Paperboy : un polar pervers et tendu

Tensions raciales et sexuelles sont au menu de Paperboy, le nouveau film de Lee Daniels. Porté par une Nicole Kidman électrisante, Paperboy donne un aperçu de la Floride nettement moins glamour qu’à l’accoutumée.

Nicole Kidman enfin de retour !

Après le très urbain Precious qui évoluait dans Harlem en 2009, Lee Daniels change de décor et emmène Nicole Kidman dans les marais de Floride pour un polar initiatique électrisé par les tensions sexuelles et raciales, Paperboy, qui sort en salle ce mercredi.

Le réalisateur noir américain a adapté son histoire du roman éponyme de Pete Dexter, auquel s'était aussi intéressé le cinéaste espagnol Pedro Almodovar avant que le projet ne soit abandonné.

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Un meurtre en suspens

En 1969, un reporter du Miami Times revient dans sa ville pour enquêter sur le meurtre d'un shérif : l'accusé (John Cusack) doit être exécuté sous peu et Ward Jansen (Matthew McConaughey), avec son collègue noir Yardley (David Oyelowo), ont été contactés par une femme se présentant comme la promise du condamné, qui entretient une correspondance intensive avec lui.

Apparaît Charlotte Bless (Nicole Kidman), Barbie rose hypersexuée en mini robe et perruque blonde, dont tombe immédiatement et éperdument amoureux le jeune frère de Ward, Jack (Zac Efron), élevé comme lui par la bonne noire après le départ de leur mère et lié à elle par une vive affection.

« Ce que j'ai apporté à ce monde, c'est ma propre vérité », a insisté Lee Daniels. « Tous ces personnages je les connais intimement, dans ma vie, dans mon monde… c'est ma famille », a-t-il insisté, évoquant son frère emprisonné pour meurtre dont il élève les deux enfants, ou sa soeur, qui écrit elle aussi aux détenus.

Nicole Kidman épatante en barjote piquée de condamnés

« C'est une histoire d'initiations : chacun dans le film doit se rendre dans un monde souterrain où il n'est encore jamais allé, physiquement, émotionnellement, sexuellement », a estimé Matthew McConaughey qui a, comme les autres acteurs, tous de gros calibre, fait état de l'envie qu'il avait de rejoindre le réalisateur de Precious et le cinéma indépendant.

« Je voulais quelque chose de plus cru et de plus dangereux. Je me suis mise entre ses mains, je voulais voir ce qu'il en ferait », a confié Nicole Kidman, épatante en barjote piquée de condamnés, qui mime avec décontraction une scène de fellation et d'orgasme face à John Cusack, au parloir de la maison d'arrêt.

L’homosexualité également abordée

Né en Californie et couvé par les studios hollywoodiens, Zac Efron, 24 ans, change lui aussi de registre, filmé la plupart du temps en slip et comme un objet de désir par le réalisateur qui ne se cache pas d'avoir voulu « érotiser » son sujet : « C'est normal, il est tellement beau et je suis gay ! »

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Le personnage de Ward, qui a caché à son frère son goût pour les hommes noirs et fait passer son amant pour son associé, fait encore écho chez Lee Daniels : « Vous n'imaginez pas le nombre de Blancs avec lesquels je suis sorti dans les années 80 et 90 qui refusaient de s'afficher avec un Noir et faisaient même semblant de ne pas me connaître. »