Dans une période où l’industrie automobile oscille entre incertitude et quête de renouveau, Maserati choisit de retourner à ses racines. La production des GranTurismo et GranCabrio retrouvera bientôt le sol de Modène, là où tout a commencé, là où chaque coupé et cabriolet du Trident a vu le jour, façonné à la main, dans l’antre de Viale Ciro Menotti. Un retour aux sources, certes, mais surtout une volonté de réinscrire ces modèles emblématiques dans un présent où la performance se conjugue désormais avec l’électrique. Un choix stratégique aussi, et surtout, qui intervient dans un contexte financier particulièrement délicat pour Maserati.
Un retour symbolique et stratégique pour Maserati
Modène. Un nom qui résonne comme un écho d’acier et de cuir, un lieu où l’ADN du Trident s’est forgé à coup de moteurs grondants et de carrosseries ciselées. Aujourd’hui, Maserati y ramène ses GranTurismo et GranCabrio, renouant ainsi avec son histoire tout en imprimant une nouvelle cadence.
Pour Stellantis, ce retour est une pierre angulaire. Après une année 2024 marquée par une baisse des ventes de plus de 50 %, le groupe entend redynamiser Maserati en capitalisant sur son héritage industriel. Les GranTurismo et GranCabrio, en versions thermiques et électriques Folgore, se posent en figures de proue d’un renouveau qui s’appuie sur le savoir-faire local tout en lorgnant vers une mobilité plus responsable. Le rugissement des moteurs se fait plus feutré, l’électrique cherche sa place sans pour autant réussir à éclipser la signature sonore des mécaniques Maserati.
Des infrastructures à la pointe de la technologie
Dans les ateliers de Modène, le silence masque une mécanique de précision. Ici, les MC20 et MC20 Cielo ont déjà trouvé leur place, assemblées avec la minutie d’un horloger. Aux côtés du moteur Nettuno – un V6 à la mélodie si envoûtante – les GranTurismo et GranCabrio seront façonnées comme des pièces de haute couture automobile.
Cette (ré)intégration de la production des GranTurismo et GranCabrio s’inscrit également dans une logique de réduction des coûts et d’optimisation des lignes de production. En 2024, Maserati a enregistré une perte nette de 82 millions d’euros au premier semestre, malgré un chiffre d’affaires de 631 millions d’euros. La marge opérationnelle a chuté à 1,9 %, contre 9,2 % un an plus tôt. Dans ce contexte, l’ouverture des Officine Fuoriserie devient un levier stratégique : chaque modèle personnalisé représente une marge plus élevée, permettant d’amortir le choc financier.
Un avenir alliant tradition et modernité
Les nouvelles GranTurismo et GranCabrio rappellent les lignes sculpturales des illustres modèles dessinés par Pininfarina, mais elles vont plus loin. Les versions Folgore, 100 % électriques, incarnent la volonté de Maserati de s’inscrire dans une ère où l’adrénaline ne dépend plus uniquement du bruit d’un V6. Pour autant, la GT2 Stradale vient rappeler que la puissance brute n’a pas dit son dernier mot. Avec ses 640 ch et son moteur Nettuno, elle devient la Maserati thermique la plus redoutable jamais homologuée.
À Modène, Maserati orchestre ce dialogue entre tradition et modernité. Les GranTurismo et GranCabrio ne se contentent plus d’être des modèles phares ; elles deviennent des manifestes. Sur la ligne de production, chaque pièce trouve sa place, chaque coup de clé à molette résonne comme une promesse d’avenir. Un avenir où l’artisanat italien, l’électrique et la performance partagent désormais le même garage.