Vous rêvez de croquer une pomme juteuse et sucrée directement cueillie sur votre arbre ? Attention, car sans intervention dès maintenant, vous risquez de partager votre récolte avec un indésirable bien connu des jardiniers : le ver de la pomme, larve de la tristement célèbre carpocapse (Cydia pomonella).
Juin, c’est le moment stratégique où tout se joue. Si vous agissez cette semaine, vous pouvez empêcher les pontes et garantir une récolte saine, sans avoir à recourir à des produits chimiques. Voici le geste simple mais essentiel à réaliser dès aujourd’hui.
Le mois de juin avance, et avec lui, les premières journées écrasantes. Si vos hortensias sont bien feuillus et prometteurs, ils peuvent aussi souffrir brutalement de la chaleur et du soleil de plomb...Lire la suite
Pourquoi intervenir en juin ?
La floraison touche à sa fin, les jeunes fruits commencent à se former, et c’est précisément le moment où les papillons adultes du carpocapse sortent de leur chrysalide pour s’accoupler.
Chaque femelle pond ensuite ses œufs sur les jeunes pommes ou à proximité, généralement entre fin mai et début juillet, selon la météo. Une semaine plus tard, les larves pénètrent à l’intérieur du fruit… et le reste, vous le connaissez : trous, pourriture interne, fruits véreux.
Pour éviter ça, il faut intercepter les papillons adultes avant la ponte, ou piéger les larves à leur sortie.
Le geste à faire maintenant : installer des pièges à phéromones
Le moyen le plus simple, naturel et efficace pour limiter les dégâts est d’installer des pièges à phéromones. Ces petits dispositifs imitent l’odeur des femelles et attirent les mâles dans une boîte engluée, coupant ainsi le cycle de reproduction.
Comment les utiliser ?
- Installez un piège par arbre, suspendu à une branche à mi-hauteur.
- Orientez-le vers le sud ou l’est, à l’abri de la pluie.
- Mettez en place dès début juin et laissez-le en place jusqu’à la mi-août.
- Changez la capsule de phéromones au bout de 6 semaines environ.
Avantages du piège
- Il permet de surveiller la pression du parasite (en comptant les captures).
- Il réduit fortement la reproduction si installé à temps.
- Il est 100 % sans traitement, sans danger pour les pollinisateurs.
Autres gestes pour compléter la protection
1. Ramassez tous les fruits tombés
Un fruit tombé abrite souvent une larve. Ramassez-les régulièrement, ne les laissez jamais pourrir au sol. Mettez-les au compost (fermé) ou jetez-les.
2. Posez une bande piège sur le tronc
En été, les larves qui quittent les fruits cherchent à s’abriter dans l’écorce ou sous les écorces fendues pour se nymphoser.
- Entourez le tronc avec une bande de carton ondulé (20 cm de large) à 50 cm du sol.
- Les larves s’y logeront, vous n’aurez plus qu’à retirer la bande et la brûler début août.
3. Taillez pour aérer
Une ramure bien aérée permet à la lumière et à l’air de circuler, ce qui perturbe le repérage des fruits par les papillons. Cela limite aussi l’humidité, facteur de développement des maladies secondaires.
Erreurs fréquentes à éviter
- Trop attendre pour poser les pièges : s’ils ne sont pas en place avant la ponte, ils n’empêcheront pas les dégâts.
- Penser qu’un seul piège suffit pour tout le verger : il faut un piège par arbre ou, au minimum, un tous les 5 mètres.
- Négliger les fruits tombés : un seul fruit infesté peut libérer une dizaine de larves, qui réinfecteront vos pommes l’année suivante.
Et pour les pommiers en pot ou jeunes ?
Même un jeune pommier ou un arbre en bac peut être attaqué. Le carpocapse ne fait pas la différence. Dans ces cas-là, les dégâts sont souvent plus visibles car le nombre de fruits est limité.
Installez un piège, surveillez régulièrement, et pensez à une bande de carton si le tronc est suffisamment développé.
Un petit geste maintenant, une récolte entière sauvée
Avec un simple piège et un peu de vigilance, vous pouvez éviter les vers dans vos pommes sans produits chimiques, tout en préservant l’équilibre du jardin.
Ce week-end, prenez quelques minutes pour suspendre les pièges, inspecter les fruits, et nettoyer les premières chutes. Vous verrez : vos pommes seront saines, croquantes… et surtout pleines de plaisir, pas de surprises.
Agir maintenant, c’est récolter mieux dans deux mois.