Viggo Mortensen trace La Route

Porter à l'écran un roman tel que « La Route » de Cormack McCarthy relève du véritable défi narratif et formel. Reposant sur une écriture très
7 décembre 2009 -

Porter à l’écran un roman tel que « La Route » de Cormack McCarthy relève du véritable défi narratif et formel. Reposant sur une écriture très dépouillée requérant une extrême concentration de la part du lecteur (quasi absence de ponctuation, rareté des dialogues mêlés au récit), « La Route » n’apporte que très peu de précisions sur les personnages (leurs noms ne seront jamais connus), pas plus qu’il ne se perd en explications historiques sur l’état dévasté dans lequel se trouve la Terre. La planète est simplement détruite, sans vie, plongée dans la grisaille d’un nuage de cendres et de poussières.

Mais où va-t-on ?
Tout comme il entretient le flou sur le passé des deux principaux protagonistes, un père et son enfant, Cormac McCarthy leur alloue un objectif des plus incertains : atteindre le sud. Mais pour aller où ? Nul ne le sait. Ce parti pris de dénuement, le cinéaste John Hillcoat (« The Proposition ») le respecte scrupuleusement et parvient à restituer cette impression que le temps est suspendu, que le passé et l’avenir n’existent plus, traduisant ainsi avec force et réalisme l’obsession permanente du père et de l’enfant, à savoir la survie dans ce qu’elle a de plus fondamentale, de plus primale […].

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Deux acteurs habités
Pour incarner les deux êtres errants qui occupent le devant de la scène, il fallait des comédiens capables de porter le film sur leurs épaules, l’action n’étant finalement pas primordiale – même si la violence est au rendez-vous, sèche et réaliste – dans un récit avant tout centré sur l’histoire d’amour entre le père et son fils. L’enfant est incarné par le très doué Kodi Smit-McPhee, dont le regard angélique n’a pas fini de nous hanter et qui donne magnifiquement la réplique à Viggo Mortensen, acteur physique très habité, d’une justesse absolue jusque dans le moindre de ses gestes, de ses regards.

Un sublime univers visuel post-apocalyptique
Outre la matière et l’émotion du livre, « La Route » réussit le tour de force d’en restituer l’univers visuel, vision expressionniste du désespoir et du sentiment d’abandon qui gangrènent les êtres humains. Cette esthétique de la désolation décrite de manière clinique par Cormack McCarthy est sublimée dans le film par un travail méticuleux sur les décors et une photographie presque monochrome […]. Plus que jamais inspiré par son sujet, John Hillcoat confirme non seulement le talent qu’on lui connaissait déjà mais révèle avec « La Route » des qualités de cinéaste visionnaire.

En salles depuis le 2 décembre 2009
Note de la rédaction de Filmsactu.com : 17/20

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