Bob Dylan : une Tempest face à 50 ans de carrière

Si ses performances sur scène ont récemment été décriées, Bob Dylan a repris le chemin des studios pour présenter Tempest, son nouvel album. Un opus qui marque les 50 ans de carrière du chanteur et qui explore la nature humaine sous toutes ses coutures.
10 septembre 2012 - #rock

Nature humaine, naufrage du Titanic et clip « tarantinesque »

Alors qu'il ne cesse de faire l'objet de rétrospectives et d'hommages, Bob Dylan poursuit, imperturbable, une carrière entamée il y a 50 ans, avec un nouvel album publié cette semaine, le très réussi Tempest (Columbia/Sony).

Une première depuis 2009

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Attendu lundi en France puis mardi aux Etats-Unis, Tempest est le premier album de chansons originales de Dylan depuis Together through life paru en 2009, la même année que son disque de chants traditionnels de Noël Christmas in the heart.

Converti au christianisme en 1979, Robert Zimmerman (son vrai nom) voulait d'ailleurs initialement faire tourner ce nouvel opus autour du thème de la religion.

« Mais je n'avais pas assez de chansons. Ça demande beaucoup plus de concentration de sortir dix chansons sur le même thème que pour le disque auquel je suis arrivé », a-t-il confié au magazine américain Rolling Stone. Tempest est donc un « drôle de fourre-tout dont il faut espérer qu'il en sorte quelque chose », a-t-il expliqué.

S'il n'évoque pas directement la religion, Tempest, dont les textes sont truffés de références bibliques, explore les profondeurs de la nature humaine, sa grandeur et ses bassesses, sa quête d'amour et de vengeance, la violence et la mort.

Tempest, le naufrage du Titanic en 14 minutes

Le clip du premier extrait de l'album, Duquesne Whistle, inspiré de l'univers de Tarantino, résume à lui seul l'esprit du disque où une légèreté apparente cache des ambiances plus menaçantes. « Je paie avec du sang/Mais pas le mien », avertit-il sur Pay in blood.

Tempest, la chanson-titre, raconte pendant 14 minutes et avec un art consommé du story-telling le naufrage du Titanic.

Sur un air traditionnel irlandais, Dylan décrit visions macabres et actes de bravoure, cite le Livre des Révélations et Leonardo DiCaprio. « Des gens vont dire que ce n'est pas très fidèle à la vérité. Mais un auteur ne prête pas attention à ce qui s'est passé. Ce qui l'intéresse, c'est ce qui aurait pu, aurait dû se passer. C'est sa propre vérité », expliquait-il à Rolling Stone.

Sur Roll on John, un des moments les plus touchants de l'album, il évoque l'assassinat de son ami John Lennon, empruntant un passage de A day in the life (« I heard the news today, oh boy ») des Beatles sur des orgues très 60's.

Un album salué par la critique

Car la musicalité de ce 35ème album studio, unanimement salué par la critique anglo-saxonne, est frappante.
Alors que Robert Zimmerman est réputé pour ses concerts parfois difficiles, Tempest est un disque accessible et varié, ancré dans les racines de la musique américaine : le rock, l'americana, le blues, la folk et le jazz. Malgré sa voix abrasive comme du papier-verre, Dylan se fait crooner sur certains titres, d'autres surprennent par leur côté franchement dansant.

Pluie d’hommages

La sortie de Tempest, 50 ans pile après la publication de son premier album éponyme chez Columbia, intervient alors que Dylan, 71 ans, ne cesse de faire l'objet d'hommages et de rétrospectives. Particulièrement en France, où il est omniprésent depuis plusieurs mois.

Après une exposition sur sa période « d'explosion rock » (1961-66) à la Cité de la Musique, il a été une des stars des festivals de l'été. Dans le cadre de son « never-ending tour » (la « tournée sans fin »), il y a fait deux apparitions, aux Nuits de Fourvière à Lyon et aux Vieilles Charrues à Carhaix, diversement appréciées par la critique.

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Et après son admirateur et ami Hugues Aufray, c'est Francis Cabrel qui a décidé de s'attaquer à son mythique répertoire. Le chanteur, fan depuis ses quinze ans, publiera le 22 octobre Vise le ciel, un album de reprises qu'il a adaptées en français.