Il y a les légumes vedettes du potager, ceux qui demandent chaleur, soins constants et un peu de doigté pour être réussis. Et puis il y a ceux, plus modestes, qu’on oublie parfois… mais qui reviennent toujours, fidèles, productifs, et solides face aux caprices de la météo. En ce mois de mai, alors que le potager prend son rythme de croisière, il est temps de redonner sa juste place à l’un d’entre eux : le chou kale.
Facile à cultiver, increvable ou presque, peu sensible aux maladies, le chou kale est un allié de choix pour les jardiniers qui veulent récolter tard dans l’année sans stress. Et s’il a longtemps été boudé, son retour en grâce dans l’alimentation saine lui vaut désormais une belle popularité, méritée.
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Voici pourquoi — et comment — vous devriez le planter dès maintenant.
Le chou kale, un dur à cuire… mais tendre à manger
Appartenant à la grande famille des brassicacées (comme le chou-fleur, le brocoli ou les navets), le chou kale est un chou non pommé. Autrement dit, il ne forme pas de boule compacte, mais une touffe de feuilles frisées ou légèrement ondulées, que l’on cueille au fur et à mesure de ses besoins.
Ses qualités sont nombreuses : il pousse dans presque tous les sols, résiste très bien au froid (il continue à produire en automne, voire en hiver), et offre des feuilles riches en vitamines, minéraux, fibres et antioxydants. C’est l’un des légumes-feuilles les plus nutritifs du potager.
Et contrairement à ce que l’on pense souvent, il est délicieux quand il est bien cuisiné : cru en salade (massé avec du citron), sauté à la poêle, en chips au four ou en soupe rustique.
Pourquoi le planter maintenant ?
Mai est le moment parfait pour installer vos jeunes plants de chou kale en pleine terre. Le sol est suffisamment réchauffé, les risques de gel sont passés, et les jours sont assez longs pour garantir une belle croissance initiale.
Planté maintenant, le kale passera l’été à se développer tranquillement, et vous commencerez à récolter les premières feuilles dès août, voire un peu avant. Plus vous récoltez, plus il repousse. Et à l’inverse de nombreux légumes estivaux, il ne craint pas la fraîcheur de l’automne. Il supporte même les premières gelées sans broncher, ce qui en fait un des rares légumes frais disponibles en pleine saison froide.
Comment le cultiver au potager ?
Le chou kale est peu exigeant, mais comme tout bon légume-feuille, il préfère un sol riche et frais, légèrement humifère. Travaillez votre terre en profondeur, incorporez un peu de compost bien mûr, et évitez les emplacements où vous avez déjà cultivé des choux ou des navets l’an dernier (rotation conseillée).
Vous pouvez planter des jeunes plants issus de vos semis (faits en mars-avril), ou acheter des plants en godets. Espacez-les de 40 à 50 cm, car la plante peut devenir volumineuse. Plantez-les jusqu’au collet (base des feuilles), tassez, arrosez généreusement, et paillez si possible pour conserver l’humidité.
Côté exposition : plein soleil ou mi-ombre, les deux lui conviennent.
Et l’entretien ?
Très simple. Arrosez modérément mais régulièrement pendant les premières semaines, surtout en période sèche. Dès que les feuilles sont bien développées (environ 25 à 30 cm), vous pouvez commencer à les récolter feuille par feuille, en partant du bas.
Plus vous cueillez, plus il produit. Il ne monte pas rapidement en graines, ce qui permet une longue période de récolte, souvent jusqu’à décembre, voire au-delà dans les régions douces.
Surveillez simplement les altises et les pucerons au printemps, et protégez les jeunes plants avec un voile si besoin. Mais globalement, le chou kale est très peu sensible aux maladies.
Un vrai couteau suisse au jardin (et en cuisine)
En plus de sa rusticité, le kale a l’avantage de se marier avec presque tout en cuisine. Il se cuisine comme les épinards, mais se conserve mieux. On peut en faire des chips au four, des poêlées, des quiches, des soupes, ou le consommer cru, finement émincé.
Il peut aussi être intégré à des haies nourricières ou à des massifs comestibles, grâce à son feuillage décoratif vert foncé, bleuâtre ou même pourpre selon les variétés.
Et pour les familles : les enfants qui n’aiment pas les légumes peuvent être surpris par la douceur du kale en chips croustillantes.
Si vous cherchez un légume résistant, nutritif, généreux, décoratif et facile à cultiver, le chou kale coche toutes les cases. Et c’est maintenant, en mai, qu’il faut l’installer pour profiter pleinement de ses bienfaits à la fin de l’été et en automne.
Il ne vous demandera ni traitements chimiques, ni entretien lourd, et vous accompagnera bien au-delà de la saison chaude, quand la plupart des légumes rendront l’âme. Bref, le kale n’est pas qu’un effet de mode : c’est un allié durable du potager, et il mérite toute votre attention.