Les beaux jours reviennent et avec eux l’envie de repartir à la découverte des chemins en enfourchant votre VTT. Oui, mais voilà, les confinements successifs de ces derniers mois ont mis à mal votre motivation. Et si la solution se trouvait dans un VTTAE ? Retour d’expérience après un mois passé en compagnie du Canyon Spectral:ON, un vélo à assistance électrique haut de gamme.

Canyon, pionner de la vente de vélo à distance

Si la marque Canyon est connue des amateurs de vélos, ce n’est sans doute pas le cas du grand public. Une présentation s’impose donc.

Roman Arnold, le fondateur, a toujours évolué autour de l’univers du vélo. D’abord en compétition puis très vite, les aléas de la vie l’ont poussé à conjuguer sa passion avec son métier. Pionnier de la vente directe, il ouvre son premier magasin au milieu des années 1980. Très vite, le succès est au rendez-vous, au point de devenir un revendeur de VTT incontournable en Allemagne.

Cela lui permet de tisser des liens privilégiés avec les grandes marques comme Trek et Cannondale, deux géants américains soucieux de prendre le pouls du marché européen. Puis, les échanges de conseils ont fini par donner envie à Roman Arnold de développer ses propres vélos avec pour objectif de proposer sa propre vision, fruit de l’expérience acquise au fil des années.

Canyon est ainsi né avec pour ambition de construire une marque à la renommée internationale. Le principe de la vente directe s’est lui imposé dès le départ, avec la volonté de garder une plus grande indépendance mais aussi et surtout, d’être en mesure de fabriquer les meilleurs vélos au tarif le plus juste.

Si le nom de domaine a été acheté en 1998, il lui aura fallu attendre l’essor de la vente par Internet pour toucher un public plus large qui a permis à la marque de prendre son envol et de devenir l’un des leaders de la vente à distance.

Une large gamme de vélo, pour tous les profils et budgets

Au fil des années, Canyon a étoffé sa gamme de vélo. Aujourd’hui, la marque propose de nombreux modèles pour hommes et femmes, conçus et assemblés en Allemagne, des traditionnels vélos de route et VTT mais aussi des Gravel et « vélotaf » (électrique ou non) très tendances en ce moment. Canyon a aussi des vélos plus pointus destinés à la compétition.

Chaque cycliste, occasionnel ou régulier, pourra donc trouver un vélo adapté à sa pratique sur le site Canyon. Tous ont en commun de proposer un rapport prix / équipement attractif. Ce ne sont donc pas nécessairement les plus abordables du marché, mais à tarif équivalent, les vélos Canyon embarquent souvent un meilleur équipement que leurs concurrents.

Les présentations étant faites, il est désormais temps d’entrer dans le vif du sujet, à savoir l’essai du Canyon Spectral:ON, le VTT électrique emblématique de la marque.

Présentation du Canyon Spectral:ON

Le premier contact avec le Spectral:ON a lieu avec la livraison d’un imposant carton. Eh oui, qui dit vente à distance, dit transport. Canyon propose donc le « Bike Guard », un ingénieux carton qui assure la protection du vélo et permet de le livrer quasi-monté.

Seul le guidon, la roue avant et les pédales sont à assembler par le client. Rien d’insurmontable même avec « deux mains gauches ». Moins de 20 minutes plus tard, après avoir réglé la selle et vérifié la pression des pneus, vous pourrez faire vos premiers tours de roues.

Avec un tarif proche de 8000€, le Spectral:ON CF 9 fait partie des VTTAE haut de gamme de la marque. Il embarque donc à ce titre les meilleurs équipements du moment : Transmission (12 vitesses 10-51) et freins à 4 pistons Shimano XTR, fourche avant FOX 36 Factory 150 mm, suspension arrière à triple phase pour encaisser les petits cailloux comme les grosses bosses.

Une attention particulière a aussi été apportée au look. Colors bi-ton gris (Shades of Shades), moteur et batterie discrètement intégrés au cadre.

Pour un peu, il pourrait presque passer pour un VTT « classique », d’autant que la plupart des câbles sont dissimulés.

Notre avis sur le Canyon Spectral:ON

Batterie chargée (comptez environ 3h30), il temps de partir pour une première sortie. Un appui sur le bouton power situé sur le cadre et le discret écran de contrôle situé sur la droite du poste de pilotage s’anime.

Minimaliste, ce dernier se contente des infos essentielles : niveau d’assistance et selon les préférences de l’utilisateur, vitesse instantanée, distance parcourue ou cadence de pédalage.

Un VTT connecté mais des applications perfectibles

Davantage de paramètres sont cependant accessibles via l’application E-Tube Ride. Malheureusement, cette dernière impose la création d’un compte Shimano pour profiter de toutes les fonctionnalités… Il faudra alors fixer son smartphone sur la potence ou le guidon (via un système Quad-Lock par exemple) pour en profiter en temps réel.

Au passage, saluons la présence (à côté du bouton Power) d’un port USB-C pour recharger son GPS ou son smartphone si besoin.

Autre grief, une seconde application est nécessaire : E-Tube Project. Cette dernière permet cette fois de mettre à jour le logiciel du moteur Shimano mais aussi et surtout, de personnaliser les paramètres de l’assistance. Il est ainsi possible de personnaliser la plage de couple (jusqu’à 85Nm), le niveau d’assistance et le réglage du niveau de démarrage. Une option à creuser si vous trouvez les relances un peu trop brutales. Mais ne vous précipitez pas car, si c’est bien un sentiment présent sur la première sortie, il s’estompe par la suite.

Le Spectral:ON : un moteur capable de grimper aux arbres !

Après quelques kilomètres tranquilles sur le plat en mode Eco, la première montée s’annonce. Le poids du vélo (22,5 Kg) se fait sentir, il est temps d’appuyer sur la petite manette de réglage située sur la gauche du guidon pour augmenter le niveau d’assistance.

Le mode Trial apporte un coup de pouce bienvenu. Quant au mode Boost, il permet d’avaler n’importe quel dénivelé avec une facilité déconcertante. Au point de parfois contraindre à ralentir la cadence, la roue avant ayant la fâcheuse tendance à se cabrer sur les pentes les plus ardues. Reste la possibilité de descendre la selle en roulant grâce à la tige télescopique hydraulique et manette de commande positionnée sur la gauche du guidon pour pallier, en partie, ce phénomène.

Mais le moteur n’est pas le seul en cause, le montage des roues en « mullet » n’y est pas étranger. Reste qu’avoir une roue en 29 » à l’avant contre 27,5 » à l’arrière est aussi un avantage dans d’autres situations. Cela offre ainsi une meilleure maniabilité en descente et dans les changements d’angles rapides. Comme souvent, tout est histoire de compromis. C’est pourquoi, il est important de bien choisir son VTTAE en fonction de sa pratique.

Les kilomètres s’enchainent et avec eux, le feeling. L’occasion de prendre davantage de plaisir et s’amuser à chaque sortie. L’assistance naturelle du moteur Shimano EP8 permet de s’affranchir du dénivelé et de ne plus le « subir ». Elle assure aussi des relances franches sur les passages plus techniques. La fatigue est certes toujours présente en fin de sortie mais bien moins qu’avec mon VTT habituel. C’est là tout l’avantage de l’assistance électrique et d’un VTT tout suspendu capable d’encaisser les bosses et cassures sans sourcilier.

L’autonomie, le talon d’Achille ?

Reste un point crucial avec un VTTAE, son autonomie. Canyon annonce jusqu’à 100 km grâce à la présence d’une batterie de 630 Wh. En pratique, difficile de répondre à cette question pourtant essentielle tant elle dépend de nombreux facteurs : poids du cycliste, niveau d’assistance choisie mais aussi et surtout parcours et dénivelé encaissé.

Pour ma part (1m80 – 75 Kg), sur des sorties (en plaine) de 50 km en moyenne, avec D+ de 500/700m, il restait environ 15% de batterie en ayant opter pour le mode boost en continu ou environ 35% avec le mode Eco. Les 100 kilomètres semblent donc possible mais est-ce judicieux d’acheter une telle bête de course pour se limiter au mode Eco ? Pas sur…

L’assistance électrique, l’essayer c’est l’adopter ?

Faut-il pour autant laisser de côté les VTT à assistance électrique ? Non, car même si gérer l’autonomie peut constituer une (petite) contrainte, un VTTAE c’est avant tout un plaisir décuplé, des vitesses plus élevées, et pas seulement en montée. Le moteur Shimano EP8 du Spectral:ON offre en prime un feeling naturel même si la mise en action du moteur au démarrage et sur les relances demande de revoir quelque peu sa façon de pédaler.

Cependant, aussi agréable soit-il, un VTTAE ne conviendra pas à tous les profils. Outre un cout supérieur, il faut composer avec la limite des 25 km/h, seuil légal où l’assistance se coupe. Au-delà, il ne reste plus que la force de vos jambes pour mouvoir le vélo. Rien d’insurmontable mais il faut alors composer avec un vélo de plus de 20 Kg. Conséquence, si vous avez plutôt une bonne condition physique et réalisez des sorties sur des sentiers plats et roulants, le bénéfice du passage sur un VTTAE ne sera sans doute pas justifié. A l’inverse, en région vallonnée ou en montagne, nul doute qu’un VTTAE donnera un nouveau souffle à votre pratique.

Une chose est sûre, rouler en VTT électrique puis repasser sur un VTT « classique » sans assistance, vous donnera littéralement l’impression d’avoir le pneu arrière coller à la route ^

Découvrez le Spectral:ON et les VTT à assistance électrique Canyon

Nous tenons à remercier Canyon, plus particulièrement Édouard de l’agence Epic, de nous avoir donné l’opportunité de tester ce VTTAE.