Avoir un enfant, ça rapproche. Ou pas. Entre les couches, les nuits hachées et les tensions qui montent sans prévenir, certains couples se retrouvent à deux doigts de l’explosion. Ce phénomène porte un nom : le baby clash. Un terme pas très glamour, mais qui décrit une réalité bien connue des jeunes parents, même si peu osent la mettre en mots.
Fatigue, frustration, solitude… ce que beaucoup vivent dans l’ombre n’a rien d’anormal. La vraie question, c’est : comment ne pas laisser le couple couler ?
Quand l’amour ne suffit plus
Le baby clash n’est pas une invention médiatique. C’est ce moment où le quotidien parental prend toute la place, laissant peu de place au reste : la vie de couple, le désir, le dialogue. Même les couples solides peuvent se retrouver paumés face à ce chamboulement.
Il ne s’agit pas d’un simple coup de mou. C’est souvent un vrai virage à prendre. Et si on le négocie mal, ça peut laisser des traces.
Le combo est connu : manque de sommeil, stress permanent, changement de rythme, charge mentale explosive. Et puis surtout, ce flou entre “devenir parents” et “rester un couple”. Chacun essaie de faire de son mieux… mais tout devient sujet à tension. Qui fait quoi, qui dort le moins, qui en fait le plus ? Même les petites choses prennent des proportions délirantes.
Et les hommes dans tout ça ?
Souvent, les hommes se sentent pris entre deux feux : vouloir bien faire sans savoir comment s’y prendre. La fatigue est là, la pression aussi, et parfois, la sensation d’être à côté de la plaque. Pas parce qu’on ne veut pas s’impliquer, mais parce que le mode d’emploi n’existe pas.
Beaucoup reconnaissent qu’ils n’ont pas toujours les mots, pas le réflexe de parler. Certains s’éloignent, par pudeur ou par peur de mal faire. D’autres encaissent, jusqu’à craquer.
Mais ce n’est pas une fatalité. Il ne s’agit pas de blâmer, mais de comprendre. La clé, c’est d’oser prendre sa place, même si ça veut dire se planter au début. Et surtout, ne pas rester spectateur du couple qui vacille.
Comment éviter que ça parte en vrille
Il n’y a pas de recette magique, mais il y a des leviers concrets. Et ce qui fonctionne le mieux, ce sont souvent des trucs simples, à deux.
Déjà, parler. Vraiment. Pas juste “il reste du lait ?”, mais poser les vraies questions : Tu te sens comment ? Qu’est-ce qui coince ? Comment on peut s’aider ? Ensuite, ne pas attendre que tout soit au bord de l’explosion pour réagir.
Se créer des moments à deux, même courts. Se rappeler qu’on est encore un couple, au-delà du rôle de parents. Et pourquoi pas, faire appel à une tierce personne, si le dialogue bloque. Thérapeute, sage-femme, psy de couple… c’est pas un aveu de faiblesse, c’est un outil pour avancer.
Enfin, préparer le terrain avant l’arrivée de bébé, autant que possible. Parler de la répartition des tâches, de la fatigue, des attentes. Parce que quand tout explose à 3h du matin, c’est pas le moment idéal pour lancer un débat.
Le baby clash n’est pas la fin, c’est un virage
Tous les couples passent par des turbulences. Mais le baby clash, c’est un moment charnière. Il peut éloigner… ou rapprocher, à condition de le prendre au sérieux. L’objectif, ce n’est pas de retrouver la vie d’avant. C’est de construire autre chose, à deux, dans cette nouvelle réalité.
Et non, ça ne rend pas le couple moins fort. Au contraire. Ceux qui s’en sortent témoignent souvent d’un lien plus solide, plus lucide. Parce qu’ils ont traversé la tempête, ensemble.
Alors oui, devenir parent, ça secoue. Mais ce n’est pas un naufrage inévitable. C’est un test. Un vrai. Et on peut le passer avec les honneurs, à condition d’être deux à tenir la barre.