Le futur de l’automobile est-il vraiment électrique ? Alors que les pro et anti ne cessent de s’écharper sur le sujet, le Mondial de l’Automobile de Paris met en lumière une « nouvelle » technologie à laquelle croient de plus en plus de constructeurs : l’hydrogène.
Et si Toyota a (encore !) été un pionnier en la matière avec sa Mirai, ce sont aujourd’hui les marques françaises qui sont les premiers de cordée. A côté du concept Alpenglow dévoilé par Alpine, deux nouveaux constructeurs français font beaucoup parler d’eux dans les allées de la Porte de Versailles : Hopium, avec la Machina Vision, et NamX avec le HUV.
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Alors, la voiture à hydrogène peut-elle déjà être amenée à remplacer l’électrique telle qu’on la connaît ?
Hopium Machina Vision : l’hydrogène made in Normandie
Quand on parle de marque automobile française basée en Normandie, on pense forcément en premier lieu à Alpine et à son usine de Dieppe ! Pourtant, dans les années à venir, c’est peut-être à un autre nom qu’il faudra aussi s’habituer : Hopium.
La marque a commencé à faire parler d’elle fin 2020 et a dévoilé l’Alpha 0, son premier prototype roulant, au salon Vivatech 2021. Pour ce Mondial 2022, on se rapproche encore un peu plus de la version finale espérée pour 2025, avec la Machina Vision. Olivier Lombard, le fondateur d’Hopium, a ainsi dévoilé quelques détails supplémentaires au sujet de sa berline de luxe.
Trônant fièrement sur un stand immense, non loin de la bulle Peugeot, la Machina Vision fait la part belle au minimalisme. Dans un environnement monolithique aux teintes minérales, la voiture invite à la contemplation et à l’exploration. Elle est là pour instaurer « un nouveau dialogue entre l’Homme, la nature et la technologie ». Bien évidemment, cette mise en scène ne doit rien au hasard, car il ne s’agit pas simplement de dévoiler un nouveau modèle, mais d’initier la mobilité de demain. Changer de paradigme, comme on le verra aussi chez NamX.
De façon plus concrète, l’Hopium Machina Vision arbore des lignes qui font penser à une hypercar. Pas étonnant lorsque l’on sait que son designer Felix Godard est notamment passé par Porsche et Tesla. A l’avant, la signature lumineuse est futuriste, alors que la calandre est remplacée par une grille Kinetic, pensée pour optimiser le refroidissement des batteries en même temps que l’aérodynamisme du véhicule.
Le salon parisien est aussi l’occasion de découvrir pour la première fois l’intérieur de la voiture. Baigné de lumière grâce au toit vitré, il accueil un immense écran rétractable sur toute la largeur de la planche de bord. Au centre, la console haptique promet une nouvelle expérience sensorielle : de simples mouvements de doigts devraient permettre de naviguer dans les menus du système d’infotainment et de procéder à différents réglages dans l’habitacle.
Futuriste, la Machina Vision l’est assurément. Pourtant, Olivier Lombard veut croire que le modèle exposé ici n’est pas si différent de la voiture que l’on pourrait voir sur nos routes en 2025. On aimerait y croire, tant les performances de cette berline à hydrogène sont prometteuses : une puissance de 500 chevaux, environ 1000 km d’autonomie et pas plus de 3 minutes pour refaire le plein des batteries. Le tout pour un prix estimé autour de 95 000 euros.
Chez Hopium, on croit que l’avenir de la mobilité est ici, qu’il permettra en plus de participer au renouveau de l’industrie française. En Normandie, en ce qui nous concerne.
« On a encore évidemment besoin de stations d’hydrogène », clame le fondateur de la marque. « C’est pour cela que l’on appelle tous les acteurs du secteur à travailler ensemble. Car, que vous le vouliez ou non, hydrogen is coming »…
NamX : le SUV est mort, vive le HUV !
A l’instar d’Hopium, NamX est une marque « venue de nulle part » mais dont le développement est scruté de près par les observateurs, grand public et spécialistes. C’est en mai 2022 que ce drôle de nom nous est apparu pour la première fois, au moment de découvrir les premières images du HUV, un véhicule dessiné en Italie par Pininfarina !
Derrière le nom mystérieux de la marque (NamX pour New Automotive and Mobility Exploration, soit une « nouvelle exploration de l’automobile et de la mobilité ») se cachent deux hommes, Thomas de Lussac et Faouzi Annajah. « Il y a 5 ans qu’on a commencé à travailler sur le projet », explique ce dernier. « Il y a 5 ans, c’était une feuille blanche, un dessin. Et aujourd’hui, c’est avec une grande fierté que l’on est à Paris pour présenter le HUV. »
HUV pour Hydrogen Utility Vehicle, soit une nouvelle vision de ce que doit être une auto moderne. Le design italien de ce nouveau SUV coupé n’est pas sans rappeler celui d’autres crossovers polyvalents découverts récemment (voire la 408). Un look épuré et futuriste, une face avant barrée d’un gros X, une signature lumineuse qui reprend la même forme comme un clin d’oeil appuyé au nom de la marque : le NamX ne manque pas d’allure, solidement campé sur ses jantes de 22 pouces, alors qu’il faudra encore attendre début 2023 pour découvrir l’intérieur.
De toute façon, ce qui fait la spécificité de ce modèle, ce n’est évidemment pas son look. C’est plutôt ce qui se cache sous le capot. Et même à l’arrière du véhicule, où 6 capsules d’hydrogène peuvent être insérées en complément du réservoir fixe pour alimenter la pile chargée d’animer le moteur de 300 à 550 chevaux (pour environ 800 km d’autonomie). Là aussi, 3 minutes suffiront à refaire le plein !
Le projet NamX doit ainsi être considéré de façon globale, reposant sur deux piliers : le HUV en lui-même et la distribution d’hydrogène. Car c’est aujourd’hui le principal point noir, le gros frein au développement de cette technologie : installer une station demande un investissement conséquent, « 2 millions d’euros en comptant le génie civil », selon Faouzi Annajah. NamX a donc mis au point un système de distributeur en libre service, modulaire et économique, pas très différent de celui que l’on connaît pour nos bouteilles de gaz. Sauf que les bouteilles seraient ici remplacées par les fameuses capsules.
Si l’on veut vraiment développer l’hydrogène, il faut changer de paradigme et faire tomber toutes les barrières. Et pour cela, il faut faire évoluer en profondeur la distribution. Mais vous allez voir que d’ici 2025-2026, on va y arriver !
Comme Olivier Lombard chez Hopium, Faouzi Annajah croit dur comme fer à son projet. Les pré-commandes pour son HUV sont d’ores et déjà ouvertes (avec les 2022 premiers exemplaires numérotés en cette fin d’année), les prix étant compris entre 65 000 et 95 000€ selon la version choisie.
