[CRITIQUE] Yes Day sur Netflix, une affaire de famille gentillette

Pour montrer leur côté cool, deux parents disent oui au « Yes Day », une journée à accepter toutes les demandes de leurs garnements, aussi loufoques soient-elles. Jennifer Garner et Edgar Ramirez portent cette comédie familiale très (trop ?) enthousiaste, sorte de propagande à l’éducation positive, ou presque.

Avant de donner matière à un film, le « Yes Day » est d’abord un concept inscrit dans la démarche de « l’éducation positive », très en vogue depuis quelques années, notamment en Amérique du Nord. Le but final étant de témoigner sa confiance à ses bambins et surtout de se retrouver, parents et enfants, dans un climat apaisé et convivial. Bible de ce mouvement, le livre jeunesse Yes Day d’Amy Krouse Rosenthal et Tom Lichtenheld publié en 2009 a inspiré le scénario écrit par Justin Malen pour Netflix.

De la glace pour le petit déjeuner ? Des costumes idiots en public ? Voilà un tableau qui sent bon la farce et le chaos, surtout dans ce répertoire de gaudriole familiale que l’on sait les américains maitriser. Mais premier constat, il n’y a pas grand chose de déluré ni même de vraiment engageant dans «Yes Day», qui ne va faire que dérouler une série de vœux de jeunesse faussement extravagants, parfaitement politiquement corrects. Bon, on est dans un film familial après tout.

Réalisé par Miguel Arteta (Be Bad !), le film part à la rencontre de la famille Torres, installée dans une maison de banlieue ensoleillée et assez conventionnelle. Les matins, le père (Edgar Ramírez, branché sur 10000 volts) danse et plaisante avec les enfants pendant que la maman (Jennifer Garner, volontaire), personnalité de type A, agite les mains depuis la cuisine.

Tout semble rouler comme sur des roulettes jusqu’à la soirée parents-professeur, lorsque les enseignants pointent du doigt les règles draconiennes imposées aux enfants Torres à la maison. Peu importe que les enfants construisent des volcans gaufres au petit-déjeuner et dispersent des jouets dans la maison, c’est déjà trop de contraintes…

Alors quand ces charmants enfants qualifient leurs parents et plus particulièrement leur mère de rabat-joie et de ‘ »l’inverse de cool », celle-ci planifie un Yes Day pour leur prouver le contraire.

Usant de ralentis et autres effets de montage, le film suit tambour battant la famille alors qu’elle donne à maman une cure de jouvence, sirote un énorme sundae et visite une station de lavage auto avec les vitres baissées. Plus tard, dans la scène charnière du film, les bambins escortent leurs parents à un jeu de capture du drapeau avec des ballons d’eau – une séquence qui ressemble moins à un désir interdit accordé qu’à un événement étrangement élaboré pour trois enfants.

Mais si Yes Day ne manque pas d’énergie, les blagues sont trop larges et les mésaventures trop sûres pour que le film émerge comme un voyage honnête ou imaginatif à travers les conflits familiaux et les compromis. Papa est poursuivi par des oiseaux vindicatifs, maman se bat dans un parc à thème et les enfants en viennent à apprécier que, parfois, les adultes ont raison de dire non à des choses – comme ce film.

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