Souvent comparée à Adolescence, cette mini-série danoise cartonne sur Netflix

Après Families Like Ours en début d’année sur Canal+, une nouvelle série en provenance du Danemark est en train de rencontrer un joli succès sur Netflix. Secrets We Keep. En 6 épisodes seulement, ce polar a su conquérir le public, la série n’ayant pas quitté le top 3 des programmes les plus regardés.

Un suspense palpitant, des acteurs convaincants, une intrigue bien ficelée : il n’en fallait pas plus pour que Secrets We Keep soit considérée comme l’une des meilleures séries sorties en 2025… et régulièrement comparée à l’autre gros carton de l’année, Adolescence.

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Un polar social et psychologique plus complexe qu’il n’y paraît

Secrets We Keep prend place dans une banlieue chic de Copenhague. On y suit deux couples à la vie (trop) parfaite : Mike et Cecilie, Rasmus et Katarina. Leur équilibre bourgeois vole en éclats lorsque Ruby, la jeune fille au pair philippine employée par Rasmus et Katarina, disparaît mystérieusement. Son absence agit comme un révélateur, mettant à nu les failles d’un monde où les apparences sont reines et les secrets bien enfouis.

Très vite, Cecilie (incarnée par Marie Bach Hansen, déjà remarquée dans The Legacy) prend les choses en main, portée par un mélange de culpabilité et de doute. L’enquête menée en parallèle par l’inspectrice Katarina (Danica Curcic) révèle les zones d’ombre de chaque foyer et déterre les petites compromissions ordinaires, les mensonges familiaux… mais aussi une réalité sociale glaçante. Les jeunes filles au pair, souvent venues des Philippines, apparaissent comme des figures sacrifiées d’un système de domination économique et raciale, un thème rarement abordé avec autant de frontalité dans une série européenne.

Par sa narration maîtrisée, son ambiance tendue et sa critique sociale acerbe, Secrets We Keep s’inscrit dans la tradition du slow burn thriller nordique. Et paradoxalement, la série rappelle aussi des œuvres comme Big Little Lies ou The White Lotus par son regard cynique sur les classes privilégiées, tout en explorant les rouages psychologiques d’une communauté en apparence paisible.

Une bombe à retardement narrative : pourquoi cette série est-elle comparée à Adolescence ?

Au premier abord, Secrets We Keep et Adolescence n’ont que peu en commun : l’une est un thriller nordique centré sur des adultes bien installés, l’autre un drame britannique autour d’un collégien accusé de meurtre. Mais les deux séries partagent une même volonté de disséquer les hypocrisies sociales et de poser un regard lucide sur la famille, la jeunesse et le poids des secrets.

Comme Adolescence, Secrets We Keep aborde la place des réseaux sociaux dans la construction identitaire des adolescents, notamment à travers des groupes de discussion où circulent des vidéos intimes sans consentement. La série interroge également la responsabilité des parents face aux agissements de leurs enfants, et jusqu’où ils sont prêts à aller pour protéger leur image ou leur descendance.

Cette filiation thématique explique sans doute en partie le succès de Secrets We Keep, qui surfe à la fois sur l’attrait pour les polars psychologiques et sur les grandes interrogations morales de notre époque. Le format court (six épisodes d’une quarantaine de minutes) favorise en outre le binge-watching, tout en renforçant le côté addictif de la série.

Il ne faudrait pas oublier de saluer le travail d’Ingeborg Topsøe, scénariste et réalisatrice danoise dont la plume incisive apporte une vraie singularité. Elle signe ici un récit original (non adapté d’un roman), ce qui pourrait ouvrir la voie à une saison 2, bien que Netflix n’ait pour l’instant rien confirmé officiellement.

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Au final, la force de Secrets We Keep repose autant sur sa mise en scène épurée que sur son casting solide et sa bande-son hypnotique, dominée par des chœurs féminins qui accentuent la tension dramatique. Avec ses personnages ambigus, souvent détestables mais humains, la série nous pousse à une introspection : jusqu’où irions-nous pour sauver les apparences ?

Au fil des épisodes, la série distille des indices avec finesse, maintenant le suspense jusqu’au dernier plan. Si la fin reste ouverte (un choix délibéré qui a frustré une partie du public), elle ne trahit jamais la cohérence de l’univers mis en place, préférant laisser planer un doute moral plutôt qu’une réponse définitive. Une chose est sure, Secrets We Keep s’impose comme un thriller d’auteur très réussi, prouvant, une fois de plus, que les polars nordiques ont encore beaucoup à dire sur notre époque.

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