Pourquoi le cheat meal, ce n’est pas une si bonne idée
Le cheat meal, ou « repas de triche », est une pratique largement répandue dans les milieux du fitness et de la nutrition. Il consiste à s’accorder un repas hypercalorique, souvent riche en gras et en sucres, en guise de récompense après une période de restriction alimentaire. L’idée derrière ce concept est simple : se faire plaisir sans culpabiliser tout en maintenant une alimentation saine le reste du temps.
Mais si cette approche semble séduisante en théorie, elle peut aussi entraîner des effets contre-productifs, voire délétères pour la santé et les performances physiques. Voici pourquoi le cheat meal n’est pas forcément une bonne idée.
1. Une bombe calorique qui peut ruiner vos efforts
L’un des principaux problèmes du cheat meal est qu’il pousse souvent à des excès. Un repas de triche peut facilement dépasser les 1 500 à 2 500 calories, voire plus, en fonction des aliments consommés.
Exemple d’un cheat meal classique :
- Un burger avec frites + soda : 1 200 kcal
- Une part de gâteau au chocolat : 500 kcal
- Un milkshake ou un cocktail sucré : 500 kcal
Résultat : en un seul repas, vous pouvez absorber autant de calories qu’en une journée complète. Si vous êtes en déficit calorique pour perdre du poids, ce type d’excès peut annuler les efforts de la semaine en un instant.
2. Un impact négatif sur le métabolisme
Certains défendent l’idée que le cheat meal stimule le métabolisme en relançant la production de leptine (hormone qui régule la faim). En réalité, le métabolisme ne fonctionne pas sur une journée mais sur le long terme.
- Un repas trop riche en gras et en sucres peut provoquer une résistance à l’insuline et un stockage accru des graisses.
- Une surcharge de sel et de glucides entraîne une rétention d’eau, provoquant un gonflement et une sensation d’inconfort.
- Un excès de sucres rapides peut générer un pic glycémique, suivi d’une baisse brutale d’énergie, favorisant les fringales.
Plutôt que de stimuler le métabolisme, un cheat meal mal maîtrisé peut en réalité ralentir la progression en perturbant l’équilibre hormonal et la régulation de la faim.
3. Une relation malsaine avec la nourriture
Le concept de cheat meal repose sur une dichotomie : « bons » aliments la semaine, « mauvais » aliments le jour de triche. Ce schéma peut conduire à une relation problématique avec la nourriture, favorisant un cycle de restriction et de surcompensation.
- Certains développent une obsession pour leur cheat meal, planifiant à l’avance tout ce qu’ils vont manger en mode « compensation ».
- Cette approche peut favoriser des troubles du comportement alimentaire, notamment des compulsions suivies de culpabilité.
- À long terme, cela peut créer un effet yo-yo, où l’on alterne entre phases de privation et phases d’excès, rendant toute stabilisation du poids difficile.
4. Des effets psychologiques contre-productifs
Après un cheat meal copieux, beaucoup ressentent une culpabilité qui peut impacter leur motivation.
- Certains tentent de compenser avec une séance de sport excessive, ce qui peut conduire à du surentraînement.
- D’autres se disent « fichus pour la semaine » et prolongent leur cheat meal en cheat day, voire en cheat weekend, retardant encore plus leur progression.
Au final, ce repas censé être une récompense devient un frein à la régularité et à l’équilibre alimentaire.
5. Un cheat meal régulier n’est pas indispensable
Contrairement aux idées reçues, il est tout à fait possible de se faire plaisir sans avoir besoin d’un cheat meal programmé. L’objectif est d’adopter une alimentation flexible et durable qui ne génère ni frustration ni excès.
Voici quelques alternatives au cheat meal classique :
✅ Intégrer des plaisirs modérés au quotidien : Un carré de chocolat noir, une poignée de noix caramélisées, une pizza maison avec des ingrédients de qualité… Plutôt que de tout concentrer en un seul repas, mieux vaut s’autoriser de petits écarts contrôlés régulièrement.
✅ Privilégier le concept de « refeed » plutôt que de « cheat » : Un refeed consiste à augmenter légèrement ses apports en glucides, mais avec des aliments plus sains (riz complet, patate douce, fruits). Contrairement au cheat meal, il vise à recharger l’organisme sans excès.
✅ Apprendre à écouter son corps : Manger selon ses envies et besoins sans tomber dans des schémas tout ou rien.
Conclusion : faut-il abandonner le cheat meal ?
Le cheat meal peut être une solution temporaire pour ceux qui suivent une diète très stricte, mais il présente plusieurs inconvénients :
- Il favorise les excès caloriques et le stockage des graisses.
- Il peut entraîner une relation malsaine avec la nourriture et un cycle de restriction/excès.
- Il n’apporte aucun bénéfice métabolique réel et peut freiner la progression.
L’approche la plus saine reste une alimentation équilibrée et flexible, où le plaisir alimentaire est intégré au quotidien sans frustration excessive. Plutôt que d’attendre un « cheat meal », mieux vaut s’autoriser des petits plaisirs de façon contrôlée pour tenir sur la durée.