La fellation en cause dans le cancer de la gorge

Fumer et pratiquer du sexe oral accroîtraient nettement le risque de développer un cancer de la bouche et de la gorge causé par le virus papillomavirus, transmis sexuellement, selon deux études publiées en 2014 dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) et plus récemment en 2021 dans American Cancer Society.

Le sexe oral est-il aussi dangereux que le tabac ?

Les chercheurs ont constaté que les infections buccales par le HPV16 sont plus fréquentes chez les personnes qui fument ou chiquent ou ont récemment consommé un produit du tabac.

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Ce papillomavirus, trouvé dans 80% des cancers de la gorge, est transmis par la fellation ou le cunnilingus, précisent les auteurs de cette étude, ajoutant que ce type de tumeur a augmenté de 225% aux Etats-Unis depuis vingt ans.

« Il semble que le tabac augmente la probabilité des infections orales avec le papillomavirus HPV16 et, bien que nous en ignorions encore la raison, nous suspectons que l’organisme d’un fumeur pourrait ne pas se débarrasser aussi facilement de cet agent pathogène« , explique le Dr Gypsyamber D’Souza, professeur adjoint d’épidémiologie à la faculté de médecine Johns Hopkins à Baltimore (Maryland, est), principal auteur de l’étude.

En 2021, une autre étude publiée dans l’American Cancer Societyconfirmait le rôle du HPV16 dans de nombreux cancers de la cavité buccale.

Un cancer encore rare

« Le sexe oral est chose courante, mais ce cancer reste encore rare« , malgré la forte augmentation enregistrée aux Etats-Unis, souligne le Dr D’Souza, suggérant qu’il doit y avoir une combinaison de facteurs pour expliquer que certaines personnes porteuses du papillomavirus HPV16 développent des cancers oropharyngés liés à ce virus, alors que d’autres non.

L’étude a porté sur un échantillon représentatif de la population américaine de 6887 participants provenant d’une enquête nationale sur la santé et la nutrition. Dans ce groupe, 2012 consommaient du tabac au moment de l’étude.

Le virus a été détecté par rinçage buccal. Les participants ont subi des analyses de sang et d’urine pour détecter deux substances chimiques liées à l’usage du tabac, la cotinine et le NNAL.

Ceux présentant des niveaux élevés de ces biomarqueurs avaient davantage de probabilités d’avoir de l’ADN du virus HPV16 dans leur organisme que ceux ne présentant pas de trace détectable de ces substances chimiques, précisent ces scientifiques.

3-4 cigarettes, c’est déjà beaucoup

Tout accroissement du niveau de cotinine dans le sang, équivalent à trois cigarettes par jour, augmentait le risque d’infection par des HPV16 de 31%. Pour chaque augmentation du taux de NNAL détecté dans l’urine correspondant à quatre cigarettes quotidiennes, la probabilité d’infection par le HPV16grimpait de 68%.

« Ces résultats pourraient être une raison supplémentaire d’arrêter de fumer et suggère que même une consommation limitée de tabac est liée à une fréquence élevée d’infection buccale par l’HPV16« , conclut Dr Carole Fakhry, professeur adjointe d’otorhinolaryngologie à la faculté de médecine de l’Université Johns Hopkins, co-auteur de l’étude.

Ces résultats tendraient en tout cas à confirmer la thèse du docteur Maura Gillison, professeur de médecine à l’Université d’Ohio, qui avait déjà déclaré que la pratique du sexe oral était plus dangereuse que le tabac

Le nombre de partenaires également en cause

L’étude parue en 2021 elle se concentre également sur le nombre de partenaires au cours de la vie. Les chercheurs déclarent « que le fait d’avoir eu plus de 10 partenaires sexuels en ayant pratiqué du sexe oral précédemment serait associé à une probabilité 4,3 fois plus élevée d’avoir un cancer oropharyngé lié au HPV« 

L’étude pointe également les risque plus importants liés à l’infidélité, ou encore, à la multiplication des partenaires via les sites de rencontres, et surtout, le changement des moeurs, vers plus de préliminaires comme la fellation ou le cunnilingus..

Des infections et des cancers évitables

Hommes et femmes sont concernés, et si on manque encore d’informations précises, on peut déjà se protéger un maximum de ces risques de cancer dûs au papillomavirus. Outre le vaccin proposé aux jeunes filles, il est possible gratuitement en France pour une femme de plus de 30 ans de se faire dépister via un test HPV (pris en charge par l’assurance maladie), afin de se rassurer et de rassurer son partenaire.

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Enfin messieurs, en attendant que les études précisent à nouveau le sujet, le préservatif reste votre meilleur ami pour éviter de transmettre ce virus à vos partenaires.