The Revenant : bien plus qu’un simple film

Depuis de longs mois, on nous dit que The Revenant est le film qui va enfin permettre à Leonardo DiCaprio de rafler l'Oscar du meilleur acteur. Vraiment ?

Une histoire de vengeance portée par un Leonardo DiCaprio au sommet

The Revenant, en salles ce mercredi 24 février 2016, est une épopée de survie et de vengeance menée par Leonardo DiCaprio, pour laquelle le réalisateur Alejandro Inarritu a pris des risques importants… et gagné son pari.

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Donné favori dans la course aux Oscars, avec douze nominations (dont celle du meilleur acteur), ce western sombre raconte l'odyssée du légendaire trappeur américain Hugh Glass (Leonardo DiCaprio) à l'époque de la conquête de l'Ouest.

Laissé pour mort et enterré vivant par des équipiers qui le trahissent et tuent son fils à moitié indien, Glass doit survivre seul et sans arme dans la nature la plus sauvage, avec une obsession : se venger.

Leonardo DiCaprio dans The Revenant

Tournage de l'extrême

Le cinéaste mexicain a dû défier les éléments pour mener à son terme ce tournage en conditions extrêmes, amorcé dans le grand-nord canadien.
La fonte des neiges précoce l'a forcé à déplacer toute son équipe à l'autre bout du monde, en Patagonie, entraînant des retards et dépassements de budget colossaux.

"Nous avions une équipe massive qui devait se déplacer dans ces sites isolés, au milieu d'un hiver très rude", a expliqué Leonardo DiCaprio, dont l'interprétation lui a valu un Golden Globe. Le coeur du film était toutefois de décrire "la vie de ces trappeurs et nous devions, comme eux, nous adapter à notre environnement", a-t-il fait valoir.

Un tournage que la star de 41 ans a décrit comme l'une des expériences les plus dures de sa carrière, mais pour lequel il n'a pas hésité escalader des montagnes enneigées par -20 degrés entravé de lourdes fourrures, passer des heures allongé dans la neige ou immergé dans des fleuves glacés.

Wow

Et pour mieux camper son personnage affamé, Leo a carrément dévoré un foie de bison cru.
"Je voulais que ce soit réel. (…) C'était absolument dégoûtant. Ma réaction, qui est la nausée, se voit à l'écran", a-t-il raconté dans l'émission de télévision américaine Today.

Face aux obstacles, Inarritu n'a pas dévié de son but et assuré à ses détracteurs : "Quand vous verrez le +The Revenant+, vous direz +wow+". Et le public a effectivement dit "wow". Plusieurs fois primé, The Revenant a déjà rapporté deux fois et demi son méga-budget de 135 millions de dollars.

Inarritu aime prendre des risques

Pour Inarritu, prendre des risques, c'est la définition même du cinéma. "Il n'y a aucun bon film qui ne soit pas le résultat d'une prise de risque (…). Dans une culture de l'entreprise où tout est rejet du risque, The Revenant était tout le contraire", a-t-il déclaré en recevant récemment le prix du syndicat des réalisateurs d'Hollywood.
Le succès de The Revenant tient notamment à la collaboration féconde entre Inarritu et son directeur de la photographie Emmanuel Lubezki, leur duo ayant déjà triomphé en 2015 avec Birdman (quatre Oscars dont meilleur film et meilleur directeur de la photographie).

La photographie de The Revenant allie gros plans sur le visage de DiCaprio pour mieux décrire son calvaire, scènes de batailles en travellings étourdissants et grands espaces immaculés sous un éclairage naturel.

Sur le tournage de The Revenant

Des effets spéciaux spectaculaires

Le film fait aussi appel au dernier cri des effets spéciaux pour une scène brutale de lutte corps à corps entre Glass et un grizzli ou une vertigineuse chute à cheval du haut d'une montagne.

Au moment où le manque de diversité dans le cinéma américain fait débat, The Revenant met aussi en scène plusieurs acteurs amérindiens dans des rôles clé. "Je suis un type à peau foncée, arrivé dans ce pays il y a 14 ans et j'ai pu assister à une mutation l'an passé ainsi qu'à des divisions", a souligné Alejandro Inarritu.

Le cinéaste faisait référence aux tensions raciales ayant notamment suivi la mort d'adolescents noirs tués par la police, et la rhétorique hostile aux immigrés de certains politiciens, comme Donald Trump.

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"L'histoire de Hugh Glass, père d'un enfant biracial, est quelque chose que je voulais explorer", a-t-il affirmé. "C'est une histoire qui me touche personnellement. Et c'est pour ça que c'est si gratifiant" d'être récompensé pour elle, a-t-il conclu.