Essai Audi Q4 Sportback 40 e-tron : transition en douceur

L’offensive électrique chez le constructeur Allemand a commencé avec l’Audi e-tron, qui a débarqué sur le marché en 2019, en proposant à l’époque une démonstration du savoir-faire de la marque en électrique. 2 ans plus tard, c’est avec un modèle plus abordable qu’Audi revient, en dévoilant son Q4 e-tron, puis Q4 Sportback e-tron que nous essayons aujourd’hui.

Audi a d’ailleurs annoncé récemment que dès 2026, tous les nouveaux modèles présentées par Audi seront 100% électriques. Il est donc primordial pour le constructeur d’avancer rapidement sur les technologies pour arriver vite à maturité. Est-ce qu’Audi prend la bonne direction ? Réponse dans notre essai.

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Comme un air de famille

Comment faire, quand vous êtes un constructeur premium connu pour l’harmonie de ses modèles en terme de design, quand vous devez dessiner un nouveau SUV électrique ? Vous faites du design Audi !

Plus sérieusement, hormis son immense calandre gris et chrome, différente de ses homologues thermiques, ce Q4 Sportback reprend la recette qui a fait le succès des SUV de la marque. Résultat, ce Q4 est immédiatement identifiable à la famille Audi et rassurera les habitués de la marque qui ne veulent pas forcément se démarquer malgré leur achat électrique.

Avec ses 4,59m, le Q4 Sportback se place pile entre ses cousins thermiques Q3 et Q5. Dans l’air du temps, ce SUV coupé propose des lignes plutôt réussies, mention spéciale à la signature lumineuse arrière qui constitue vraiment l’élément marquant du Q4. Les immenses roues de 21″ viennent asseoir sa stature sur la route et lui donnent un look agressif. Le spoiler arrière est… plutôt joli de l’extérieur, mais coupe la lunette arrière en deux et ça peut surprendre une fois à bord !

Toujours classique

Dans l’habitacle, on se dit que ces mêmes designers Audi n’ont pas vraiment voulu prendre de risque en offrant une expérience à bord très proche des autres SUV de la marque. Le tableau de bord est très classique avec un grand écran tactile central de 12,4″ tourné vers le conducteur, compatible Android Auto et Apple Carplay sans fil.

Les commandes de climatisation gardent des boutons dédiés sous l’écran, c’est un détail, mais ça reste tellement plus pratique que pour le coup, on est content qu’Audi soit resté timide dans les évolutions de l’habitacle.

C’est d’ailleurs pareil pour le reste du tableau de bord avec de grands aérateurs, ou encore la commande de boite, qui ressemble à s’y méprendre à une boite automatique « classique ». Les assemblages sont bons et la finition excellente, on peut regretter quelques plastiques (la commande de volume par exemple) qui ne semblent pas à leur place, mais le haut du tableau de bord est moussé, les contre-portes sont en cuir, on est bien dans un véhicule haut de gamme. La praticité n’est pas oubliée avec de nombreux rangements dans l’habitable et un astucieux chargeur induction pour smartphone qui utilise une pince pour caler le téléphone et permet de garantir qu’il sera bien rechargé !

Le volant pour sa part est l’une des rares « folies » de ce Q4, mais il représente malheureusement une source de frustration. Avec son double méplat, il est agréable à prendre en main et visuellement très sympa, mais ses commandes tactiles (qu’on peut aussi cliquer) ne vont pas avec l’ensemble (en plus d’être peu agréable à utiliser), c’est dommage. Notre modèle d’essai était équipé du système audio SONOS Premium de 580W avec 10 HP qui sonne fort et clair, une réussite pour la première intrusion du fabricant de systèmes audio dans l’automobile.

La sellerie en cuir – chauffant à l’avant – de notre Pack S-Line est vraiment réussie, tant esthétiquement qu’au niveau de l’accueil et du confort, et les réglages électriques permettent de trouver une position de conduite aux petits oignons. C’est la même chose à l’arrière, ce Q4 Sportback a de la place à revendre aux jambes avec son empattement de 2,76m. Malgré sa ligne de coupé, on n’est absolument pas « enfermé » à l’arrière et l’ouverture ample des portes participe à ce sentiment d’aisance pour les passagers du second rang.

Le toit ouvrant panoramique apporte également beaucoup de clarté, tout comme les vitres de custode arrière, Audi a réussi à ne pas tomber dans le piège du design et propose un intérieur réussi qui ne souffre pas de son look de SUV coupé.

C’est également le cas de son coffre qui cube 535 L et propose des dimensions très raisonnables grâce à son hayon (électrique) qui permet de dégager un large accès. Une trappe est présente sous le plancher pour ranger les câbles et ne pas empiéter sur l’espace disponible.

Bien équilibré sur la route

Sur le papier, la configuration de notre Q4 Sportback 40 e-tron ne fait pas d’étincelles. Il embarque un moteur électrique de 204 ch et 310 Nm de couple, placé à l’avant mais distribuant la puissance aux roues arrières. L’ensemble est alimenté par une batterie de 82 kWh brut (soit 77 kWh net) située sous le plancher.

Avec près de 2 tonnes sur la balance, notre SUV est lourd, mais profite du couple immédiat de l’électrique pour évoluer comme une ballerine en ville, bien aidé par son rayon de braquage hyper court et la douceur de sa transmission. On se déplace donc en silence et en douceur, à peine perturbé par le petit bruit qu’elle émet sous 30 Km/h pour prévenir les piétons de votre arrivée.

Sur les routes secondaires, malgré le poids, la puissance est suffisante pour des relances très correctes, le 80 à 120 se faisant en 6 secondes environ, et le fameux 0 à 100 Km/h prend à peu près 9 secondes, pour une vitesse de pointe bridée à 160 km/h.

Avec son centre de gravité placé bas grâce aux batteries, le Q4 Sportback n’a pas vraiment un comportement classique de SUV et ne prend que très peu de roulis, bien campé sur ses grosses roues de 21″. Mais si elles donnent du style à notre SUV coupé, elles sont aussi responsables de la dégradation du confort sur certaines portions, la faute aussi à un tarage de suspension assez raide, même en mode confort.

Une fois sur l’autoroute, le Q4 est comme sur des rails, bien aimé par ses aides à la conduite comme son régulateur adaptatif et son maintien actif dans la voie, tous les deux plutôt performants et prévenants. L’affichage tête haute et le GPS à réalité augmentée viennent parfaire l’attirail techno plutôt réussi de notre modèle. Les bruits d’air à 130 km/h sont bien maitrisés, et pour peu que l’on pousse un peu le système audio, on n’entend absolument rien. Le SUV Allemand se transforme ainsi en cocon idéal pour avaler les kilomètres… jusqu’à la prochaine recharge.

Attention aux consommations

Commençons par ce qui fâche : la consommation sur autoroute. On le sait, c’est le terrain le plus défavorable aux électriques, qui souffrent de la vitesse constante élevée et de l’impossibilité en général de bénéficier de phases de régénération.

Malheureusement, avec son profil de SUV, sa grosse calandre, et sa masse importante, c’est un terrain de jeu risqué pour l’Audi Q4, et nous avons eu beaucoup de mal à descendre sous les 26 kWh/100 km à 130 km/h au régulateur, avec le chauffage réglé à 20° dans l’habitacle et une température extérieure autour des 8 °. C’est un peu mieux à 110 km/h où l’on frôle les 23 kWh/100 km.

Difficile donc d’envisager de faire plus de 300 km d’une traite… Il faudra souvent passer sur les bornes de recharge pour les longs trajets. Là encore, avec une puissance maximale de recharge à 135kW, il faut compter 30 minutes (dans les faits, plutôt 32-34) pour recharger sa batterie jusqu’à 80%, c’est encore un peu long et il va donc falloir patienter. En utilisant le e-route planner intégré au GPS du Q4, ce dernier vous proposera de toute façon d’optimiser votre trajet, avec des recharges au bon moment et surtout plus rapides, grace au pré-conditionnement des batteries pour la recharge.

En agglomération, c’est une autre partition qui se joue, bien aidée par les différents niveaux de régénération qui se règles avec les palettes, la Q4 est plus dans son élément et on peut se permettre des autonomies bien plus importantes. Il est assez facile avec un peu d’entrainement de descendre autour des 19kWh/100 km, pour une autonomie qui flirte avec les 400 km. De quoi ne recharger sa voiture d’une fois par semaine, ou plus selon vos trajets quotidiens.

On est certes encore loin de l’autonomie WLTP de 522 km, mais notre Q4 devient vraiment pertinente en ville et suffira également pour partir au travail ou aller faire ses courses sans craindre la panne d’électrons.

Au final sur notre semaine d’essai, avec 50% d’autoroute, 30% d’agglomération et 20% de routes secondaires, notre moyenne s’établit à 22kWh/100 km, de quoi parcourir environ 350 km avant de devoir trouver une borne (ou de charger à la maison, en 7h30 sur une installation domestique à 11 kW).

Notre avis sur l’Audi Q4 Sportback 40 e-tron

Avec son Q4 Sportback 40 e-tron, Audi a voulu entamer doucement sa transition vers le tout électrique, déjà programmée pour 2026. Une date à la fois lointaine, mais aussi très proche dans l’automobile, compte tenu des cycles de développement assez long des véhicules. C’est aujourd’hui que se décident les véhicules de 2026 et Audi compte bien sur les retours de ses clients pour affiner les choses et préparer son avenir, en gardant sa casquette de constructeur premium.

Tout n’est pas parfait sur ce Q4 : l’autonomie sur autoroute est trop faible, la puissance de recharge a elle été améliorée depuis notre essai, le confort des suspensions pourrait aussi être meilleur. Il faut aussi prendre en compte le prix de notre version, car s’il est proposé à partir de 60 700€ en version 40, notre modèle quasi full option pointe à 78 755€, une somme importante à prendre en compte lors de l’achat.

La démarche d’Audi est pleine de sens, loin des caricatures de modèles électriques exubérant car le constructeur propose à ses clients une expérience dans la continuité, avec un design intérieur et extérieur connu et rassurant, comme pour montrer que si le Q4 est un SUV électrique, c’est avant tout une Audi.

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