4 bonnes raisons de voir ou revoir Call Me By Your Name

Ajouté ce jeudi 4 mars 2021 au catalogue Netflix, Call Me By Your Name fait partie de ces films simples et élégants qui laissent leur empreinte. Oscarisé pour son scénario tout en nuances, il donne forme vive à la jeunesse d’une histoire d’amour. Oh mélancolie !

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Dans Call Me By Your Name, adapté du roman homonyme d’André Aciman, Luca Guadagnino met en lumière l’éclosion d’un « summer crush » avec une pudeur et une intensité des sentiments comme rarement retranscrit au cinéma. L’homosexualité ? Le film n’en fait jamais état et prend un envol universel qui raisonne en chacun de nous. Ainsi, le ton n’est pas donneur de leçon et ne pose pas de question existentielle, il préfère contempler son sujet avec l’admiration de son héros devant son premier amour évanescent. C’est touchant et quelque part réconfortant.

Une écriture subtile et intelligente

Le récit initiatique est un genre que le cinéma s’aime à explorer, avec plus ou moins de justesse d’ailleurs. Ici, c’est James Ivory (récompensé par l’Oscar du Meilleur scénario adapté), cinéaste émérite depuis plus de cinq décennies, qui se charge d’interpréter le matériau littéraire de Call Me By Your Name. Un dur labeur en apparence vu la « légèreté » du pitch. Mais Ivory est plus inspiré qu’escompté et réalise un coup de maitre en concoctant un script tout en nuances, ciselé et d’une grande finesse. Il en fallait de l’expérience et de la sensibilité pour retranscrire sans fausse pudeur les détours tortueux d’une histoire d’amour naissante.

critique Call me by your name

Une réalisation inspirée

Touché visiblement par la même grâce, Luca Guadagnino aborde son intrigue en la délestant des atermoiements et autres questionnements existentiels qui accompagnent souvent les chroniques adolescentes. Le regard du réalisateur est à la fois distant et complice afin de montrer le désir fou et tout le lyrisme qui l’entoure, le tout dans une sensualité qui s’assume. Il balaye d’un geste le registre du mélo. Il ne se perd pas dans des démonstrations. Il se contente de tirer profit de ses acteurs et de son environnement – un coin de Toscane où il vit. Il en tire d’ailleurs une photographie tout bonnement saisissante. Tantôt agressive, tantôt sensuelle, avec des paysages baignés de soleil et une douceur sucrée qui flotte dans l’air.

« C’est une boîte de chocolats dans laquelle on pioche avec gourmandise. » L. Guadagnino

Deux rôles titres, deux acteurs de talent

call me by your name sur netflix

L’alchimie entre Timothée Chalamet (Hostiles, Dune) et Armie Hammer (Agents très spéciaux – Code U.N.C.L.E, Une femme d’exception) est d’une grande rareté. Leur jeu respire le naturel et tout dans leurs gestes et leurs regards trahissent leur engagement authentique. Ils s’entrechoquent, se goûtent et s’extasient dans un climax de soupirs. A ce sujet, le travail sur le son joue un rôle titre dans la distribution.

Et c’est en cela que l’on reconnait toute la maestria du réalisateur : pouvoir retranscrire à l’écran toutes ces petites choses qui font l’intensité d’un moment, outre les mots ou les gestes. On entend les feuilles dans les arbres, le clapotis de l’eau du lac ou le son d’un fruit que l’on écrase. D’emblée, on est transporté aux côtés des protagonistes, on ressent ces émois caractéristiques d’un amour naissant, on sourit et on vibre avec eux.

Une bande originale qui invite à voyager

Immersive à souhait, la bande originale n’est pas étrangère à cette projection. Elle nous embarque littéralement au rythme des airs de Bach, Satie ou Ravel pour la partition classique, les murmures de Sufjan Stevens, les compositions de John Adams et quelques tubs pops des années 80. C’est grisant de voir à quel point on se laisse porter par la besogne, jusqu’à arriver au plan séquence final qui nous assène une belle claque. Concomitant avec un long monologue paternel troublant et une conversation téléphonique qui tourne une nouvelle page, ce générique met Elio face à ses sentiments, face caméra, sorte d’apothéose de la douleur nécessaire pour en tirer une leçon de vie.

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L’avis de la rédaction en bref :
Si Call Me By Your Name est si puissant, c’est surtout de part sa résonance, sa beauté fragile qui trouve refuge en chacun de nous. On a rarement vu romance estivale racontée avec autant de justesse et de pudeur, surtout dans un film qui se veut tout entier dévolu à la naissance et l’éclosion du sentiment amoureux. Sensuel et universel.

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