Nos smartphones sont devenus les compagnons indispensables de notre quotidien. Tantôt appareils photo, bureaux mobiles ou écrans pour visionner des films et vidéos, notre téléphone est aussi tout désigné quand il s’agit de servir de modem d’appoint pour connecter ordinateurs portables et autres périphériques lorsque le WiFi fait défaut. Un partage de connexion (très) pratique, certes, mais souvent accompagné de son lot de contraintes : autonomie qui fond comme neige au soleil, débits limités à la stabilité parfois très fluctuante. De quoi rapidement donner envie de repenser sa connectivité et trouver une solution plus efficace.
C’est là qu’intervient le Netgear Nighthawk M3. Un routeur 5G autonome qui promet de délivrer du Wi-Fi 6 à plusieurs appareils (jusqu’à 32 appareils !) durant plusieurs heures grâce à sa batterie intégrée. Reste qu’avec son tarif affiché à 499€, l’investissement demeure conséquent pour un « simple » relais Wi-Fi… Suffisamment pour l’oublier et franchir le pas ?
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our le vérifier, nous avons embarqué le M3 à travers la France durant plusieurs semaines, entre voyages en TGV, séjour studieux en bord de mer et point d’accès mobile pour enfants en manque de réseau durant les trajets en voiture, retour d’expérience sur ce périphérique encore (trop) méconnu !
Ne vous fiez pas à sa taille : le Nighthawk M3 est un concentré de technologie
Sous ses 256 g se cache un modem Qualcomm SDX62, compatible avec la 5G sub-6 pour des pointes théoriques à 2,5 Gbit/s. Le Wi-Fi 6 double bande revendique quant à lui jusqu’à 3,6 Gbit/s agrégés, de quoi connecter une trentaine d’appareils sans essoufflement. Cette capacité permet notamment de maintenir une connexion stable même en cas d’utilisation simultanée pour du streaming HD, des appels vidéo ou des transferts de fichiers lourds.
Côté format, le Nighthawk M3 est un véritable concentré de technologie qui tient littéralement dans la main. Avec ses dimensions compactes de 105 x 105 x 21 mm, il est à peine plus large qu’un jeu de cartes et se glisse facilement dans une sacoche ou un sac à dos.
Netgear promet une couverture de 90 m² lorsque le routeur est branché sur secteur, et une autonomie « toute la journée » grâce à sa batterie amovible de 5 185 mAh. En pratique, dans une maison avec des murs porteurs, le rayon d’action optimal se situe autour de 5-6 mètres. Quant à l’autonomie, de nombreux facteurs peuvent jouer (nombre d’appareils connectés, distance, qualité du signal 5G) mais, il semble raisonnable de tabler sur six à sept heures à l’usage.
Désimlocké d’usine, le M3 fonctionne dans plus de 125 pays, un atout pour les globetrotteurs. De plus, l’appareil peut également fonctionner en mode « sans batterie », évitant ainsi les risques de surchauffe tout en augmentant légèrement ses performances.
Paris-Avignon : le test à grande vitesse
Pour notre premier test en conditions réelles, le M3 affronte l’épreuve du TGV lancé à travers la France. L’espace étant compté, notre nouveau compagnon reste bien bien calé dans une poche du sac à dos, positionné sous notre siège. Un emplacement pas forcément optimal en terme de réception 5G mais qui offre néanmoins l’avantage de limiter les risques d’oubli tout en étant à quelques dizaines de centimètres seulement de notre Macbook. De quoi assurer une liaison Wi-Fi solide entre notre hotspot et l’ordinateur et ce, malgré la présence de très nombreux périphériques Wi-Fi dans notre wagon en ce matin d’avril.
Le trajet entre Lyon et Valence est l’occasion de réaliser plusieurs Speedtest. Les débits mesurés oscillent entre 150 et 400 Mb/s en téléchargement et 10-40 Mbit/s en upload. Des variations qui s’expliquent évidemment par la qualité de réception très aléatoire dans un TGV lancé à plus de 200 km/h ! Néanmoins, ces débits s’avèrent largement suffisant pour travailler de façon sereine. Gérer ses mails, dialoguer avec ses collègues via Teams ou même échanger des fichiers s’effectue sans latence.
Au-delà des performances, ce premier test aura été l’occasion d’apprécier un premier atout en faveur du M3. Fini l’iPhone qui chauffe et dont l’autonomie diminue aussi vite que notre TGV file vers le Sud. Mais aussi un autre point, encore trop souvent ignoré, celui de la sécurité.
Sécurité : le rempart contre les réseaux publics
Ces dernières années, les réseaux Wi-Fi publics se sont multipliés. Café, restaurants, hôtels, gare et même les trains désormais (y compris sur les lignes TER), nombreux sont les lieux où le Wi-Fi est accessible, souvent gratuitement. Beaucoup d’utilisateurs n’hésitent pas à utiliser ces réseaux ouverts sans avoir conscience, qu’au-delà de l’apparente bonne affaire économique, se cache un risque non négligeable.
A l’heure où les cyberattaques se multiplient, il est très facile – et lucratif – pour un pirate de « snifer » ce qui transite sur un réseau Wi-Fi non sécurisé. Autrement dit, intercepter les données transmises, exposant les informations personnelles, mots de passe et autres données sensibles.
C’est ici que le M3 prend tout son sens : en transformant une simple carte SIM 5G en réseau Wi-Fi privé et chiffré, il permet de s’affranchir de ces réseaux publics non sécurisés. En activant son propre hotspot sécurisé, l’utilisateur garde le contrôle total sur ses connexions, tout en bénéficiant des débits 5G pour des transferts de données rapides et sûrs.
Cette fonctionnalité, souvent sous-estimée, fait du Nighthawk M3 un allié essentiel pour les travailleurs nomades ou ceux qui transitent régulièrement par des espaces publics. L’assurance d’une connexion privée et stable devient un argument majeur. Dans cette optique, l’investissement financier apparait alors moindre au regard de la sécurité apportée.
Week-end en Finistère Nord : de la pierre au mégabit
Notre seconde mise en situation fut bien plus tranquille. Cette fois, pas de déplacements à grande vitesse mais une installation fixe. Dans un Airbnb breton pour un séjour en famille alors le Finistère Nord et ses plages de rêve en toile de fond. Un paysage apaisant sauf quand la box mentionnée cache en réalité un ADSL « poussif » dès lors que plusieurs personnes sont connectées, dont certaines pour jouer en ligne et/ou visionner les derniers trends Tik Tok…
Par chance, le réseau 5G Orange est présent et va donc nous permettre de pousser le Nighthawk M3 dans ses retranchements avec, parfois, plus de dix périphériques connectés simultanément ! Aucun souci de stabilité et, branché en permanence sur une prise secteur, nul besoin de se soucier de l’autonomie, le M3 peut rester fonctionnel 24 heures sur 24. A l’inverse, le forfait data pourrait vite en devenir un mais un rapide coup d’oeil sur l’interface web d’administration proposée par Netgear permet de veiller au grain.
Quant aux débits, nous avons réalisé plusieurs tests en intérieur, puis en extérieur, avec ou sans l’antenne externe (proposée en accessoire – 50€) et comparés ces résultats à ceux obtenus en partage de connexion avec un iPhone 16 Pro (lui aussi sur le réseau Orange).
| Position | Netgear Download | iPhone Download | Netgear Upload | iPhone Upload | Netgear Ping | iPhone Ping |
|---|---|---|---|---|---|---|
| Intérieur | 380 | 356 | 17 | 15 | 31 | 29 |
| Intérieur avec antenne | 540 | – | 20 | – | 32 | – |
| Intérieur avec antenne collée vitre | 562 | – | 19 | – | 32 | – |
| Extérieur | 480 | – | 41 | – | 29 | – |
Les chiffres ci-dessus correspondent aux débits mesurés via Speedtest, exprimés en Mbit/s. Le ping est lui exprimé en ms.
Si l’écart est contenu de base entre le Nighthawk M3 et l’iPhone en partage de connexion, la différence est sans appel dès lors que l’antenne externe est connectée au routeur Netgear. A l’usage, la différence ne sera pas nécessairement perceptible pour l’utilisateur mais dans une zone où la couverture est faible, une antenne externe pourra faire la différence.
Nighthawk M3 : A l’heure du bilan
Après plus d’un mois passé en compagnie quasi-quotidienne du routeur Netgear, force est de constater qu’il serait difficile pour ne pas dire impossible de s’en passer désormais. Certes, l’investissement n’est pas anodin mais dès lors que vous en avez l’usage, il sera vite oublié. Que ce soit en mobilité ou de façon « fixe » en remplacement d’une box internet (pour les vacances ou même dans une résidence secondaire afin d’éviter de payer chaque mois un abonnement utile en réalité que quelques jours par an).
Les performances sont au rendez-vous mais ce n’est pas forcément le point le plus important. Nous avons été davantage séduits par la simplicité d’utilisation au quotidien. Glissé et laissé en veille au fond d’un sac ou une valise, il suffit d’ouvrir son MacBook pour retrouver instantanément un ordinateur fonctionnel. Les nouveaux mails ont déjà été « poussés » dans la boite de réception, pas besoin de tâtonner durant des secondes voire des minutes pour établir le partage de connexion. Et si vous utilisez plusieurs périphériques en simultané, là, le gain est encore plus visible. Le Nighthawk M3 étant capable de gérer jusqu’à 30 connexions sans broncher.
Soulignons également la simplicité d’utilisation. Il suffit de scanner un QR Code pour se connecter au réseau Wi-Fi mais aussi pour accéder à l’interface Web qui permet de consulter le volume de données échangées et/ou ajuster certains paramètres.
Netgear livre donc un produit opérationnel au quotidien. Pour autant, ces quelques semaines passées en compagnie du M3 laissent apparaitre quelques ombres au tableau.
L’impossibilité de prendre en charge les eSIM oblige à disposer d’une carte SIM au format nano. Si vous restez en France, ce ne sera sans doute qu’un détail mais pour les globetrotteurs qui jonglent entre les avions, cette absence les prive d’une souplesse désormais acquise.
Autre grief, pour afficher un tarif « abordable », Netgear a fait le choix d’intégrer un écran non tactile. La navigation s’effectue donc uniquement via l’unique bouton situé au sommet du M3. Il faut alors jongler entre appui court et appui long pour parcourir les différents menu et valider les actions souhaitées… Il flotte alors comme un sentiment de nostalgie pour qui a connu l’époque des premiers baladeurs MP3 ! Déroutant pour un appareil vendu 500 euros même si, avouons-le, à l’usage, ce n’est pas si gênant.
Pour pallier à ce « détail », il faut se tourner vers le Nighthawk M6 ou M6 Pro, commercialisés, respectivement, à 699€ et 999€. Outre l’écran tactile, et une interface plus « user-friendly », ces modèles bénéficient d’un port Ethernet (1 ou 2,5 Gbit/s) voire de connexions plus véloces (Wi-Fi 6E, 5G jusqu’à 4 Gbit/s). Est-ce que cela vaut objectivement l’écart de prix ? Pas sur…
| M3 (MR3150) | M6 (MR6150) | M6 Pro (MR6450) | |
|---|---|---|---|
| Débit 5G max | 2,5 Gb/s | 2,5 Gb/s | 4 Gb/s mmWave |
| Wi-Fi | AX3600 | AX3600 | AXE3600 (6E) |
| Écran | 2,4″ LCD | 2,4″ tactile | 2,8″ tactile |
| Ethernet | via dongle USB-C (5 Gb/s) | 1GbE natif | 2,5GbE natif |
| Prix EU | 499€ | 699€ | 999€ |
