À première vue, il n’attire pas l’attention. Pas de clin d’œil rétro, pas de gimmick visuel pour convoquer une époque révolue. Le Kia PV5 Passenger joue une autre partition : celle de la simplicité fonctionnelle. Sa silhouette haute, compacte, sans excès, évoque davantage un outil bien pensé qu’un manifeste de style. Là où l’ID. Buzz capitalise sur l’émotion et l’image, le PV5 s’installe sur le terrain de l’usage.
Le segment des vans électriques familiaux restait jusqu’ici marqué par une forte dimension d’image. Kia s’y engage avec une approche plus directe. Le PV5 Passenger est un utilitaire adapté aux trajets quotidiens, décliné en version cinq places, au tarif d’entrée de 39 550 euros. Ce positionnement le place environ 15 000 euros en dessous de son concurrent allemand, à niveau d’équipement comparable. Un écart qui structure d’emblée le rapport entre les deux véhicules.
Un design pensé pour l’usage
Le PV5 repose sur la plateforme modulaire E-GMP.S, conçue pour des véhicules électriques à plancher plat. Cette architecture permet de loger les batteries sans empiéter sur l’habitacle, d’abaisser le seuil d’accès latéral à 399 mm, et d’offrir un rayon de braquage court, mesuré à 11 mètres entre trottoirs. Des valeurs qui facilitent la vie en ville, les entrées et sorties rapides, ou les manœuvres serrées.
La carrosserie adopte un langage sobre. Le capot, en composite, contribue à contenir le poids. Les boucliers en trois parties, à l’avant comme à l’arrière, permettent des réparations ciblées en cas d’impact léger. À l’intérieur, l’espace de chargement varie entre 1 320 et 2 300 litres selon la configuration de la banquette. L’ensemble évoque davantage un outil polyvalent qu’un objet de style. Le design n’impose rien. Il accompagne un usage.
L’environnement intérieur ne cherche pas à impressionner. Les matériaux sont simples, pensés pour être robustes et faciles à entretenir. Le mobilier de bord est structuré, lisible, sans surcharge. Pourtant, dès le premier niveau de finition, le contenu technologique s’avère dense et cohérent.
Le système d’infodivertissement repose sur Android Automotive, complété par Android Auto et Apple CarPlay sans fil. L’interface propose un planificateur d’itinéraire tenant compte des points de recharge. La fonction Plug & Charge simplifie les connexions sur borne publique compatible. Le PV5 intègre également la recharge bidirectionnelle en V2L (alimentation d’appareils) et V2G (renvoi vers le réseau domestique), rarement disponibles en série sur ce type de véhicule.
L’assistance à la conduite est assurée par un ensemble classique mais complet : régulateur adaptatif, lecture des panneaux, assistant de maintien dans la voie, caméra de recul et radars avant/arrière. En finition Plus, s’ajoutent des capteurs latéraux, une caméra 360°, la vision d’angle mort et une pompe à chaleur. Des aides conçues pour accompagner sans alourdir.
Moins iconique, plus logique
Le PV5 se décline en deux motorisations. La première, associée à une batterie de 51,5 kWh, développe 122 chevaux et annonce une autonomie de 288 kilomètres en cycle mixte WLTP. La seconde, avec 71,2 kWh et 163 chevaux, atteint 400 kilomètres. Dans les deux cas, la recharge rapide autorise un passage de 10 à 80 % en une demi-heure sur borne DC à haute puissance.
À l’arrière, la banquette trois places pleine largeur peut accueillir jusqu’à trois sièges auto côte à côte. L’espace aux coudes de 1 887 mm, combiné à un plancher plat, confirme une vraie habitabilité au rang 2. Il n’existe en revanche, à ce stade, aucune version 7 places annoncée. Kia privilégie un format fixe à cinq assises, concentré sur l’espace utile et la simplicité d’usage.
Comparé à l’ID. Buzz, le PV5 mise sur une offre directe, sans emphase. Moins orienté image, plus ancré dans la logique d’usage, il construit un discours différent. Plus fonctionnel que statutaire, plus rationnel que nostalgique. Il ne cherche pas à se faire remarquer. Il veut être choisi pour ce qu’il offre.