Essai Toyota Yaris Cross : un SUV hybride plus qu’urbain

On connaissait la Toyota Yaris en petite citadine polyvalente bien pratique. Elle se décline désormais en SUV, prenant le nom de Yaris Cross. Sous son capot, l’hybridation est « évidemment » au rendez-vous.

Alors, quand la motorisation favorite d’un constructeur rencontre l’un de ses modèles les plus populaires, l’étincelle est-elle au rendez-vous ? Réponse dans cet essai de la Toyota Yaris Cross hybride.

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Petite Yaris deviendra grande

L’hybridation chez Toyota, c’est une longue histoire. Le modèle emblématique de la marque utilisant cette technologie a longtemps été la Prius, mais désormais toute la gamme se décline en hybridation. Le constructeur ne cache d’ailleurs pas que son avenir passe par une électrification généralisée, et se définit comme un acteur de mobilité au sens très large du terme. Ainsi, à l’image de la Prius, la petite Yaris s’est imposée comme une citadine fiable et économe.

Mais voilà, le monde automobile a changé, et tous les modèles ont aujourd’hui une déclinaison « SUV », qui remplace parfois les autos plus conventionnelles. C’est ainsi que la Toyota Yaris Cross arrive en concession. S’il emprunte le nom à la citadine, ce nouveau modèle en est cependant bien différent. Il n’en reprend ni le style, ni l’intérieur, ni les dimensions. C’est surtout l’aspect « urbain » qui va le rapprocher de la famille Yaris.

Plus grande, plus grosse, cette Toyota Yaris Cross impose ses dimensions de 4m18 de longueur (+24cm par rapport à la Yaris) pour 1m76 de largeur (+2cm). Certes, cela reste contenu, mais quand il s’agit de trouver une place de parking, les centimètres comptent. Mais surtout, elle gagne 25mm de garde au sol pour atteindre 170mm, ce qui permet de mieux escalader les trottoirs (cela est un peu cliché, l’auto pouvant disposer une transmission intégrale la rendant plus polyvalente).

La méthode japonaise

Le style est sobre, mélange de ligne droites et de formes cubiques. On remarque en particulier les passages de roue dont l’aspect carré rebute certains. L’avant tente quelques traits tendus, sans pour autant donner une grande identité à la calandre. Est-ce pour autant qu’elle n’attire pas le regard ? Signe que non, et que la voiture suscite un intérêt, pour la première fois depuis longtemps, on m’a interpelé au feu rouge pour savoir si j’étais satisfait du véhicule

A bord, l’ambiance reste sobre. Au premier contact, il y a même de quoi être un peu déçu par la sagesse de l’ensemble. On retrouve quasi à l’identique la planche de bord de la Yaris, justifiant un peu mieux la filiation. Mais du coup, on est rassuré sur la qualité de fabrication. Si il n’y a pas de fioriture ou d’innovation, on sait que tout a été validé et devrait durer dans le temps : la méthode japonaise.

Le coffre bénéficie d’un volume de 397 litres, correct pour quelques valises que l’on prendra soin de ne pas trop remplir cependant. Le petit truc en plus vient de l’assise qui pourra se rabattre selon le schéma 40/20/40 sur certaines finitions (et en 60/40 sur les autres). Le volume maximum une fois la banquette rabattue sera de 1097 litres, et on pourra y accéder avec un hayon motorisé en option.

L’hybride à l’aise partout ?

La Yaris Cross est proposée avec une unique motorisation hybride, un 1,5l de 116ch, disponible en deux roues motrices ou avec une transmission intégrale. On dispose de trois modes de conduite : éco / normal / power. Il est également possible de choisir de basculer en mode électrique pour rouler avec 0 émission de CO2. Si la batterie est suffisamment chargée, on pourra atteindre les 130km/h en restant en mode électrique.

Si ces différents modes ont bien chacun une personnalité, avec une réponse différente du moteur lorsque l’on appuie sur l’accélérateur, on prendra vite l’habitude de n’utiliser que le mode eco, très peu contraignant au quotidien, ainsi que le mode power qui permettra une insertion rapide dans la circulation quand cela s’impose. De plus, la Yaris Cross nous réserve une bonne surprise à laquelle nous ne sommes pas très habitué avec les automobiles japonaises. En effet, il n’y a pas cette envolée lyrique des boites CVT, qui donne l’impression que l’auto monte dans les tours mais n’accélère pas. Ici, on a la sonorité et les réactions d’une boite de vitesse classique.

Avec sa vocation de citadine polyvalente, la Yaris Cross tente de concilier le monde de la ville et celui de la route avec des réglages en conséquence. L’auto repose sur la plateforme TNGA-B (pour Toyota New Global Architecture) qui sert déjà de base à la Yaris « classique ». Ainsi, les suspensions sont très à l’aise en ville, mais un peu fermes à haute vitesse. La direction suit le même schéma avec une précision redoutable en ville, et une très légère sensation de flou sur autoroute. Mais le curseur est tout de même placé de façon très intelligente, permettant de profiter d’un agrément de conduite très élevé la plupart du temps. Le freinage montre lui aussi une belle efficacité.

Pour les passagers arrière, le trajet sera également confortable. L’empattement reprend celui de la citadine Yaris, qui offre une habitabilité correcte. Lors de l’essai, nous avons accueilli un adulte pour qui il n’y a pas eu de problème de gabarit. La hauteur sous pavillon permet d’être à l’aise aux personnes mesurant au moins 1m80. Et on nous a confirmé un confort de suspension bien mieux dosé que sur de nombreux SUV.

En ville, un point fort de l’auto est son rayon de braquage étonnant de 5m30. Les manœuvres se font avec aisance, on se gare facilement, et un demi tour se fait sans la crainte de devoir s’y reprendre à deux fois. Nous avons aussi essayé l’auto dans des conditions climatiques permettant de constater que le vent latéral se fait peu sentir.

Sur les longs trajets justement, où l’on utilise les voies rapides, la Toyota Yaris Cross est à l’aise lorsque l’on adapte un peu sa conduite. L’auto préfèrera rouler à 120km/h qu’à 130. Le confort acoustique y est en effet bien meilleur avec cette petite différence de vitesse. C’est aussi là que l’on stabilisera sa consommation autour de 6l/100km. Petit regret cependant sur la taille du réservoir donné pour 36 litres, ce qui limite l’autonomie théorique d’un véhicule pourtant prêt à affronter les longues distances. 

C’est bien sûr en urbain et périurbain que la motorisation hybride fonctionne le mieux. On tournera alors autour de 4 litres, plus ou moins selon sa conduite. Mais surtout, le moteur électrique prendra tout seul régulièrement le relais pour vous faire économiser du carburant. Il y a tout de même une certaine frustration au début, lorsque l’on veut forcer le mode électrique. Le véhicule le refuse régulièrement, la batterie n’étant pas assez pleine. Mais au fur et à mesure que l’on adapte son style à l’éco-conduite, on remplit plus vite nos batteries et ce mode électrique devient plus souvent accessible. Et cela se fait naturellement, sans devoir se contraindre sur la façon de conduire. 

Un SUV particulièrement bien équipé

Un autre point fort de la Yaris Cross est son équipement. En version de base Dynamic, nous avons droit à des enjoliveurs de 16 pouces, des essuie-glaces à̀ détection de pluie, des rétroviseurs extérieurs chauffants, une caméra de recul, un système d’ouverture et démarrage sans clé, un régulateur adaptatif fonctionnant jusqu’à l’arrêt, la climatisation automatique, et un écran huit pouces avec DAB et quatre haut-parleurs, ainsi que la compatibilité Apple CarPlay et Android Auto. Pas mal du tout, de nombreux véhicules n’en offrent pas autant en entrée de gamme. 

Notre véhicule était également équipé d’un affichage tête haute. Même s’il est correctement positionné, son intérêt est limité, les informations du tableau de bord tombant bien sous les yeux. De plus, les données affichées sont minimalistes et non modifiables. On peut donc se passer de cet équipement. On dispose également d’un line assist. Ce n’est pas le plus parfait de la production actuelle, dans le sens où il est légèrement intrusif. Chacun verra selon son usage si il faut le laisser actif, ou le déconnecter.

Enfin, le système de feux automatiques plein phare / croisement fonctionne pour sa part à merveille, et réagit très vite au moindre véhicule arrivant en face, avec une bonne anticipation.

En résumé, notre avis sur la Toyota Yaris Cross

Les tarifs de la Yaris Cross commencent actuellement à 26 100€ hors remise en finition Dynamic. Sur le marché français, son concurrent le Peugeot 2008 s’affiche à partir de 24 150€ sans hybridation, et le Renault Captur à partir de 28 200€ en hybride. Son autre rivale japonaise, la Honda Jazz, se négocie pour sa part à partir de 28 230€ en version Crosstar (version plus SUV de l’auto). Alors certes, c’est un prix déjà élevé, mais très bien positionné sur le segment avec, en prime, un équipement très complet en version de base. A cela s’ajoute la maîtrise de l’hybridation par Toyota, qui assure des économies de carburant à long terme. Autant dire que ce SUV s’impose en tête de liste lors du choix de ce type de véhicule.

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Avec la Yaris Cross, Toyota a bien positionné le curseur pour profiter de l’auto quelle que soit la route empruntée. Le SUV urbain est à l’aise en ville, et saura faire de longs trajets avec un bon confort. Il ne va pas concurrencer une berline, ou des véhicules de gamme supérieure plus silencieux, encore plus confortables… Mais il ne comprend rien de rédhibitoire, et sera parfait pour une famille n’ayant pas besoin de plus de coffre.

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Il bénéficie en plus de l’excellente image de Toyota en matière de fiabilité et d’hybridation. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si cette Yaris Cross vient d’être désignée meilleure voiture urbaine mondiale 2022 par le jury des World Car Awards. On ne va pas se le cacher, la marque tient là un best seller en devenir.

Essai Toyota Yaris Cross 2022

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