Recevoir sa pension chaque mois, c’est bien. Mais voir son montant revalorisé pour suivre la hausse des prix et préserver son pouvoir d’achat, c’est encore mieux ! Cette année, les retraités modestes scrutent le calendrier avec impatience : au mois de novembre 2025, une nouvelle revalorisation tombe sur les pensions complémentaires, après la hausse de janvier sur les pensions de base. Alors, que faut-il vraiment attendre de cette revalorisation pour une pension de 1 100 € ? Gain réel ou simple illusion ? Les petites retraites méritent mieux que des promesses… et voici ce que vous allez toucher en pratique, euro après euro.
Revalorisation de novembre 2025 : comprendre ce qui change (vraiment)
Pourquoi une revalorisation exceptionnelle cette année ?
Depuis plusieurs mois, le pouvoir d’achat des retraités fait la une de l’actualité. Avec une inflation qui s’est calmée mais ne disparaît pas, le gouvernement a décidé de soutenir les pensions modestes. La revalorisation de 2,2 % du 1er janvier 2025 était intégralement indexée sur l’évolution des prix. Fait notable : après un projet avorté de report et de baisse des augmentations, la revalorisation a bien eu lieu dès le début d’année. De plus, la pension complémentaire, pilotée par l’Agirc-Arrco, connaît sa propre hausse chaque 1er novembre : une double bouffée d’oxygène pour les petits budgets.
Comment s’applique l’augmentation en 2025 ?
Concrètement, la pension de base a augmenté de 0,9% en janvier, puis l’indexation a de nouveau progressé de 0,9% en juillet. Et côté retraite complémentaire, la hausse annoncée pour novembre 2025 est de 1,5% environ, après 1,6% décidée l’année précédente. Bonne nouvelle pour les retraités dont le total des pensions est inférieur au SMIC (1 426,30 € brut) : l’intégralité de l’inflation est prise en compte et les augmentations sont automatiques, sans dossier à remplir.
Qui profitera réellement de cette hausse ?
La revalorisation touche en priorité toutes les pensions modestes, c’est-à-dire : celles dont la pension brute (base + complémentaire) reste sous le seuil du SMIC. Autrement dit, un retraité percevant 1 100 € de pension, après application des différentes hausses, sera intégralement concerné, tandis qu’une pension de 1 500 € n’en bénéficiera pas en totalité. Les bénéficiaires de l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) et du minimum contributif sont également inclus dans ce coup de pouce.
1 100 € de pension : combien allez-vous vraiment toucher en plus chaque mois ?
Détail du calcul de la hausse : euro par euro
Décortiquons ce que cela représente concrètement pour une retraite totale de 1 100 €, composée en grande partie de 500 € de base et 600 € de complémentaire :
Composant | Montant avant | Hausse annuelle | Nouveau montant |
---|---|---|---|
Pension de base | 500 € | +2,2% = 11 € | 511 € |
Pension AGIRC-ARRCO | 600 € | +1,5% = 9 € | 609 € |
Total | 1 100 € | 20 € environ | 1 120 € |
En pratique, la hausse de novembre 2025 représente donc un gain net d’environ 20 € par mois pour une pension de 1 100 €. Rapportée à l’année, c’est près de 240 € de plus. Une avancée réelle, même si elle ne bouleverse pas la donne, surtout face à des dépenses du quotidien qui ne baissent pas.
Cas concrets : que change la revalorisation selon votre situation ?
Le montant réel de la hausse varie légèrement selon la composition de la pension (part de base, part complémentaire). Un retraité majoritairement issu du régime général, ou percevant un mix avec une ex-caisse d’entreprise, ne touchera pas exactement la même somme, pour des différences toutefois minimes. Voici un exemple de variation :
- Si votre pension de base est de 700 €, la hausse de 2,2% représentera environ 15,40 € de plus.
- Pour une part complémentaire de 400 €, l’ajout de 1,5% signifie +6 € chaque mois.
Désormais, l’ensemble des pensions sous le seuil du SMIC (1 426 €) profitent de la réindexation complète. Attention toutefois, chaque revalorisation dépend du montant exact et du régime d’affiliation de l’assuré.
Petit bémol : ce qui peut réduire l’augmentation réelle
Il est important de garder à l’esprit que cette augmentation peut se retrouver grignotée par d’éventuelles retenues sociales (CSG, CRDS, CASA) qui suivent la hausse de la pension. Par ailleurs, en cas de bascule d’une tranche fiscale ou de dépassement de seuil pour une allocation, quelques euros peuvent s’évaporer. La hausse nette sur le compte en banque peut donc différer, même si le montant brut augmente.
Hausse rime-t-elle toujours avec pouvoir d’achat ? Pièges et limites…
Inflation : la hausse suffit-elle à compenser la vie chère ?
Avec une inflation stabilisée autour de 2% mais des prix alimentaires et énergétiques qui restent élevés, cette revalorisation ne permet pas toujours de rattraper la réalité du panier de courses. Les retraités, surtout ceux qui vivent seuls ou en zone urbaine, constatent que chaque euro gagné risque d’être aussitôt dépensé en frais courants. La hausse ne recrée donc pas magiquement du pouvoir d’achat.
Qui pourrait être exclu ou devoir anticiper des démarches ?
La majorité des pensionnés modestes voient leur hausse appliquée automatiquement, sans formulaire à remplir. Seuls certains régimes spéciaux, notamment les anciens commerçants ou professions libérales, pourraient rencontrer des délais ou des ajustements plus tardifs. Attention également au seuil de l’allocation de solidarité : dépasser le plafond réglementaire peut entraîner une baisse de cette aide. Une surveillance régulière de son relevé bancaire est donc recommandée.
Aides sociales : impact sur le cumul et le reste à vivre
Si la pension augmente, certaines aides (comme l’ASPA, l’aide au logement) peuvent être réduites ou supprimées si le revenu dépasse de quelques euros les plafonds fixés. Il convient donc de vérifier chaque situation personnelle avant de considérer la hausse comme entièrement acquise. Un gain brut ne vaut pas nécessairement un gain net si le cumul avec d’autres dispositifs sociaux bascule ou se réduit…
Ce que la revalorisation de novembre change (ou pas) : l’essentiel à retenir
Points clés à mémoriser pour anticiper l’avenir
Pour résumer, voici l’essentiel à garder en tête :
- Une hausse d’environ 20 € par mois pour une pension totale de 1 100 €, effective dès novembre 2025 pour la complémentaire et déjà en place pour la base.
- Aucune démarche à engager : le versement est automatique sous réserve d’éligibilité au plafond.
- Une revalorisation modérée, en ligne avec l’inflation actuelle, mais insuffisante pour compenser totalement le coût de la vie.
- Attention au dépassement de seuils sociaux qui peut faire baisser d’autres aides.
Doit-on compter sur cette hausse pour l’an prochain ?
Il convient de rester prudent. Le gouvernement évoque déjà une « année blanche » pour 2026, c’est-à-dire aucune hausse annoncée sur les pensions de base pour compenser le déficit public. Une vraie douche froide après les efforts de 2025. Il devient crucial de surveiller toutes ses sources de revenus et de ne pas surévaluer ce gain dans un budget quotidien serré.
En définitive, la revalorisation de novembre 2025 pour une pension modeste de 1 100 € offre un léger mieux, mais il s’agit davantage d’un coup de pouce que d’une véritable avancée. Face à la précarité persistante, la vigilance reste de mise, tant sur les mouvements de son compte que sur les annonces à venir du gouvernement. Cette revalorisation représente une bouffée d’oxygène temporaire, mais le combat pour un niveau de vie décent des retraités modestes est loin d’être gagné.