Entrée en bourse de la FDJ : Qui sont les grands gagnants ?

FDJ en bourse
26 décembre 2019 - #argent #jeu

La Française Des Jeux entre en bourse et ouvre son capital aux Français. Que retenir 1 mois après le début de l’opération ? Est-ce un bon investissement ?

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Du 7 novembre au 19 novembre 2019, les Français ont pu souscrire à des actions de la Française des jeux (FDJ). Par cette action, l’État a décidé de faire une croix sur une partie des dividendes qu’il percevait, mais continuera à empocher la totalité des recettes fiscales et sociales qui sera versée par la société, soit environ 3,5 milliards d’euros l’année passée additionnés du milliard d’euros attendu lors de la vente de 50% du capital.

Un mois après l’entrée en bourse de la FDJ, quel est le bilan ? Découvrez dans cet article les bénéfices de la privatisation de la Française des jeux pour l’État et les autres parties concernées par cette opération.

Enjeux de la privatisation

Avant de faire le bilan de cette opération et de déterminer qui sont les gagnants ou les perdants, il est important de rappeler ce que signifie réellement la privatisation de la FDJ. En effet, l’État qui était détenteur de 72% du capital de la FDJ a décidé de céder une grande partie de ses parts.

Avec cette opération de privatisation, l’État détient maintenant 20% de la FDJ. Il s’agit d’une véritable révolution pour ce groupe qui a été issu du lancement de la Loterie nationale en 1933 et renforcé par la fondation du Loto en 1976. À partir de ce moment, l’État a pris le contrôle des jeux d’argent. Il a longtemps conservé ce monopole avant de libéraliser les paris et les jeux en ligne depuis le vote d’une loi en 2010.

L’opération de cession des parts de la FDJ reste tout de même soumise à un contrôle rigoureux des pouvoirs publics qui veulent continuer à prévenir le jeu excessif et qui ont pour mission de protéger les personnes vulnérables comme les mineurs en luttant également contre la fraude et le blanchiment d’argent.

Pour jouer pleinement ce rôle, le gouvernement a alors créé une nouvelle instance de régulation des jeux pour un encadrement de la FDJ après la privatisation.

Il est légitime de se demander quel est l’intérêt du gouvernement dans la privatisation de la FDJ. Sachez que les sommes perçues par l’État après la privatisation de la FDJ (estimée à près de 1 milliard d’euros) serviront à alimenter le Fonds pour l’innovation et l’industrie mise en place par le gouvernement au cours du mois de janvier 2018 afin d’investir dans les technologies de rupture.

Afin d’expliquer l’intérêt de l’État dans la privatisation de cette entreprise, Marie Lebec, député LREM a affirmé en séance publique : « On veut changer la doctrine de l’État actionnaire qui perçoit les dividendes d’entreprises bien portantes pour passer dans une logique d’État investisseur et soutenir des entreprises innovantes ayant des difficultés à se financer ».

La FDJ en bourse : quels sont les bénéfices pour l’État ?

À la fin de l’année 2018, le capital de la Française des jeux est composé de 200 000 actions réparties comme cela suit :

  • Le gouvernement français : 144 000 actions soit 72%
  • L’union des blessés de la face et de la Tête : 18 457 actions soit 9,2%
  • FCP salariés de la FDJ : 10 000 actions soit 5%
  • Les autres investisseurs individuels : 27 543 actions soit 13, 8%

Après le vote de la loi Pacte, la participation du gouvernement au capital de la FDJ passe de 72% à 20% à cause de cette introduction en Bourse. Après cette IPO (introduction en Bourse) de la Française des jeux, le bénéfice pour l’État est chiffré à 1,90 milliard d’euros.

Cependant, il est important de noter que le gouvernement conserve toujours ses prélèvements publics sur les produits bruts des jeux (3,26 milliards d’euros à la fin de l’année 2018) et continuera de percevoir les dividendes sur sa participation restante au capital de l’entreprise.

En somme, il percevra 20% de 122 millions d’euros sur la base de ceux qui ont déjà été versés en 2018, soit un montant de 24,4 millions d’euros chaque année, ou plus si le dividende de la FDJ augmente.

Par ailleurs, la Française des jeux est également imposable sur son bénéfice. Ce qui apporte une troisième source de revenus pour le gouvernement soit 85,6 millions d’euros en 2018. En faisant un cumul de tous les revenus attendus en faveur du gouvernement français à la suite de l’IPO de la FDJ, on obtient un total global de 3,37 milliards d’euros dont la majorité provient des prélèvements publics sur les produits bruts des jeux proposés par l’entreprise.

L’IPO de la FDJ : est-ce une bonne affaire pour les particuliers et les professionnels ?

Les investisseurs qui ont profité d’un prix d’achat à 19,50 euros bénéficieront d’un rendement espéré de 3,12% par an (en fonction du dividende de 2018). Après la première journée de cotation, on a constaté que le rendement annuel du dividende espéré est de 2,8% toujours sur la base du dividende de l’année 2018.

Mais, il est aussi possible que les futurs dividendes produits par la FDJ connaissent une hausse pendant les années à venir lorsqu’on considère la croissance continue des résultats financiers de l’entreprise. Alors, si le prix de l’action FDJ se repliait sur un niveau de 15 euros au moins, il est possible d’espérer un rendement annuel du dividende à 4% ou plus. Inversement, si le prix de l’action atteignait 30 euros ou plus, le rendement serait impacté à la baisse soit 2% ou moins.

Après la clôture de l’IPO, le rendement a été établi à 2,8%. Par conséquent, l’achat d’une action FDJ offre à l’heure actuelle un rendement inférieur à 3% (sur la base du dividende de 2018). Il est important de garder à l’esprit que l’action est un actif risqué et que l’attractivité d’un investissement en action FDJ est relativement limitée si le prix d’acquisition est de 22,70 € par action. Toutefois, si ce prix venait à baisser ou que le dividende venait à connaitre une hausse sans corrélation avec une augmentation du prix de l’action, alors, investir en action FDJ serait plus attrayant.

Par ailleurs, il ne faut pas oublier que la FDJ distribue des dividendes généreux à ses actionnaires. Afin de rendre plus facile l’accès aux actions FDJ, l’entreprise a procédé à une opération consistant à fractionner les actions. Le ratio qui a été retenu était de 1 pour 1000.

Investir dans la FDJ est-elle une action risquée ou non ?

Après une analyse de l’endettement financier et du profil de bilan comptable de la Française des jeux, il en ressort que l’endettement de cette société est faible. Par conséquent, le risque que les créanciers prennent les rênes de l’entreprise en cas de dégradation du compte de résultat est très limité.

Un investisseur ayant un profil « value » et qui désire acheter des actions d’entreprise à bon prix en fonction de leur actif net devrait rester à l’écart de la FDJ, car sa valeur d’actif net par action est seulement de 2,82 euros. Il n’y a donc pas beaucoup de chances que l’investisseur profite d’une hausse de l’action suite à une revalorisation de la décote.

Néanmoins, cela ne veut pas dire qu’investir en actions FDJ n’est pas sécurisé puisque le modèle économique de la société est très stable. La population française aime les jeux d’argent proposés par l’entreprise et il existe très peu de chances pour que la tendance s’inverse dans les jours à venir. Les résultats de la FDJ sont également en hausse sur le long terme lorsqu’on analyse le chiffre d’affaires et les bénéfices.

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En résumé, un investissement dans la Française de Jeux ne parait pas risqué puisque la société présente un faible endettement, un modèle économique fiable et des résultats financiers à la hausse.