Ces habitudes bien intentionnées nuisent aux oiseaux du jardin

Observer les oiseaux dans un jardin est un plaisir simple, mais précieux. Le ballet des mésanges, le chant discret des rougegorges, ou encore le vol rasant des moineaux : autant de petites scènes de nature qui apportent du calme et un sentiment de lien avec l’environnement. Pourtant, même avec les meilleures intentions, il arrive que certaines pratiques perturbent la vie des oiseaux, sans qu’on s’en rende compte.

En pensant les aider ou en aménageant son extérieur à sa manière, on peut parfois déséquilibrer leur mode de vie, leur alimentation ou leur reproduction. Voici trois erreurs fréquentes que l’on retrouve dans de nombreux jardins, et qui méritent d’être corrigées si l’on souhaite réellement protéger les oiseaux… et continuer à les accueillir en toute sérénité.

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1. Proposer de la nourriture inadaptée (ou au mauvais moment)

Donner à manger aux oiseaux est une pratique courante, surtout en hiver. Mais tous les aliments ne leur conviennent pas, et certaines erreurs peuvent même avoir des effets contraires à ceux recherchés.

Ce qu’on fait souvent :

  • Leur donner du pain ou des restes de repas : trop salé, trop sucré, difficile à digérer, cela peut entraîner des troubles digestifs, voire des carences.
  • Maintenir le nourrissage tout au long de l’année, même en pleine saison de nidification.

Pourquoi c’est un problème :

En période hivernale, un apport supplémentaire en graines ou en graisse végétale peut réellement aider certaines espèces à survivre. Mais en dehors de l’hiver, les oiseaux doivent trouver seuls leur nourriture naturelle (insectes, larves, baies…). Un nourrissage prolongé perturbe leur comportement, réduit leur instinct de recherche, et peut même déséquilibrer les chaînes alimentaires du jardin.

Ce qu’il vaut mieux faire :

  • Ne nourrir qu’en hiver, entre novembre et mars.
  • Privilégier des graines adaptées (tournesol, millet, noix concassées non salées) ou des boules de graisse sans filet plastique.
  • Nettoyer les mangeoires régulièrement pour éviter la prolifération de bactéries.

2. Tailler, tondre ou élaguer au mauvais moment

Le jardinage est souvent synonyme de nettoyage. Mais dans la nature, ce qui nous paraît désordonné est parfois vital pour la faune. Un buisson envahi, une haie non taillée, un arbre un peu creux… tout cela peut représenter un abri, un nid ou une source de nourriture pour les oiseaux.

Ce qu’on fait souvent :

  • Tailler les haies ou les arbres au printemps ou en été, pour que le jardin soit plus “propre”.
  • Tondre la pelouse très régulièrement, sans laisser de zones refuge.

Pourquoi c’est un problème :

De nombreuses espèces d’oiseaux nichent dans les haies ou les bosquets, souvent entre mars et juillet. Une taille durant cette période peut détruire un nid actif, effrayer les parents ou exposer les petits aux prédateurs. Quant aux tontes trop fréquentes, elles limitent la biodiversité du sol, ce qui réduit la présence d’insectes, essentiels à l’alimentation de nombreux oiseaux, notamment lors de l’élevage des jeunes.

Ce qu’il vaut mieux faire :

  • Tailler les haies à l’automne ou à la fin de l’hiver, hors période de nidification.
  • Laisser des zones en friche ou peu tondues, surtout au fond du jardin ou dans les coins peu fréquentés.
  • Conserver des tas de branches, de feuilles ou de bois mort, qui servent de cachettes et d’abris à une petite faune utile aux oiseaux.

3. Installer des nichoirs ou des mangeoires sans réfléchir à leur emplacement

Proposer un abri ou un point de nourrissage est une bonne idée… à condition de le faire correctement. De nombreux nichoirs sont posés trop bas, mal orientés, ou trop proches d’une zone de passage, ce qui expose les oiseaux au stress ou aux prédateurs.

Ce qu’on fait souvent :

  • Accrocher un nichoir à hauteur d’homme, pour mieux observer.
  • Le fixer au tronc d’un arbre isolé ou contre un mur en plein soleil.
  • Installer une mangeoire trop près du sol ou sous une fenêtre.

Pourquoi c’est un problème :

Un nichoir mal placé est souvent ignoré… ou devient un piège. Trop exposé au soleil, il surchauffe. Trop bas, il attire les chats. Trop visible, il n’est pas utilisé. Quant aux mangeoires mal positionnées, elles peuvent faciliter l’attaque par des prédateurs ou devenir un point de conflit entre espèces.

Ce qu’il vaut mieux faire :

  • Installer les nichoirs à 2 à 3 mètres de hauteur, dans un endroit calme, à l’abri du vent direct.
  • Orienter l’entrée au sud-est ou à l’est, pour éviter les fortes chaleurs.
  • Fixer solidement le nichoir pour qu’il ne bouge pas au vent.
  • Éloigner les mangeoires des zones de passage ou des cachettes à chats (buissons denses, murets…).

En résumé

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Les oiseaux ne demandent pas grand-chose : un abri sûr, un peu de tranquillité, de quoi se nourrir et élever leurs petits. Pourtant, certaines habitudes de jardinage ou de nourrissage peuvent involontairement nuire à leur équilibre. En modifiant quelques gestes, on peut transformer son jardin en refuge vivant et durable, où la nature trouve sa place… sans perturber notre confort.

Observer les oiseaux, c’est aussi apprendre à respecter leur rythme, leur discrétion, leur besoin de calme. Et souvent, il suffit de faire un peu moins, de laisser un coin de jardin en liberté, pour qu’ils reviennent et s’installent durablement.

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