Si vous êtes amateurs de grands espaces, la sélection qui suit risque de ne pas vous plaire. En revanche, si vous n’avez rien contre les huis clos et les petits espaces, vous pourriez bien trouver votre bonheur. Dans tous les cas, voici 5 films que l’on vous recommande chaudement pour vous mettre un tantinet mal à l’aise si vous êtes sujet à la claustrophobie !
Brick (2025)
Dernière sensation claustro sur Netflix, Brick est un thriller allemand réalisé par Philip Koch (Tribes of Europa) qui enferme un couple dans leur immeuble… littéralement muré de briques noires.
Aucun voisin ne comprend ce qu’il se passe, les tensions montent, les murs deviennent autant physiques que symboliques. On pense à Cube pour l’aspect puzzle paranoïaque, à La Plateforme pour la critique sociale en filigrane, et à Panic Room pour cette tension sourde et maîtrisée.
La mise en scène, minimaliste mais efficace, privilégie les silences, les jeux de lumière et les regards en coin plutôt que les jump scares. Ce qui donne une ambiance étouffante, sans jamais tomber dans l’excès. Le casting allemand (Matthias Schweighöfer, Ruby O. Fee) est solide et contribue à la crédibilité de cette situation absurde mais glaçante. Brick s’inscrit dans cette veine du « high concept » à petit budget mais gros potentiel narratif, où chaque plan devient une question sans réponse.
Un film qui ne vous laissera peut-être pas de souvenir net… mais un léger malaise persistant, oui. À éviter si vous êtes déjà sensible à l’angoisse de l’enfermement.
La Plateforme (2019)
Film espagnol devenu phénomène dès sa sortie sur Netflix, La Plateforme (El Hoyo) joue à fond la carte du huis clos dystopique et glaçant. Dans un univers carcéral vertical, les détenus sont répartis par niveaux, et une unique plateforme descend avec de la nourriture. Ceux du haut se goinfrent, ceux d’en bas crèvent de faim. Le concept est simple mais diablement efficace.
C’est une parabole sociale à peine voilée, qui évoque tour à tour Snowpiercer, Saw et même Bong Joon-ho dans sa manière d’exposer les inégalités de façon brute. La réalisation de Galder Gaztelu-Urrutia est sèche, sans fioriture, et vise l’impact frontal : violence, désespoir, mais aussi solidarité fragile.
Beaucoup de téléspectateur jugent que La Plateforme est un film dérangeant, non seulement en raison de son dispositif, mais aussi (et surtout) de ce qu’il révèle de l’humanité dans les situations extrêmes. La claustrophobie ne vient pas que de l’espace, mais du regard de l’autre. Ce film radical, qui secoue autant qu’il questionne, ne laisse pas indemne. Et si jamais cela ne vous suffit pas, Netflix a sorti La Plateforme 2 en 2024 (mais honnêtement, le résultat est beaucoup moins efficace).
Cube (1997)
Avant Saw, avant Escape Room, il y avait Cube. Véritable classique du film claustro à petit budget, oeuvre culte pour toute une génération, ce thriller canadien signé Vincenzo Natali repose sur une idée aussi brillante que minimaliste : six inconnus se réveillent dans un labyrinthe de pièces cubiques, dont certaines sont piégées. Pourquoi sont-ils là ? Comment s’en sortir ?
Tout est froid, géométrique, impersonnel. Et c’est précisément ce qui fait peur.
Le film joue sur la paranoïa, la logique mathématique, la méfiance entre les personnages. C’est un huis clos qui pousse ses protagonistes dans leurs retranchements mentaux plus que physiques.
Avec son absence d’explication, sa tension croissante et son esthétique volontairement impersonnelle, Cube a marqué les esprits et influencé toute une génération de thrillers psychologiques confinés. Malgré un petit budget, l’ambiance y est unique et oppressante, presque clinique. Près de 30 ans après sa sortie (déjà !), il reste must absolu pour quiconque s’intéresse au genre claustro, et un bel exemple de ce que le cinéma indépendant peut produire quand il mise tout sur l’idée et la tension.
Panic Room (2002)
David Fincher s’attaque au huis clos dans Panic Room, un thriller tendu et redoutablement efficace avec Jodie Foster et Kristen Stewart. Le pitch : une mère et sa fille se réfugient dans une pièce sécurisée de leur maison pendant qu’un trio de cambrioleurs rôde. Problème : ce que cherchent les intrus est justement… dans la panic room.
Ici, la claustrophobie n’est pas tant liée à l’espace qu’à l’impossibilité d’agir. Fincher joue avec les angles de caméra, les travellings fluides, et les murs comme autant de limites à la liberté. C’est à la fois une leçon de mise en scène et une démonstration de tension narrative, où chaque minute compte.
Le film est souvent plus cérébral que spectaculaire, mais il reste haletant du début à la fin. Mention spéciale à Forest Whitaker, excellent en cambrioleur à la fois menaçant et humain.
Ce thriller de studio affiche une vraie personnalité, où la claustrophobie devient une mécanique de tension redoutable. Moins extrême que Buried ou Cube, mais tout aussi suffocant.
Buried (2010)
Eh oui, comment parler de film qui sent le renfermé sans évoquer cette pépite ? Imaginez un film entier de 95 minutes où la caméra ne quitte jamais un cercueil. Voilà le pari insensé (et réussi) de Buried. Ryan Reynolds y incarne un homme enterré vivant quelque part en Irak, avec pour seuls accessoires un briquet, un téléphone et très peu d’air.
Le film repose sur un concept radical : tout se passe à l’intérieur du cercueil. Pas de flashback, pas de plans extérieurs. Juste Ryan Reynolds, seul, dans l’obscurité, à lutter pour sa survie. Et pourtant, le rythme ne faiblit jamais. Rodrigo Cortés signe une mise en scène incroyablement inventive malgré l’unité de lieu, utilisant les lumières, le son et l’espace réduit pour créer une angoisse croissante.
C’est un huis clos absolu, presque une expérience sensorielle pour le spectateur. Si vous souffrez de claustrophobie, évitez. Sinon, vous découvrirez un tour de force rare, où un simple cercueil devient un théâtre de tension pure.
Buried est aussi un contrepoint parfait aux thrillers plus classiques : ici, aucun échappatoire, aucun twist spectaculaire. Juste la peur, brute et viscérale. Et une scène finale qui ne pourra pas vous laisser de marbre…