On a le droit d’aimer les belles montres… sans pour autant rien y connaître. Après tout, il faut bien débuter à un moment ou un autre. Et ce n’est pas parce que l’on ne sait pas ce qu’est un quantième perpétuel ou une boucle ardillon que l’on n’est pas capable d’apprécier un beau garde-temps.
Alors, pour vous aider à briller en société, voici notre lexique horloger du parfait débutant. 10 termes qui paraîtront évidents aux connaisseurs, mais qui permettront (on l’espère) aux profanes de mieux comprendre comment fonctionne une montre.
Boîtier
C’est en quelque sorte la pièce centrale de la montre. Celle qui attire en premier lieu le regard, sertie par le bracelet et entourant le cadran. Le boîtier de la montre (ou la boîte) peut prendre différentes formes (carré, rectangle, rond ou « coussin ») et être composé de matériaux aussi variés que l’acier, le plastique (chez Swatch par exemple), le carbone, la céramique, le titane ou même l’or.
Le boîtier n’a pas seulement une fonction esthétique, puisqu’il sert avant tout à protéger le mécanisme contre les chocs, l’humidité ainsi que la poussière.
Boucle ardillon / déployante
Nous n’avons pas fait l’affront de mettre le mot « bracelet » dans ce lexique horloger, mais nous allons nous intéresser ici à deux variantes de son système de fermeture :
- la boucle ardillon est le fermoir le plus « classique » pour une montre, avec sa pointe métallique qui s’insère dans un trou du bracelet (comme une ceinture, en quelque sorte).
- la boucle déployante est davantage présente sur les montres de luxe et celles dotées d’un bracelet acier. Ici, le fermoir est articulé de telle sorte que le bracelet se déploie à l’ouverture (d’où son nom). Cela évite de faire tomber la montre au sol s’il s’ouvre accidentellement.
Bouton poussoir
Il ne faut pas confondre le bouton poussoir avec la couronne d’une montre (on y reviendra plus tard). Situés sur le boîtier, ces boutons permettent d’actionner certaines fonctions d’une montre, le plus souvent le déclenchement du chronomètre sur un chronographe.
Calibre
Quand on parle d’horlogerie, on a souvent tendance à parler de mouvement pour parler de calibre… et inversement ! Pour clarifier les choses, disons que le calibre est un type de mouvement horloger. A l’origine, un calibre permettait de déterminer la dimension d’un mouvement, le plus souvent exprimée en ligne (1 ligne étant égale à un douzième de pouce, soit environ 2,3 mm), ainsi que la disposition des différents éléments du mécanisme.
Aujourd’hui, le calibre sert surtout de nom de code ou de numéro de référence, indiquant par exemple de façon codifiée le nom du constructeur (ETA, FC chez Frédérique Constant…) ou le type de mouvement. On parle aussi de « calibre manufacture » pour désigner un modèle développé en interne par une maison horlogère.
Complication
A la base, une montre doit servir à indiquer l’heure, les minutes et éventuellement les secondes. Toute autre fonction peut donc être vue comme une complication horlogère, qu’il s’agisse de l’indication de la date, du chrono ou de l’alarme.
Dans l’horlogerie de luxe, les marques n’hésitent pas à utiliser les complications les plus… compliquées (tourbillon, phase de lune…) pour faire l’étalage de leur savoir-faire et à les multiplier au sein d’une même montre. C’est Vacheron Constantin qui détient le record en la matière, avec les 57 complications de sa Référence 57260.
Pour aller plus loin :
Les 10 complications horlogères à connaître quand on aime les belles montres
Couronne
On a dit précédemment que de nombreuses personnes confondaient les boutons poussoirs et la couronne. Ou, « pire », qu’ils désignent la couronne par le simple terme de bouton…
Or, une couronne à remontoir sert à régler l’heure et/ou la date de sa montre, ou, comme son nom l’indique, à remonter une montre mécanique à remontage manuel avant la fin de sa réserve de marche (et que la montre ne s’arrête).
Certaines montres haut de gamme et les montres de plongée peuvent compter sur une couronne vissée, pour améliorer leur robustesse et leur étanchéité. Au lieu de simplement « tirer » la couronne, il faut donc la dévisser pour procéder au réglage de sa tocante.
Lunette
La lunette se trouve sur la partie supérieure du boîtier et entoure littéralement la glace de la montre. Tournante ou non, elle peut servir à indiquer un deuxième fuseau horaire ou à mesurer une durée précise. On parle de lunette bidirectionnelle (si elle tourne dans les deux sens) ou unidirectionnelle (si elle ne tourne que dans un sens), cette dernière étant principalement utilisée sur les montres de plongée. Elle permet alors de connaître avec précision la durée de la plongée ou d’oxygène restant dans la bouteille.
La montre dotée de la lunette la plus emblématique est la GMT Master de Rolex, rouge et bleue, et qui a valu à cette montre le surnom de Pepsi. Elle a depuis été souvent copiée (mais jamais égalée, bien sûr !).
Masse oscillante
Ne cherchez pas de masse oscillante si vous portez une montre à quartz ! Celle-ci (aussi connue sous le nom de rotor) n’est présente que sur les montres automatiques. Il s’agit de la pièce la plus imposante d’un mouvement horloger, qui tourne librement sur elle-même afin d’armer le ressort moteur ou, en d’autres termes, de recharger le ressort du barillet.
Quand vous bougez votre poignet, le rotor bouge dans la montre, remonte le mécanisme et permet donc à celle-ci de fonctionner indéfiniment. C’est ce qui explique qu’une montre automatique s’arrête lorsqu’on ne la porte pas (et que sa réserve de marche est épuisée).
C’est une pièce que les maisons horlogères aiment souvent travailler et décorer (le rotor rouge chez Oris) quand le fond de la montre est transparent.
Mouvement
Comme évoqué précédemment, le mouvement ne doit pas être confondu avec le calibre… qui est un type de mouvement.
En horlogerie, ce terme désigne donc l’ensemble des composants du mécanisme. C’est ce qui sert à faire fonctionner la montre, à indiquer l’heure. Selon le modèle, il peut s’agir d’un mouvement à quartz ou mécanique, à remontage manuel ou automatique.
La masse oscillante fait donc partie du mouvement, au même titre que les ressorts, vis et autres pignons qui le composent.
Quartz
Voilà qui fera bondir les amateurs d’horlogerie traditionnelle, celle qui fonctionne avec des rouages, des engrenages, des vis. Car la montre à quartz, elle, marche avec une pile. Son invention puis sa démocratisation dans les années 1970 (grâce à des marques japonaises comme Seiko ou Citizen) ont bouleversé tout le secteur horloger, si bien que l’on parle de « crise du quartz » pour évoquer cette période.
Sans trop entrer dans les détails techniques, on peut dire que la pile fait vibrer le cristal de quartz présent dans la montre à une fréquence très élevée, lui offrant un maximum de précision sur une longue durée.
Bien évidemment, ce « lexique horloger pour les nuls » ne prétend pas être exhaustif. Bien d’autres termes auraient pu y trouver une place (guillochage, clous de Paris, entrecorne, emboîtage…), mais ce n’est que partie remise. D’ailleurs, n’hésitez pas à nous indiquer dans les commentaires certains mots horlogers que vous voudriez voir clarifiés la prochaine fois…
Merci pour toutes ces explications
Un terme à m’expliquer
retrograde
Et comment cela fonctionne
Merci
Jean
Merci Jean. La fonction rétrograde n’est effectivement pas la plus répandue en horlogerie, alors qu’elle ne manque pas de style. On la trouve notamment chez Longines avec la Master Collection Rétrograde.
Si l’on prend cet exemple, l’heure rétrograde située sur la gauche du cadran (de 1 à 24) voit l’aiguille revenir en arrière (passant du 24 au 1) à minuit. Il en va de même pour les autres compteurs rétrogrades (jour, date, minutes) situés à midi, 3 heures et 6 heures sur le cadran.
J’espère avoir été assez clair dans cette réponse 🙂
Pour information, le tourbillon n’est pas une complication