The We and The I : quand les ados du Bronx dérapent

Le plus américain des réalisateurs français, Michel Gondry, a posé sa caméra dans un bus du Bronx pour réaliser son nouveau film. Dans The We and The I, qui sort sur les écrans ce 12 septembre, il se colle au plus près d’une bande d’ados plutôt excités.
12 septembre 2012 - #sortie cinema

Michel Gondry, un bus et des ados déchaînés

« L'idée m'était venue à Paris, dans le bus 80 pour être précis ! C'était la sortie des classes et une vingtaine de jeunes sont montés, créant le chaos, un comportement lié à leur nombre », expliquait en mai dernier à Cannes le cinéaste, accompagné d'une demi-douzaine de ses comédiens new-yorkais, à la première projection de The We and the I sur la Croisette.

« En les voyant sortir les uns après les autres, j'ai senti leur dynamique évoluer ». Basé à cette époque à New York, Michel Gondry part à la recherche d'un lycée et repère un atelier parascolaire dans le sud du Bronx, l'un des quartiers les plus déshérités des Etats-Unis.

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Aurait-il pu faire le même film en France ? « C'est une question de circonstances », a-t-il expliqué à l'AFP, précisant s'intéresser « depuis longtemps aux communautés noires américaines, urbaines », le hip-hop et le jazz.

« On a lancé un atelier théâtre pour faire ce film, j'ai gardé les 40 premiers inscrits. C'est en écoutant leurs histoires que les personnages principaux ont émergé », explique le réalisateur de Eternal Sunshine of the Spotless Mind et de Soyez sympas, rembobinez.

Concours de grossièretés et humour ravageur

La bande des gros durs qui, isolés du groupe, révèlent un coeur presque tendre. Le groupe des musicos et la belle Laidychen qui consulte ses copines sur l'opportunité de les inviter à sa fête. La fratrie de latinos dont l'aîné se fait chambrer parce qu'il parle « comme Jésus » quand il intervient pour apaiser les bagarres. Le couple de garçons gays qui se déchire après l'aventure de l'un d'entre eux… avec une fille ! Echanges de SMS incessants, concours de grossièretés, humour ravageur, piques et règlements de comptes: un résumé de l'adolescence, sa quête d'identité, ses hormones en folie.

« A l'école, moi, j'étais toujours un peu à l'écart, plutôt chétif. J'observais la surenchère chez les garçons, les effets de groupe m'ont toujours fasciné », raconte Michel Gondry.

Le cinéaste qui, à 49 ans, ne cesse de s'interroger sur la différence de regards « que posent les enfants et les adultes », a travaillé pendant deux ans avec ces adolescents, les retrouvant régulièrement malgré le tournage de son blockbuster hollywoodien, The Green Hornet.

Des acteurs « transformés »

« Ça leur a permis un peu de digérer le moment de leur vie qu'ils allaient raconter dans le film, de gagner en maturité », note-t-il. Michael Brodie, qui joue le faux dur Michael – tous les personnages ont gardé leur vrai prénom –, se dit « transformé » par l'expérience : « Je pouvais être moi-même sans être jugé ».

Pour le cinéaste au visage enfantin, boucles grisonnantes et barbichette, célébré pour son inventivité et qui adapte actuellement L'Ecume des jours de Boris Vian, « faire ce métier est une bonne excuse pour rester gamin, préserver un esprit ludique et de découverte ».

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Sortie le 12 septembre 2012