Essai Taycan Cross Turismo : Porsche électrise sa berline haut de gamme

Porsche. Une marque dont la simple évocation suffit à faire frémir les passionnés mais aussi une marque dont le modèle iconique, la 911 n’a pas pris une ride malgré plus d’un demi-siècle d’existence. Mais pour que le mythe perdure, il faut s’adapter au marché et à ses attentes. Cayenne, Panamera puis désormais Taycan, premier modèle 100% électrique de Porsche.
Les prémices d’une nouvelle ère que nous avons eu la chance d’essayer dans sa déclinaison Cross Turismo.

Dès les premières secondes, le Porsche Taycan en impose. De par ses dimensions d’abord. Près de cinq mètres de long sur deux de large, autant dire que se faufiler dans la circulation parisienne n’est pas toujours chose aisée.

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Une prestance incontestable, en atteste les nombreux regards et sourires croisés, dont la mesure s’apprécie de profil. L’occasion de découvrir une ligne qui n’est pas sans rappeler celle des shooting brake avec en prime un petit côté baroudeur dans cette livrée Cross Turismo.

Appendices de protections et garde au sol surélevée de 20 mm sans oublier un mode Gravel pour les plus téméraires prêts à mettre à l’épreuve, hors des sentiers battus, la transmission intégrale (de série). D’aucuns vanteront alors son sex appeal quand d’autres apprécieront de façon pragmatique, son accueil plus généreux aux deux places arrière et son volume de coffre (446l + 81l à l’avant) davantage taillé pour le quotidien.

Et si les puristes s’esclafferont sur le poids (2,3 tonnes) voire la ligne, les références aux sportives de la marque de Stuttgart sont multiples et n’échapperont pas à un oeil avisé. Inscription Porsche avec effet 3D, galbe du capot avant ou encore chute de la ligne de toit. Plus exclusive, la vision dans les rétroviseurs du train arrière, identique à celle d’une 911.

Transition toute trouvée pour évoquer l’intérieur de ce Taycan Cross Turismo.

Moderne, épuré mais avec juste ce qu’il faut de conservatisme pour ne pas dépayser les fidèles de la marque. Mais une Porsche dans l’air du temps avec son assistant vocal (Hello Porsche), CarPlay sans-fil, son lot d’aides à la conduite (mention spéciale au système de lift avec possibilité d’activation automatique basée sur la position GPS) des écrans désormais omniprésents. Tactiles, en totalité ou en partie, afin d’épurer le style et ainsi se passer de boutons désormais superflus. C’est aussi l’assurance d’une ergonomie et d’une personnalisation à la hauteur des attentes d’une clientèle exigeante. Le tachymètre principal adopte en outre une forme incurvée pour une meilleure lisibilité. Saluons à ce titre, l’excellente définition des dalles et une réactivité à l’avenant. Plus original, l’écran positionné face au passager (en option) qui pourra alors profiter du système d’infodivertissement ou consulter certaines données liées à la conduite.

Le reste est à l’avenant d’un véhicule haut de gamme dont le ticket d’entrée dépasse les 100 000 euros. Confort avec ses suspensions pneumatiques ajustables, finition soignée, phares à LED et équipement pléthorique, à choisir parmi la longue liste d’options proposées afin de faire de votre Taycan un modèle unique.

Mais une Porsche ne se résume pas à sa ligne ou son confort, c’est avant tout une expérience de conduite. Si le bouton Start trouve logiquement place à gauche du volant, héritage oblige, l’effleurer se fait dans le silence le plus total. Point de doux murmure du flat 6 qui s’éveille. Seuls les écrans rappellent donc que tout est en ordre de marche.

Sélecteur en position D et le Taycan s’élance dans le silence. Un détail pour certains, un atout ou a contrario une hérésie pour d’autres. Débat d’actualité dont l’issue semble d’ores et déjà écrite. Mais que les nostalgiques se rassurent, une Porsche fût-elle électrique reste une Porsche. Il suffit de quelques mètres pour s’en convaincre.

Direction, frein, le feeling est intact et les 500 Nm de couple délivrés instantanément auront pour effet de vous plaquer au siège au moindre appui prononcé sur la pédale de droite pour un 0 à 100 abattu en à peine cinq secondes sur le Taycan 4 Cross Turismo et ses 380 ch (476 ch en overboost). Pas assez rapide ? La solution est à chercher du côté du Taycan 4S (490 ch), Taycan Turbo (625 ch) voire du Turbo S capable de réaliser l’exercice en seulement 2,9 secondes. Excusez du peu ! Le tout en ayant la sensation d’être rivé au sol grâce au centre de gravité très bas propre aux véhicules électriques. Une sérénité accentué par le silence de cathédrale qui règne dans l’habitacle, même à grande vitesse. De quoi apprécier votre playlist préférée sur le système audio Burnmester (en option), confortablement calé dans les sièges en cuir parés ici d’un coloris « rouge bordeaux », tout en contraste avec l’intérieur noir.

Reste que si s’adonner à des Launch Control dans le plus grand silence peut s’avérer aussi jouissif qu’étrange, le retour à la dure réalité d’un véhicule électrique n’en sera que plus rapide. Heureusement, Porsche fait figure de bon élève, les Taycan étant basé sur une architecture de 800V, le nec plus ultra en matière de performances. Une exception dont seule une poignée de modèles peuvent se targuer à l’heure actuelle. De quoi recharger la batterie de 93 kWh à 80% en seulement une vingtaine de minutes sur une borne haute puissance, de plus en plus répandues le long des grands axes. Saluons au passage la cinématique des trappes de recharges avec ouverture et fermeture sensitives .

Quant à la consommation, 25 kWh/100 km au cours de notre essai estival avec climatisation et, avouons-le une conduite pas franchement « éco-friendly ». Mais comment résister et ne pas céder à la tentation…

Certains avanceront que l’absence de flat 6, ses montées en régime si caractéristiques et le murmure rauque de son « cold start » suffisent. Difficile de les contredire. Mais aussi de nier l’évidence. Il s’agit là d’un charme désormais désuet ou en passe de l’être à l’aune de la (r)évolution automobile en cours.

Un virage entamé avec brio par Porsche et son Taycan prouvant ainsi que la transition vers l’électrique peut se faire sans perdre son âme tout en offrant à une berline des performances encore réservées aux sportives il y a quelques années. Le tout sans renier sur le confort ni l’efficacité. N’est-ce pas là l’essentiel après tout ?

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© Julien Thoraval – Photos non libre de droits.

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