Conseil psycho du 23 juin : Tu cherches à réparer les autres… mais pourquoi refuses-tu de commencer par toi ?

Sauver les autres : ce besoin qui épuise (et ce qu’il cache vraiment)

On a tous eu cette envie de « sauver » quelqu’un. Tendre la main à un proche en chute libre, s’accrocher à une relation qui se délite, porter le poids des autres en espérant faire la différence. Un élan qui paraît noble, généreux, presque héroïque. Mais quand ce réflexe devient une habitude, quand aider l’autre devient un mode de fonctionnement, il est temps de se poser une question : et moi, dans tout ça ?

Derrière ce rôle de pilier, il y a souvent un mal plus profond, plus intime. Un besoin de reconnaissance, une peur du vide, ou même une manière habile d’éviter de regarder ses propres failles. Parce que s’occuper des problèmes des autres, ça donne un sens. Et ça permet, l’air de rien, d’éviter de se confronter aux siens.

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Toujours disponible, toujours présent : un rôle qui étouffe

Ceux qui endossent le rôle de sauveur ne le font pas par hasard. Il y a souvent une histoire derrière : une enfance marquée par le conflit, la peur de l’abandon, ou ce sentiment que pour être aimé, il fallait être utile. Très tôt, aider devient une façon d’exister. Plus tard, ce réflexe s’installe : on devient le confident, le réparateur, le pilier de service. Celui qui gère, même quand il est à bout.

Mais à force de vouloir porter tout le monde, on s’oublie complètement. On met ses besoins de côté. On évite ses propres émotions. Et surtout, on attend inconsciemment un retour : un merci, une reconnaissance, un soulagement. Sauf que ce retour n’arrive pas toujours. Et ça crée une frustration, parfois une colère, qu’on n’ose même pas exprimer.

Le plus cruel, c’est qu’à force d’aider sans limite, on finit par créer une relation déséquilibrée. L’autre s’habitue à recevoir, sans forcément demander. Et nous, on continue à donner, même quand on n’en peut plus. Résultat ? Une fatigue profonde, une perte d’estime de soi, et un sentiment diffus d’être invisible ou inutile.

Vouloir aider à tout prix… pour éviter de se regarder en face

Ce besoin d’aider est souvent une stratégie d’évitement bien rodée. Tant qu’on est concentré sur les soucis des autres, on ne pense pas aux siens. On fuit ses doutes, ses blessures, son inconfort intérieur. Aider devient une distraction, un camouflage. Et comme ce rôle nous valorise socialement, on l’endosse sans trop réfléchir.

Mais à long terme, cette posture de sauveur devient une impasse. On reste enfermé dans une boucle : plus on aide, plus on s’épuise ; plus on s’épuise, plus on veut se prouver qu’on sert à quelque chose. Et pendant ce temps, nos propres besoins restent au point mort.

Il faut aussi oser poser cette question dérangeante : sauver l’autre, est-ce vraiment pour lui… ou pour ne pas se sentir inutile ? Parce que parfois, on s’accroche à une personne pas pour ce qu’elle est, mais pour ce qu’elle représente : un miroir dans lequel on espère se voir sous un meilleur jour.

Et ce miroir, quand il se brise – quand l’autre s’éloigne, ne guérit pas, ou ne nous remercie pas – c’est là que tout s’effondre.

Reprendre le contrôle : s’aider soi, avant tout

Sortir du rôle de sauveur ne veut pas dire devenir égoïste. C’est même tout le contraire. C’est revenir à l’essentiel : se reconnecter à soi, poser ses limites, et arrêter de croire qu’on doit se sacrifier pour être digne d’amour ou d’attention.

La première étape, c’est de faire le tri. Qu’est-ce qui relève de la vraie entraide ? Et qu’est-ce qui est une fuite déguisée ? Ensuite, il faut oser poser des limites. Dire non, c’est difficile au début. Mais c’est vital pour ne pas se vider.

Il faut aussi accepter sa vulnérabilité. Arrêter de jouer les solides en toutes circonstances. Demander de l’aide, parler, se laisser aller à ne pas tout contrôler. Parce que le vrai courage, ce n’est pas de tenir pour tout le monde. C’est d’avouer qu’on a aussi besoin de soin, de soutien, d’espace.

©Priscilla Du Preez 🇨🇦/ Unsplash

Enfin, il est temps de réorienter cette énergie immense qu’on donne aux autres… vers soi-même. Faire des choses pour soi. S’écouter. Se respecter. Se reconstruire. Parce que plus on est bien avec soi, moins on a besoin de se définir à travers les autres.


Conclusion : et si s’aider soi-même était le plus grand acte d’amour ?

On croit souvent qu’aimer, c’est tout donner. Tout supporter. Tout porter. Mais à force de vouloir sauver l’autre, on se perd. On s’épuise. On s’éteint.

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Et si, finalement, le meilleur service à rendre à l’autre, c’était d’être soi-même en paix ? Arrêter de se fuir, c’est commencer à se respecter. Et en se respectant, on donne enfin aux autres quelque chose de plus précieux que l’aide : un exemple.

Celui d’un homme qui ne cherche plus à sauver… mais à exister pleinement.

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