A peine trois ans après son lancement, la petite ID.3 électrique revient dans une version restylée. Volkswagen dit avoir écouté les critiques des clients et journalistes pour en proposer une version plus en adéquation avec les attentes.

Plus belle, plus premium et plus performante, la nouvelle VW ID.3 peut-elle finalement devenir un best-seller ? Nous sommes partis la découvrir dans la région de Saint-Malo pour nous faire un premier avis sur la question…

L’ID.3 de Volkswagen, demi-succès ou demi-échec ?

La VW ID.3 a l’art de cultiver les paradoxes. Aussi critiquée et critiquable qu’appréciée et appréciable, la compacte électrique n’a pas forcément rencontré le succès escompté. Mais en même temps, elle représentait un sacré défi pour le constructeur allemand… Avec quelque 250 000 exemplaires écoulés depuis son lancement, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’un échec… ni d’un succès, puisque c’est bien l’ID.4 (présente sur davantage de marchés) qui est aujourd’hui le modèle électrique le plus vendu chez Volkswagen.

Mais 3 ans après son lancement, c’est dans un contexte bien différent que la firme allemande lance son ID.3 restylée. Notamment parce que la famille ID a désormais bien grandi (avec l’ID.4 dont on a parlé, mais aussi les ID.5 et ID.5 GTX, l’ID.Buzz et l’arrivée annoncée d’ici 2026 de l’ID2.all à moins de 25 000 euros) et que la marque semble avoir pris en compte les retours des premiers clients et journalistes.

💡 (Re)lisez notre essai de la première Volkswagen ID.3

Qu’est-ce qui change sur la nouvelle ID.3 ?

Faut-il pour autant s’attendre à un changement en profondeur ? Pas du tout ! Même gabarit, même motorisation (ou presque)… Au premier regard, on peine presque à distinguer la nouvelle ID.3 de sa version originale. Pourtant, quelques secondes suffisent ensuite pour se rendre compte que le modèle a bien changé (l’art du paradoxe, on vous dit !).

Il faut bien la regarder dans les yeux pour comprendre à quel point l’ID3 a évolué, elle qui concentre la plupart de ses changements sur sa face avant. Exit le renflement disgracieux présent au sommet du capot et à la base du pare-brise (le « boudin », selon les mots mêmes d’Alexandre Bouton, directeur produit VW). Sous la « calandre » (ou au moins la plaque d’immatriculation), le motif en nid d’abeille a également disparu au profit de lignes plus élancées et deux fines ouvertures sur les côtés.

Visuellement, cette ID.3 restylée paraît donc nettement plus dynamique et premium, une impression qui se confirme dès que l’on se met à son volant.

Là encore, les changements sont discrets… mais bien présents. Une fois n’est pas coutume, c’est au niveau du design des portes intérieures que l’on constate cette montée en gamme, avec la disparition de certains plastiques durs et pas franchement flatteurs au profit de nouveaux matériaux moussés. Pour le reste, on retrouve l’ambiance typiquement ID, avec un tout petit écran numérique derrière le volant, complété par un affichage tête haute plutôt efficace, et un écran central de 12 pouces (de série !) bénéficiant d’un nouveau système d’info-divertissement à l’interface améliorée. Malheureusement, même si le constructeur a annoncé leur remplacement sur ses prochains modèles, les boutons tactiles sont toujours bien présents sous cet écran ainsi que sur le volant… et toujours aussi peu agréables à utiliser.

L’ID.3, l’électrique à l’aise… Breizh

Pour cet essai, Volkswagen nous a concocté un parcours d’environ 200 kilomètres sur les routes bretonnes, entre Rennes et Saint-Malo. L’occasion de profiter de paysages magnifiques, à défaut d’expérimenter des terrains très variés. Mais qu’importe : l’ID.3 sait se montrer agile dans le trafic rennais aussi bien que sur la route côtière.

Dans nos sièges « baquets » Top-Sport aux multiples réglages (en option), le confort est excellent. La climatisation bi-zone est bien présente ici, mais pourra aussi être proposée dans le cadre d’une nouvelle offre « Upgrades ».

Concrètement, il sera possible d’acheter ou simplement de « louer » depuis l’écran central sa climatisation bi-zone (à 7,50€/mois), son éclairage d’ambiance ou son système de navigation, par exemple. Une proposition qui peut paraître surprenante, mais à laquelle certains trouvent déjà une utilité, à l’image de ceux qui n’utilisent que le GPS de leur smartphone et non celui pré-installé sur la voiture.

En termes d’équipement, l’arsenal technologique désormais « habituel » est de la partie, avec le fameux Travel Assist 2.5 et son aide au changement de voie et l’Intelligent Park Assist, qui permet de mémoriser les 50 derniers mètres jusqu’à son lieu de stationnement et de laisser la voiture faire sa manoeuvre toute seule.

Côté performances, l’ID.3 restylée marche dans les pas de sa devancière : deux batteries sont disponibles (58 et 77 kWh, pour une puissance de 204 chevaux) pour des autonomies WLTP comprises entre 427 et 557 km. Lors de notre périple breton entre routes de campagne voies rapides, sans faire d’effort particulier, nous avons pu constater une consommation de l’ordre de 16 kWh au volant du modèle doté de la petite batterie (le seul à pouvoir bénéficier du bonus). Des chiffres qui situent la petite allemande dans la bonne moyenne, d’autant qu’elle bénéficie désormais d’une charge rapide 170 kW, qui lui permet de passer de 5 à 80% en 30 minutes pour la grosse batterie.

En résumé, notre avis sur la nouvelle VW ID.3 restylée

Après 24h passées à son bord, que dire de cette nouvelle ID.3 ? Si elle ne bénéficie pas encore du capital sympathie ou de la popularité d’une Golf ou d’une Polo « à l’ancienne », la compacte a de sérieux atouts à faire valoir. Maniable, agile, confortable, performante, technologique, elle tend à prouver que Volkswagen est de plus en plus à l’aise sur le marché de l’électrique (même si ses ventes BEV ne devraient guère excéder 12% en 2023). Elle bénéficie aussi d’une meilleure qualité perçue et de lignes globalement plus harmonieuses, qui doivent lui permettre de s’affirmer davantage face à une concurrence de plus en plus rude, incarnée entre autres par les Cupra Born, Nissan Leaf, DS 3 E-Tense, Renault Megane E-Tech et, bien sûr, Tesla Model 3.

Volkswagen mise aussi sur « des offres tarifaires ultra-compétitives », avec un prix d’appel fixé à 37 990€ (bonus inclus) et jusqu’à 52 990€ pour la version Pro S 77 kWh Style Executive, mais surtout des loyers à partir de 279€/mois sous conditions. Une formule suffisante pour convaincre les automobilistes de passer à l’électrique ?