La cassette audio (n’)est (plus) morte, vive la cassette audio
En 2011, le mot K7 disparaissait des dictionnaires anglais. Sur le modèle du come back du vinyle – dont les ventes ont surpassé celles du téléchargement d’album en ligne dans certains pays en 2016 –, la cassette audio amorce son grand retour. Et ceci n'est pas pour nous déplaire.
129 000 cassettes vendues en 2016
Alors qu’elle était annoncée morte et enterrée au début des années 2010, la cassette audio connaît un regain d’intérêt depuis peu.
Avouons-le : il y a peu, on pensait la K7 cantonnée aux vide-greniers, au mieux pouvant faire la joie de collectionneurs endurcis. Mais les 129 000 copies vendues sur ce support aux États-Unis en 2016, s’ils sont loin des chiffres générés par le CD, le mp3 ou même le vinyle, semblent dessiner un avenir plus radieux à ce medium voué à l’oubli.
En 2014, dans le Missouri, une entreprise fabriquant encore des cassettes avait d'ailleurs vu ses ventes grimper de 20%.
D'Eminem aux Gardiens de la Galaxie
Ces chiffres ne représentent pas seulement la vente de rééditions d’albums anciens, pouvant faire jouer une nostalgie d’un support d’époque. Des albums de Justin Bieber, une réédition du Slim Shady d’Eminem ou celle de la BO des Gardiens de la Galaxie ont généré d’importants chiffres de ventes.
Ces ventes sont pour 43% réalisées en ligne, et pour un tiers issues de la vente de cassettes vierges. Si bien que certains labels indépendants se consacrent désormais uniquement à ce support, attirés par l’effet de mode autant que par son faible coût de production.
Comment expliquer la renaissance de la K7 ?
Si le retour en grâce du vinyle pouvait s’expliquer par leur usage jamais démenti par les DJ ou par la qualité audio du support, on ne peut pas donner les même arguments pour expliquer le regain d’intérêt pour la cassette audio.
En effet, souvenez-vous des bandes magnétiques froissées avalées par le lecteur, des cassettes effacées car stockées trop proches d’une enceinte ou du son médiocre de certains enregistrements ayant pris la poussière.
Ce succès, dans la mouvance d’un retour au rétro, s’explique peut-être par une volonté d’un retour à l’objet et à la possession après un trop-plein de numérique. Reste que ce support, plus qu’aucun autre, reste synonyme d’un pouvoir de création de l’auditeur autant qu’un moyen d’écoute.
Et surtout, si la K7 revient sur le devant de la scène, les plus jeunes pourront enfin comprendre la signification de la photo ci-dessous.