Une voiture spacieuse, confortable, (relativement) puissante, technologique et efficiente, en 2025, c’est un SUV. En théorie. Mais comme Toyota maîtrise à la perfection l’art du contre-pied et que plus de 3 millions d’exemplaires ont été écoulés depuis son lancement en 1997, c’est bien d’une berline dont il va être question ici. En l’occurrence la Prius cinquième du nom, équipée d’un moteur hybride rechargeable.
Avec ses lignes toujours audacieuses et ses belles promesses sur le papier, l’atypique nippone semble disposer de sérieux atouts pour contrer l’hégémonie des SUV… Nous sommes partis essayer cette Toyota Prius PHEV en terres lyonnaises pour le vérifier.
Une berline qui se prend pour un coupé
La Toyota Prius a toujours marqué les esprits par son design. Mais pas forcément de façon positive. Mais déjà en 2016, avec l’essai de la quatrième génération, on avait senti un frémissement stylistique. Aujourd’hui, avec la Prius 5, Toyota nous propose une voiture qui se remarque et sur laquelle on se retourne (littéralement), avec une silhouette élancée et franchement agréable à regarder.
Côté dimensions, elle affiche 4m60 de long pour 1m78 de large, une hauteur abaissée à 1m43 (-5 cm) et un empattement allongé de 50 mm (à 2m75). Si l’on ajoute des pneus de 19 pouces sur notre modèle d’essai, le look de cette nouvelle Prius se rapproche assurément de celui d’un coupé. De façon plus générale, le design se veut « dynamique et élégant », loin du « style carré » si distinctif des premières versions. Cela se traduit par exemple par une ligne de toit étirée, qui atteint son sommet juste derrière la porte du conducteur : de profil, on comprend que ces lignes épurées ont été pensées pour optimiser l’aérodynamisme du véhicule.
Et s’il fallait une preuve supplémentaire que cette Prius a de l’allure, Toyota ne manque pas de rappeler qu’elle a reçu le prestigieux Red Dot Design Award dans la catégorie Product Design.
Le plaisir de conduite n’est pas mort !
Avoir une belle gueule, c’est bien. Cela peut aider dans la vie. Même quand on est une voiture. Mais dans tous les cas, ça ne suffit pas. Heureusement, cette Prius a d’autres atouts dans la manche.
On peut par exemple dire d’elle qu’elle est accueillante et qu’on se sent bien à l’intérieur : sièges chauffants à l’avant, climatisation bizone, toit vitré panoramique, rangements optimisés… Les trajets au long cours ne sont assurément pas un problème, même pour deux adultes à l’arrière. Le conducteur, lui, pourra vite constater que l’on peut encore prendre du plaisir à conduire en 2025.
Le petit volant (35 cm de diamètre) associé à une position de conduite au plus près du sol permet de maximiser les sensations. Et nul besoin de passer en mode sport pour cela, la nouvelle plateforme GA-C de Toyota ayant été bien pensée dans tous les cas : plus rigide et plus légère, elle permet à la voiture d’afficher un centre de gravité plus bas grâce à la nouvelle position de sa batterie. Cela peut sembler anodin, mais on ressent clairement la différence sur les routes sinueuses des Monts du Lyonnais.
Pour dévorer le bitume, la Prius peut aussi compter sur sa motorisation hybride rechargeable de troisième génération : avec une puissance totale cumulée de 223 chevaux, elle offre 100 chevaux de plus que la précédente. Cela lui suffit pour abattre le 0-100km/h en 6,8 secondes et offrir de belles reprises (même si certains trouveront sans doute encore à redire sur la boîte e-CVT). Mais là où la berline japonaise impressionne encore, c’est au niveau de sa consommation.
Se fier au cycle WLTP n’a guère de sens pour une hybride rechargeable, même si Toyota affirme que la Prius peut atteindre 111 km en mode tout électrique en ville (et 72 km en cycle mixte). En revanche, au terme de notre essai qui aura principalement alterné entre circulation urbaine et routes de campagne, la consommation n’aura jamais excédé 4,4l/100km, sans avoir cherché à faire de l’éco-conduite. A titre de comparaison, sur un parcours similaire, ce chiffre dépassait légèrement les 5l/100km avec le C-HR hybride de 200 chevaux.
En résumé, notre avis sur la Toyota Prius
Il peut paraître vain de toujours opposer les SUV au « reste du monde ». Mais à une époque où les propositions de tous les constructeurs ont tendance à s’homogénéiser, il est bon de voir apparaître un peu de variété. Inclassable ou atypique, la Prius l’est depuis plus de 25 ans déjà et cette cinquième génération a le bon goût d’avoir gommé de nombreux défauts.
Avec ses lignes séduisantes, son efficience et son équipement assez riche (feux de route adaptatifs, caméra de recul nettoyante, système d’ouverture sans clé, régulateur de vitesse adaptatif intelligent…), elle saura répondre aux attentes de nombreux automobilistes. Bien sûr, le tableau ne pourra pas être totalement idyllique. Ainsi, même s’il gagne 31l, à 284 litres, le volume du coffre aurait gagné à être plus conséquent, puisqu’il se situe là au niveau d’une Dacia Spring, de la nouvelle Hyundai Inster ou de la Toyota Yaris… Quant aux deux écrans situés sur la console centrale et derrière le volant, on laissera à chacun la possibilité de débattre sur leur ergonomie…
Enfin, à l’heure où nombreux sont ceux qui aiment se gausser des temps de charge des voitures électriques ou hybrides, la Prius nous a quelque peu déçus sur ce point. Avec son chargeur embarqué de 3,5 kW, il faudra compter 4 bonnes heures pour refaire le plein de batterie (soit le double de la plupart de ses concurrentes PHEV). Mais la concurrence, parlons-en justement : les berlines hybrides rechargeables ne sont pas légion sur le marché et cette Toyota Prius (on ose à peine citer la Citroën C5 X ou feue la Skoda Octavia) peut voir venir.
Reste l’inévitable question du prix : avec une gamme accessible à partir de 43 900€ (et 47 450€ pour notre modèle d’essai dans sa finition Design), la cinquième génération a connu une sérieuse inflation par rapport à la mouture précédente (un peu moins de 31 000€), mais se situe dans les mêmes eaux que deux références telles que la Golf eHybrid ou la Peugeot 308 Hybrid GT.