En 2025, le soutien public à l’achat de véhicules électriques reste d’actualité, mais il a été profondément remanié. Les aides sont désormais plus ciblées, plus strictes et parfois moins généreuses qu’auparavant. Si l’objectif affiché reste d’accompagner la transition vers une mobilité zéro émission, l’État a resserré les conditions d’éligibilité pour concentrer les efforts sur les ménages les plus modestes. Voici un état des lieux complet des aides disponibles cette année.
Un bonus écologique recentré sur les revenus
Depuis le 15 février 2024, le bonus écologique est réservé aux véhicules ayant obtenu un score environnemental favorable, prenant en compte non seulement les émissions à l’usage, mais aussi l’empreinte carbone de la production du véhicule, en particulier celle de la batterie. En clair, les véhicules produits hors Europe ou expédiés depuis des usines à forte intensité carbone sont désormais être exclus du dispositif.
À cette contrainte s’ajoute une modulation selon les ressources du foyer, fondée sur le revenu fiscal de référence par part :
- 4 000 € pour les ménages modestes (RFR/part ≤ 14 089 €)
- 3 000 € pour les revenus intermédiaires (14 089 € < RFR/part ≤ 22 983 €)
- 2 000 € pour les autres foyers (RFR/part > 22 983 €)
Le bonus ne s’applique que pour les véhicules électriques neufs dont le prix TTC est inférieur à 47 000 €, et le poids inférieur à 2,4 tonnes. Il est directement déduit du prix de vente si le concessionnaire avance l’aide, ou remboursé sur demande auprès de l’Agence de services et de paiement (ASP).
La prime à la conversion supprimée… pour l’instant
Jusqu’en 2024, la prime à la conversion permettait de bénéficier d’un complément en cas de mise au rebut d’un vieux véhicule thermique. Ce dispositif a été suspendu début 2025, officiellement pour être “réévalué” dans le cadre de la loi de finances. Aucun calendrier précis de relance n’a été annoncé à ce jour.
La disparition de cette aide rend l’acquisition d’un véhicule électrique moins avantageuse pour les foyers qui comptaient sur cette combinaison bonus + prime. Elle pourrait toutefois revenir sous une autre forme, ciblée sur les professionnels ou certains territoires ZFE.
Le leasing social suspendu temporairement
Le leasing social, lancé début 2024, proposait des véhicules électriques en location longue durée à moins de 100 €/mois pour les ménages modestes. Il a rencontré un succès immédiat, avec plus de 50 000 contrats signés en quelques semaines. Face à cette demande, l’État a décidé de suspendre le dispositif courant février, après épuisement du budget.
Une deuxième phase est annoncée pour le second semestre 2025, mais les conditions de relance ne sont pas encore connues. L’exécutif envisage un quota annuel par constructeur et un ciblage encore plus strict sur les foyers en situation de précarité énergétique ou résidant en zone à faibles émissions.
Aides locales : des leviers à ne pas négliger
Plusieurs collectivités locales maintiennent ou renforcent leurs propres dispositifs, souvent cumulables avec le bonus national. Les modalités varient selon les régions, départements ou communes. On trouve notamment :
- Des primes supplémentaires à l’achat, jusqu’à 2 000 € dans certaines métropoles (ex. Grand Paris, Lyon, Marseille)
- Des aides spécifiques pour les habitants de ZFE ou pour les professionnels (artisans, VTC)
- Des facilités pour l’installation de bornes à domicile (subventions ou TVA réduite)
Ces dispositifs sont rarement centralisés. Il est donc conseillé de consulter les sites des collectivités locales ou les guichets France Rénov’ et France Mobilités pour connaître les aides disponibles dans votre territoire.
Quelles démarches pour bénéficier des aides ?
Les aides nationales peuvent être déduites directement par le concessionnaire lors de l’achat ou faire l’objet d’un remboursement après dépôt de dossier. Dans les deux cas, il est indispensable de fournir :
- Un justificatif de domicile
- L’avis d’imposition N-1 ou N-2 (pour le RFR)
- Le certificat d’immatriculation (en cas de remboursement différé)
- La preuve du paiement du véhicule
Pour les aides locales, les démarches varient : certaines sont automatiques via des partenariats, d’autres nécessitent un dépôt en ligne ou une instruction manuelle.
Ce qu’on peut encore espérer en 2025
Malgré la baisse du soutien national, les aides à l’achat de véhicules électriques restent attractives pour les ménages modestes. Un couple avec deux parts fiscales, un revenu global inférieur à 30 000 €, et résidant dans une métropole ZFE peut encore bénéficier :
- D’un bonus écologique de 4 000 €
- D’une aide locale entre 500 et 2 000 €
- De tarifs préférentiels via un leasing subventionné, s’il est relancé
L’addition de ces leviers permet d’atteindre des offres inférieures à 20 000 € pour des modèles comme la Citroën ë-C3 ou la Dacia Spring restylée, rendant l’électrique plus accessible qu’il ne l’a jamais été.