Essai BMW i4 M50 : la première M qui envoie les watts !

M. Une lettre dont la simple évocation suffit à mettre des étoiles dans les yeux de nombreux passionnés d’automobiles. Et pour cause, depuis plusieurs décennies Motorsport, la branche sportive de BMW, n’a eu de cesse de proposer des déclinaisons de plus en plus affûtées. Dernière production en date la BMW i4 M50, une berline électrique. De quoi cristalliser les débats. Évolution logique et inéluctable pour certains. Hérésie voire crime de lèse-majesté pour d’autres. Et si la réponse n’était pas aussi tranchée ?

544ch, 795 nm de couple, le 0 à 100 abattu en moins de quatre secondes. Pas de débats ici, le i4 M50 n’a pas à rougir face à ses homologues thermiques. Bien au contraire. Et pour cause, un bref appui du pied droit suffit à vous plaquer au siège et vous catapulter à des vitesses inavouables en une fraction de seconde. La magie de l’électrique et du couple instantané. Le tout dans un silence de cathédrale. De quoi accentuer la perte de repères au cours des premiers kilomètres. A l’instar de ces homologues, BMW offre bien la possibilité d’activer un son capable de retranscrire l’accélération et la montée en puissance du moteur. Aussi original soit-il, et malgré une paternité prestigieuse en la personne de Hans Zimmer, le célèbre compositeur de musique de film, difficile d’être conquis. Si le charme d’un V8 est indéniable, le silence de l’électrique l’est tout autant, le reste que superflu.

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Autre source de crispation avec les véhicules électriques, leur poids. Notre i4 M50 frôle ainsi les 2,2t sur la balance, soit plus de 500 Kg d’écart avec une BMW M4. Les ingénieurs de Motorsport ont toutefois mis à profit leur expertise pour composer avec cette particularité. La i4 M50 se dote ainsi de série de la suspension SelectDrive avec amortisseurs pneumatiques à régulateur d’assiette. De quoi garantir un rythme soutenu même si cet embonpoint finit malgré tout par se rappeler à votre bon souvenir dès lors que s’enchaînent les virages sur les petites routes de campagne/montagne.

Le centre de gravité bas (grâce aux batteries) se veut toutefois rassurant, tout comme le sont la transmission intégrale (un moteur sur chaque essieu pour être exact) et les nombreuses aides à la conduite chargées de faire passer votre sécurité avant vos velléités de pilote. Frustrant pour les plus aguerris mais nécessaire pour rattraper d’éventuels excès d’optimisme.

Chercher les limites, est-ce bien là, la vocation d’une berline premium dont le ticket d’entrée flirte avec les 73 000 euros dans cette déclinaison M50 (et plus de 92K€ avec les options pour la configuration essayée) ?

La raison voudrait de répondre par la négative mais c’est aussi là une des marques de fabrique de la firme de Munich et des ses berlines M3/M5, dont la dernière M3 Competition M xDRIVE Touring semble encore repousser un peu plus les limites… Dilemme sur lequel nous nous abstiendrons de trancher aujourd’hui.

Le style, les berlines thermiques et électriques de la firme de Munich n’en manquent pas. La i4 reprend ainsi les lignes de la Série 4 Grand Coupé. 4m80 de long, 1m85 de large et une hauteur de seulement 1m44. Un peu juste pour garantir aisance aux places arrières pour les grands gabarits, mais de quoi offrir une ligne plus sportive. Mais sans excès, la BMW i4 se veut consensuelle. Trop ? Peut-être, du moins pour certains. D’autres seront à l’inverse rassurés par cette BMW électrique qui semble ne pas en être une.

Au jeu des sept différences, citons la calandre pleine sur l’i4, les éléments aérodynamiques noirs brillants ou encore l’absence de sorties d’échappement. Les jantes aérodynamiques pourraient également être un indice mais ici, notre modèle se pare de sublimes jantes BMW Individual en 20 pouces (2000€). De quoi augmenter la résistance au roulement et donc impacter l’autonomie (465 kms WLTP en usage mixte – 23 kWh/100 kms mesurés lors de notre essai mené bon train). Mais le style vaut bien quelques concessions, non ?

A l’intérieur même constat, les habitués de la marque sont en terrain connu. Cockpit digital avec écrans incurvés de 12,3 et 14,9 pouces, les interfaces se font désormais tactiles même si quelques boutons physiques subsistent. Saluons l’ergonomie intuitive malgré tout et surtout les nombreuses possibilités de personnalisations offertes afin d’adapter l’affichage aux préférences de chacun. Définition, réactivité, contraste n’appellent aucun reproche si ce n’est, peut-être, ce petit supplément d’âme de l’aiguille du tachymètre qui s’envole à l’accélération. Les nostalgiques se consoleront en glissant à leur poignet un joli garde-temps, à l’instar de l’Alpina Seastrong Diver 300 Heritage (1500€) dont le coloris s’accorde à ravir avec le Sanremo Green de notre i4 M50 (option à 1090€).

L’heure d’appuyer sur le bouton stop pour clôturer cet essai approche. L’occasion d’apprécier un dernier détail propre à la gamme électrique de BMW, de subtiles touches de bleu ornent la console centrale. Une couleur associée à la pureté mais aussi à l’apaisement. Malgré une certaine fougue, c’est bien le sentiment qui prévaut au volant de la i4. Des repères bousculés, des électrons en guise de source d’énergie mais le plaisir et le feeling de conduite préservé. N’est-ce pas là l’essentiel ?

La BMW i4 est une première réponse à la révolution imposée au secteur automobile. Nul doute que la marque à l’hélice nous réserve bien des surprises pour l’avenir, à l’instar du BMX XM dévoilé à l’automne…

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© Julien Thoraval – Photos non libres de droits.

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