gamme Alfa n’a pas vraiment été renouvelée depuis de longues années : la Giulia a été lancée en 2015 et le Stelvio en 2017 quand la MiTo et la Giulietta ont respectivement disparu du catalogue en 2018 et 2020. Et ce n’est pas la 4C, aussi sublime soit-elle, qui va permettre au constructeur de grignoter des parts de marché.

Ca tombe bien parce que le volume de ventes n’est pas l’objectif numéro 1 de Jean-Philippe Imparato ni de Carlos Tavares, le big boss de Stellantis (55 000 voitures vendues en 2021 selon les premières estimations, pour un total de 8 millions pour l’ensemble des marques du groupe). « Ma première tâche en arrivant ici, c’était de dire : maintenant, on doit gagner de l’argent.« 

Pour ce faire, l’ensemble de la production va être rationalisé : « On avait 22 modèles de jantes alu. 22 ! Qui a besoin de 22 jantes ? On a décidé de réduire grandement la diversité (on en a 4 aujourd’hui) et on va continuer, non seulement pour les jantes, mais aussi pour la couleur de la carrosserie ou de l’intérieur des véhicules. » Mais surtout, Jean-Philippe Imparato et ses équipes ont préparé (et financé) un plan produit jusqu’en 2026, qui prévoit le lancement de 5 nouveaux modèles (ainsi que 3 nouvelles Lancia).

Déjà dévoilé sous forme de concept au Salon de Genève 2019, le SUV Tonale arrivera à l’été 2022 et permettra à Alfa de commencer à électrifier sa gamme (avec des premiers modèles hybrides et hybrides rechargeables). Pour la suite, on sait simplement que la première Alfa Romeo 100% électrique doit arriver en 2024 et qu’il n’y aura plus de motorisations thermiques traditionnelles à compter de 2027.

Mais que les amateurs de moteurs vrombissants se rassurent, ce passage à l’électrique n’empêchera pas la marque au Biscione de garder son ADN : « Une Alfa est une voiture qui doit procurer des émotions. Hors de question de recréer artificiellement un bruit de V8 pour nos futurs modèles électriques. En revanche, ces sensations peuvent passer par des vibrations, par exemple. On travaille sur plein de choses différentes et croyez-moi, on s’éclate !« 

Je ne vends pas un iPad avec une voiture autour, mais une voiture centrée autour du conducteur… qui doit donc prendre du plaisir à la conduire. Si on doit juste faire une voiture pratique et moderne, on se fait ch***. Et surtout, on ne fait pas une Alfa !

Un tout nouveau business model

Pour poursuivre le (re)développement de la marque, Jean-Philippe Imparato s’appuiera également sur un tout nouveau réseau de distribution. « On a choisi de repenser totalement le business model de nos concessions : on gère le stock, on fixe le prix du produit et chaque concessionnaire touche une commission fixée à l’avance sur chaque vente.« 

Ainsi, en 2023, la production Alfa Romeo sera composée à 80-90% de build-to-order. Autrement dit, les voitures ne seront fabriquées qu’à partir du moment où une commande est passée. « On a fait le tour de notre réseau pour exposer ce projet, avec un seul critère pour nos concessionnaires : la passion. S’ils aiment la marque et les voitures qu’ils vendent, alors ça marchera forcément !« 

Alfa Romeo Giulia et Stelvio 6C Villa d'Este

L’essai des séries limitées Alfa Rmoeo Stelvio et Giulia 6C Villa d’Este et Junior GT

Si cette rencontre avec Jean-Philippe Imparato a eu lieu dans les jardins de la somptueuse Villa d’Este (celle du concours d’élégance du même nom), ce n’est évidemment pas un hasard. Alfa Romeo y présentait ses nouvelles éditions (très) limitée du Stelvio et de la Giulia, les Junior GT et 6C Villa d’Este. Seuls une trentaine d’exemplaires sont attendus en France.

Si la sportivité est un trait de caractère typiquement alfiste, c’est surtout l’élégance et la dolce vita qui étaient au menu de cet essai. Car pour ces deux séries limitées, les spécificités sont purement esthétiques.

6C Villa d’Este : rouge passion

Entre héritage et modernité, Alfa Romeo y voit une occasion d’y affirmer son caractère contrasté. Alors que la Giulia GTA, sportive par excellence, avait été dévoilée sur le circuit de Balocco, le Stelvio et la Giulia 6C Villa d’Este méritaient un écrin plus… bucolique ! Dès le premier regard, difficile de ne pas tomber sous son charme, avec sa carrosserie d’un rouge intense, la fameuse peinture tri-couche « rouge Etna ». Une couleur « vivante », qui évolue du matin au soir selon la luminosité ambiante, et qui rappelle la mythique 6C 2500 SS ‘Villa d’Este’ de 1949.

A l’intérieur, la sellerie beige en cuir pleine fleur est un modèle de raffinement et des broderies « 6C Villa d’Este », sur les appuie-têtes et le tableau de bord, renforcent cet aspect « précieux ».

Sous le capot, on retrouve le diesel 2.2 Turbo de 190 chevaux (59 400€) ou essence 2.0 Turbo de 200 chevaux (58 800€) pour la Giulia et les motorisations diesel 2.2 de 210 chevaux (68 800€) ou 2.0 Turbo de 280 chevaux (70 300€) pour le Stelvio.

Alfa Romeo Stelvio 6C Villa d'Este
Intérieur de l'Alfa Romeo Giulia 6C Villa d'Este

GT Junior : future youngtimer

Avec un tel intitulé, on aurait pu s’attendre à une sportivité exacerbée. Mais en réalité, cette série limitée rend hommage au coupé GT 1300 Junior, icone des sixties.

Dans leur robe jaune « Ocre Lipari » (une teinte issue de la gamme chromatique « Old Timers »), les Giulia et Stelvio passent déjà pour des voitures de collection en puissance… d’autant que seuls 10 modèles seront vendus en France ! A l’intérieur, les sièges en cuir et les inserts en aluminium permettent de synthétiser le luxe et la sportivité.

Les jantes 19 (Giulia) et 21 pouces (Stelvio) s’inscrivent dans la même tendance… quitte à sacrifier un peu le confort sur les routes italiennes et les pavés milanais ! Et pour reprendre les mots de Jean-Philippe Imparato qui « ne vend pas des iPad », les compteurs à aiguilles sont toujours de la partie alors qu’un simple écran 7 pouces est présent pour l’info-divertissement… avec commande tactile ou manuelle : pas le plus intuitif, mais l’essentiel est ailleurs ! Prendre le volant d’un Stelvio ou d’une Giulia GT Junior, c’est goûter au charme incomparable d’une Alfa. Ca ne s’explique pas, ça se vit… et c’est encore mieux quand cela peut se faire autour du lac de Côme !

Si l’on a tendance à ne jurer que par les Allemandes, il est bon de se rappeler que l’Italie a aussi du bon à nous offrir pour prendre du plaisir au volant. Et pour un prix certes élevé mais qui n’a rien de scandaleux : à partir de 63 400 € pour la Giulia et 68 500 € pour le Stelvio dans cette série GT Junior… dans les mêmes eaux qu’une BMW 330d xDrive ou d’un BMW X3.

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Alfa Romeo Giulia GT Junior

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