La Délicatesse, une comédie tendre qui porte bien son nom à voir ou à revoir

Ajouté au catalogue Netflix en juin, La Délicatesse est une rom-com française comme on en voit assez rarement. Touchante, sincère et simple – peut être même un peu trop pour intéresser au-delà des fans du genre – elle balaie d’un geste le conte princesse/crapaud un peu cul-cul pour s’interroger sur les sentiments véritables. A regarder sans préjugés.

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Adaptation du best-seller du même nom vendu à plus de 700 000 exemplaires et lauréat de dix prix littéraires, La Délicatesse était pour le moins attendu à sa sortie en 2011. Ce huitième roman de David Foenkinos n’avait dores et déjà d’autre vocation que d’être adapté au cinéma. Pour ce faire, c’est lui-même qui s’y colle, flanqué d’une faible expérience en mise en scène et en écriture de scénario à l’époque et embarquant son frère, Stéphane Foenkinos, dans l’aventure. A eux deux, le projet prend vie. Les personnages s’animent, adoptent un visage et des couleurs tout en conservant la subtilité et la grande maturité du bouquin.

Nathalie n’est pas ce qu’on peut appeler une femme à problèmes. Elle vit sa petite histoire d’amour parfaite avec François, son coup de foudre. Avec lui, tout prend forme, la passion, le mariage, les projets… Mais leur bonheur va s’interrompre net un matin de mars, lorsque François décède à la suite d’un accident. Le choc est rude pour Nathalie qui dépérit à vue d’œil. Perdue, elle voit dans le travail son seul refuge et s’y engouffre.

Les années passent, Nathalie est promue et doit gérer une petite équipe de cinq personnes. Las de son état de survie, elle profite d’un moment d’égarement pour embrasser le premier venu, Markus, son collaborateur aussi insignifiant qu’un lampadaire. Du moins, c’est ce que tout le monde pensait.

la délicatesse critique

Alors que titre, affiche et pitch se liguent pour subodorer une comédie romantique mièvre et grandiloquente, le résultat étonne par son sa structure originale, son mélange des genres et sa mise en scène audacieuse. Il est vrai que les frères Foenkinos n’ont pas choisi de manipuler leur film avec de vieilles ficelles usées, mais ont préféré à la place se risquer à retranscrire très fidèlement les allégories, l’ambiance et cette aura toute particulière qui régnaient autour de l’ouvrage.

Pour ce faire, en plus de mitonner un scénario bien huilé, il faut dénicher les bons acteurs, ceux qui feront dire aux lecteurs « je ne les imaginais pas autrement ». A ce jeu, les deux frères ont eu du flair. Qui d’autre qu’Audrey Tautou pour incarner la fragilité de Nathalie avec son petit air mutin et candide à la fois. Le choix de François Damiens surprend à l’heure où on le connait uniquement dans le registre comique, mais son physique pas glam pour un sou et son côté grand gamin maladroit prennent tout leur sens dans le personnage de Markus.

critique la délicatesse

Alors que titre, affiche et pitch se liguent pour subodorer une comédie romantique mièvre et grandiloquente, le résultat étonne […] par sa mise en scène audacieuse.

Séparé en trois parties bien distinctes – dont une première un peu longuette – le premier métrage des frères se joue d’un mix des genres en plaçant son action au sein d’une romance comme on n’en fait pas, idyllique et évidente dans des tons chauds pastels et une mise en scène fluide. Puis, le drame. On observe la jeune femme, regard vide, démarche militaire et tenue verticale, opérant son deuil à sa manière sous un voile froid, des plans rallongés et la douce voix mélancolique d’Emilie Simon en fond.

Et enfin, le réveil, le délassement libérateur teinté de jaune orangé, porté par une voix off fugitive et éloquente. Et bizarrement, la romance qui paraissait si improbable au début devient plausible puis presque évidente.

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La Délicatesse, ou comment allier habilement romantisme, fantaisie et drame, le tout avec un réalisme rafraîchissant qui fait preuve d’une grande maturité et une retenue dans l’expression des sentiments. Malgré quelques gaucheries et surabondances de style (saturation, ralentis…), le tableau est honnête pour un premier long métrage et convainc dans la sincérité de son ton. Sans pour autant déclencher un réel emballement, le film distrait, émeut, et remplit entièrement son rôle de joli divertissement anti-morosité.

Notre note : ⭐ ⭐ ⭐ ⭐ ★

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