Une peinture hyperréaliste d’une cité qui a rejeté la nature
L'art de la rue a envahi nos villes grises et polluées. Apportant de la couleur à des paysages urbains désespérément tristes, des artistes comme Super A éclairent par leurs œuvres un monde terne et figé.
Un oiseau dans la ville
Il y a de la poésie dans cette monumentale fresque murale d'un pigeon, insolent décalage apposé sur la façade d'une maison abandonnée. Des dimensions démesurées pour un volatile à l'œil teinté d'une certaine ironie, lui pour qui la ville est devenue bien trop grande ; comme si cette fresque lui rendait un peu de la place et de l'espace perdus.
Les armes de l'artiste
Super A est un artiste néerlandais indépendant. Ses œuvres, qu'il signe seul ou accompagné d'autres artistes, dépeignent avec un réalisme très fort les paysages urbains où la violence s'exprime dans le comportement de ses habitants et dans leur environnement enlaidi par l'urbanisation. Il apporte son originalité et une certaine touche de gaieté par les couleurs vives de ses fresques murales, qu'il colle sur les murs et les façades grises de la cité.
Un hommage aux oiseaux
Les oiseaux semblent être un sujet de prédilection de Super A. Témoin, cette autre fresque murale qu'il a cosignée avec son collègue Colin Van der Sluijs à Heerlen dans le sud des Pays-Bas. Elle met en scène un canari jaune enfermé dans une cage qui n'est autre qu'une cartouche de masque à gaz de mineur. Hommage très simple – mais ô combien émouvant – aux canaris qui servaient de cobayes aux mineurs pour détecter les fuites de gaz dans les boyaux des mines, il y a peu encore.