Tintin chez Rykiel
Ambiance résolument «britiche» pour la collection masculine été 2007 de Sonia Rykiel : raies sur le côté et cheveux gominés côtoient gilets en cachemire et pantalons en velours côtelé, agrémentés de cravates à carreaux.
Couleurs douces et chaudes, et écharpes strassées contribuent à un look évocateur du dandysme post-1945. L’esprit du zazou règne encore dans un Saint-Germain-des-Près où l’on s’attend à voir rôder les dandys fantasques à la mode de l’époque.
Mais l’ironique désuétude de l’élégance années 1940 se double d’un pincée de chic à la britannique : à force de motifs écossais et tweeds Duke of Windsor surgit un univers pseudo grand-breton que l’on croirait sorti d’une aventure de Blake et Mortimer.
Une coquine élégance anglaise à la manière de la ligne claire franco-belge, en somme. Certains modèles sont à la frontière entre un Tintin sur son trente-et-un, reçu chez l’ambassadeur de Syldavie et un chanteur soixante-huitard rescapé du Swinging London. Années 1940-50 et 1960 se rejoignent dans un mix de classicisme, excentrique dans sa raideur même et de fantaisie multicolore surgissant au détour d’une cravate ou d’un gilet.
Elégant mais sportif, viril-mais-correct : l’homme selon Rykiel concentre toutes les tendances et les folies de l’ère du baby-boom et des Trente Glorieuses. La nostalgie se fait futuriste ; la fantaisie du créateur signe le retour du désordre à vingt ans.
Rykiel Homme, Défilé Homme, été 2007 (cliquez sur la photo pour l'agrandir) |
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