Vivarium : le film le plus angoissant de ce début d’année

Thriller psychologique Vivarium de Locan Finnegan

Imaginez-vous en couple à la recherche de votre première maison. En compagnie d’un agent immobilier des plus étranges, vous allez petit à petit vous retrouver piégés dans un lotissement.

Et cette question persistante : décide-t-on de l’endroit où l’on vit ? Voilà, c’est à peu près le pitch de Vivarium, un thriller psychologique angoissant en salles ce 11 mars 2020.

Le printemps est enfin arrivé et avec lui, une nouvelle sélection de séries télévisées incontournables vous attend ! Pour ceux qui cherchent à agrémenter leurs soirées ou week-ends, voici une liste d...Lire la suite

Jesse Eisenberg comme vous ne l’avez jamais vu

Avec son prix de la Fondation Gan à la Diffusion reçu dans le cadre de la Semaine de la Critique 2019 à Cannes, Vivarium de Locan Finnegan est tout à tour un film de science-fiction, un thriller, et même un film d’horreur.

Le réalisateur s’est amusé avec les codes du cinéma du genre pour nous proposer un film déroutant et percutant à la fois, sublimement servi par trois acteurs loin de leur zone de confort : Jesse Eisenberg, qui livre une interprétation tout en sensibilité, Imogen Poots et le mystérieux Eanna Hardwicke.

Le film cherche à nous mettre en garde, par le biais de l’installation d’un jeune couple dans un lotissement apparemment banal et tranquille, contre un système écrasant qui cherche à placer chaque être humain dans une case.

Ici, le cinéma nous interroge sur notre finalité ici-bas avec un film où le fantastique, l’irrationnel, la folie, mais aussi l’absurde se conjuguent pour offrir une séance dérangeante et hypnotique.

Un scénario apparemment simple

Alors, Vivarium, de quoi ça parle ? Gemma et Tod, respectivement interprétés par Imogen Poots et Jesse Eisenberg, entrent dans une agence immobilière pour y trouver le logement de leurs rêves.

Dans un lotissement tout neuf avec ses villas identiques et alignées, ses murs peints en vert, son petit jardinet, son garage et sa fameuse petite palissade qui sépare du voisin, on a toutefois une impression de malaise avec cette uniformité qui semble s’étendre à l’infini.

Dans cette allégorie du quartier de banlieue où l’on est à la fois anonyme et seul, il semble que les deux protagonistes vivent ici sans entourage et surtout dans l’impossibilité de sortir du lotissement.

Le décor est planté : choisit-on vraiment l’endroit où l’on vit ?

Vivarium, bien plus qu’un simple film à concept

Misant sur son caractère quelque peu délirant, décalé, voire original, Vivarium pourrait a priori ne pas séduire.

Ses décors verts et laids, une qualité des images numériques qui rappellent le début des années 2000 — le film est prévu pour mars 2020 — et une esthétique discutable laissent pourtant la place à ce quelque chose d’inexplicable qui s’appuie à la fois sur une perfection matérielle et sur la folie de ses personnages.

Pourquoi ? Difficile d’identifier les raisons de cette attirance, mais c’est ce qui fait la magie du cinéma, n’est-ce pas ?

Avec Vivarium, le rythme devient un personnage à part. D’une efficacité incroyable, on comprend le concept au bout de 10 minutes. Le rythme s’enchaine ensuite de manière fluide sans laisser le temps au spectateur de souffler ni le temps aux protagonistes de rationaliser ce qui leur arrive.

Un film hypnotique dont vous ne ressortirez pas indemne

En faisant penser aux films Mother! pour la conception temporelle, Truman Show pour la mise en scène de l’isolement à l’intérieur d’un monde 100 % factice et à Un jour sans fin pour ce besoin de tisser un lien entre les temps et l’espace, Vivarium hypnotise.

Le long métrage de Lorcan Finnegan pousse ici le concept dans ses retranchements, une curiosité cinématographique comme un trip halluciné où les acteurs demeurent convaincants.

Au final, Vivarium se pose comme un moment à la fois jouissif, passionnant et perturbant. Ce cocktail en fait sûrement l’un de nos coups de cœur et l’un des films le plus attendus de ce premier semestre 2020.

Ce film met en scène tous nos tocs, notamment celui de vouloir chercher le confort dans tout ce que nous faisons… mais jusqu’à quel prix ?

Abonnez vous à notre Newsletter gratuite

Abonnez vous à notre newsletter pour recevoir 2 fois par semaine les nouveaux articles de Masculin.com. Vos données ne sont ni vendues, ni partagées avec des tiers.

Et s’il ne dure que 1h37, il continuera à vous obséder longtemps après votre sortie du cinéma. Vous savez à quoi vous attendre à partir de ce 11 mars 2020.