Rolex Cellini : pourquoi personne n’a jamais voulu de cette montre ?

Malaimée. Outsider. Fourre-tout. Marginale. La Rolex Cellini n’a jamais réellement trouvé son public en une petite dizaine d’années d’existence. Et alors que cette collection se voit remplacée par la nouvelle 1908, une nouvelle carrière se profile peut-être pour la Cellini sur le marché de la seconde main.

Alors, faut-il définitivement l’enterrer ou donner une seconde chance à cette montre qui ne manque pas d’élégance ?

Née en 1956, la Rolex Milgauss n'a pas connu la même trajectoire que la Submariner ou la GMT Master. Elle est pourtant devenue à sa façon une icône, une toolwatch très appréciée par les collectionneu...Lire la suite

La Cellini, une rareté chez Rolex

Submariner, GMT-Master, Daytona, Day Date, Datejust voire Sea-Sweller et Yacht Timer. A leur simple évocation, toutes les collections de montres Rolex font frémir les amateurs de belles mécaniques horlogères. Toutes ? Non. Car une irréductible résiste à cette frénésie : la Cellini.

La Renaissance au poignet

(Re)lancée en 2014, celle-ci n’a jamais bénéficié de l’aura de ses consoeurs. Son arrivée sur le marché partait pourtant d’une bonne intention, réinventant les « montres de ville » de la fin des années 1960. On retrouve d’ailleurs la trace de montres Cellini dès 1968 chez Rolex, des dresswatches successivement déclinées avec des boîtiers ronds et rectangulaires, plus ou moins sobres, de l’Octagon à la Midas, pour hommes ou pour femmes…

Rolex Cellini Octagon 4350

Bien plus tard, le nom de Cellini a véritablement été accolé à une montre Rolex pour la première fois en 2005, dans une nouvelle édition de la Prince, qui se distinguait notamment par son fond transparent. Ensuite, plus rien. Jusqu’en 2014, où la marque à la couronne décide de lancer une nouvelle collection célébrant « l’élégance intemporelle ».

C’est à Baselworld que Rolex dévoile donc ces nouveautés, avec trois modèles et une douzaine de déclinaisons au total : Cellini Time, Cellini Date et Cellini Dual Time. Le nom de cette collection est inspiré par Benvenuto Cellini, un artiste italien du 16e siècle, réputé pour ses talents d’orfèvre et de sculpteur. Les montres, au design résolument classique, lui rendent subtilement hommage et font la part belle aux matières précieuses, au cuir et à l’or, bien sûr.

Rolex Cellini Date 50519
Rolex Cellini Time 50505

A des années lumières d’une Oyster

La volonté de Rolex de renouer avec des modèles sobres et intemporels est manifeste. Celle de s’éloigner des Oyster traditionnelles aussi, puisque l’on retrouve ici un boîtier rond de 39 mm (en or gris ou Everose), une lunette cannelée, des complications simples… le tout pour un prix inférieur à 15 000 euros.

En 2017, la famille s’agrandit (toujours à Baselworld), avec le lancement de la Cellini Moonphase, une montre à phases de lune très élégante. Toujours classique, certes, mais assez inattendue dans la mesure où Rolex n’avait plus utilisé cette complication depuis les années 1950 !

Rolex Cellini Moonphase

Vintage, chic, raffinée : la Cellini ne boxe clairement pas dans la même catégorie que les autres montres Rolex. Est-ce à cause de son fond transparent ? De ses bracelets en cuir ? De l’absence d’acier ? Toujours est-il que la collection reste très confidentielle, en dépit de ses qualités certaines (et d’un ambassadeur de choix, en la personne de Barack Obama). Après 8 ans au catalogue, elle est ainsi poussée vers la sortie, remplacée par la nouvelle Rolex Perpetual 1908.

De la Cellini à la 1908, l’élégance intemporelle selon Rolex

Face au peu d’engouement généré par la Cellini, on aurait pu imaginer que Rolex délaisse sa collection pour de bon, afin de se concentrer sur ses modèles les plus emblématiques. Pourtant, la marque suisse ne manque pas d’emphase pour présenter sa nouvelle venue, la 1908 : « À l’avant-garde du classique » et en même temps « élégante, classique et incontestablement contemporaine ».

Les quatre variations que nous avons pu découvrir à Genève lors du salon Watches & Wonders 2023 correspondent indéniablement à cette définition. Mais surtout, il n’est pas besoin d’être un expert pour voir une certaine filiation entre les collections Cellini et 1908. Bien sûr, ce n’est pas la Renaissance italienne qui a inspiré la marque, mais l’année où Hans Wilsdorf a déposé la marque Rolex.

Avec cette 1908, on reste dans le domaine de la « montre habillée » : les garde-temps sont en or jaune ou gris 18 carats, avec un boîtier de 39 mm de diamètre, surmonté d’une lunette cannelée et bombée et doté d’un fond transparent. En son sein, le cadran permet à Rolex de réviser ses classiques et de réinventer son Oyster Perpetual de 1931. Les chiffres arabes (3, 9 et 12) y côtoient des index facettés en or 18 carats, l’ensemble étant parcouru par une aiguille ponctuée d’un cercle pour les heures et de forme glaive pour les minutes.

Pour faire vivre sa nouvelle protégée, Rolex a choisi de lui adjoindre le tout nouveau calibre 7140, qui lui offre une réserve de marche de 66 heures et une précision élevée (–2/+2 secondes par jour). Et, comme pour la Cellini, celui-ci peut être admiré à travers le fond transparent en saphir.

Le bracelet en cuir alligator mat, brun ou noir, permet de parfaire cette jolie panoplie, une doublure intérieure verte venant apporter une touche de sophistication et d’originalité.

Rolex Perpetual 1908 boitier transparent

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Côté prix, la nouvelle Rolex 1908 en or jaune est accessible à partir de 21 850€ (23 050€ pour la version or gris). Un tarif qui pourrait inciter à mieux considérer la Cellini, dont la version Date (réf. 50519) se négocie aujourd’hui autour de 15 000€ tandis que la Moonphase (réf. 50535), initialement vendue à 25 000€, voit sa cote flamber et régulièrement dépasser les 35 000€ sur le marché de la seconde main. A l’instar de nombreux peintres et artistes de la Renaissance, les qualités de la Cellini ne seront-elles donc reconnues qu’après sa « mort » ?

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