Vous le sentez, là, au creux du ventre ou au fond de la gorge. Il y a quelque chose qui cherche à sortir : un malaise, une colère, une tristesse, un besoin… Mais au moment d’en parler, ça bloque. Les mots ne viennent pas. Ou alors, vous les avalez.
Et à la place, vous dites « ça va », « c’est pas grave », « laisse tomber ».
Pourquoi est-ce si difficile d’exprimer ce qu’on ressent ? Et pourquoi est-ce essentiel, justement, d’apprendre à le faire ?
1. Ce qui vous empêche de dire ce que vous ressentez
1. Vous avez peur d’être jugé ou mal compris
Mettre des mots sur ses émotions, c’est s’exposer. Montrer une part vulnérable de soi. Et ça fait peur. Vous vous dites peut-être que si vous vous ouvrez, on vous trouvera trop sensible, trop compliqué, trop « trop ».
2. Vous ne voulez pas déranger
Vous avez peut-être appris à rester discret, à ne pas faire de vagues, à garder vos états d’âme pour vous. Résultat : vous placez les émotions des autres au-dessus des vôtres. Vous vous taisez pour préserver l’ambiance, ou pour ne pas « en rajouter ».
3. Vous avez du mal à identifier ce que vous ressentez
Parfois, ce n’est pas qu’on ne veut pas dire… c’est qu’on ne sait même pas ce qu’on ressent. Est-ce de la tristesse ? De la colère ? Un mélange des deux ? Le brouillard émotionnel est réel — surtout quand on a passé des années à ne pas s’écouter.
4. Vous avez déjà essayé… et on ne vous a pas écouté
Il suffit de quelques expériences mal vécues — être ignoré, ridiculisé, interrompu — pour qu’on préfère se taire. Par protection. Mais à force de faire ça, on finit par se couper de soi-même.
2. Ce que ça provoque, à force de tout garder
- Vous accumulez de la tension : à force de ravaler, votre corps parle pour vous (maux de ventre, fatigue, nervosité, irritabilité).
- Vous nourrissez des incompréhensions : les autres ne savent pas ce que vous vivez, donc ils ne peuvent pas adapter leur comportement.
- Vous vous éloignez de vos besoins réels, parce qu’ils n’ont jamais d’espace pour s’exprimer.
Et non, exprimer ce qu’on ressent ne rend pas les choses plus compliquées. Au contraire : ça simplifie les relations. Ça évite les malentendus, les rancunes silencieuses, les tensions qui explosent sans prévenir.
3. Comment réapprendre à dire ce que vous ressentez
1. Commencez par le faire pour vous-même
Prenez l’habitude de vous demander :
- Qu’est-ce que je ressens, là, maintenant ?
- Est-ce que j’ai besoin de quelque chose ?
- Est-ce que je me sens en colère, triste, frustré… ou simplement fatigué ?
Nommer une émotion, c’est déjà un premier pas vers la libération.
2. Utilisez des phrases simples
Pas besoin de grand discours. Vous pouvez dire, tout simplement :
- « Je me sens un peu mal à l’aise avec ce qui s’est passé. »
- « J’ai besoin de te dire quelque chose d’important. »
- « Je ne suis pas très bien en ce moment, mais j’ai du mal à l’expliquer. »
La sincérité touche plus que la perfection.
3. Choisissez bien votre moment (et vos personnes)
Parlez à quelqu’un qui peut entendre ce que vous avez à dire, dans un cadre calme, sans tension immédiate. Tous les espaces ne sont pas propices à l’expression de soi, et ce n’est pas grave. Choisissez les bons.
4. Apprenez à rester avec l’inconfort
Oui, parler de ce qu’on ressent peut provoquer un silence gênant, une émotion qui monte, une réaction inattendue. Mais ce moment inconfortable est souvent le point de départ d’un mieux-être.
4. Dire ce qu’on ressent, ce n’est pas être faible — c’est être vrai
Vous n’avez pas à tout dire, tout le temps. Mais vous avez le droit — et même le devoir envers vous-même — de ne pas toujours faire semblant que tout va bien.
Aujourd’hui, demandez-vous :
Quelle émotion j’ai retenue dernièrement… alors que j’aurais pu l’exprimer ?
Et si ce n’est pas facile, ce n’est pas grave. Exprimer ce qu’on ressent, ça s’apprend. Et ça change tout.