Le réarmement démographique à l’épreuve de la « sex recession »

A l’heure du réarmement démographique voulu par Emmanuel Macron, il semblerait que la France soit confrontée à un paradoxe majeur : celui d’une baisse notable de l’activité sexuelle, en dépit des efforts pour encourager la natalité. Cette « récession sexuelle », mise en lumière par une étude récente d’Ifop pour LELO, souligne une diminution des rapports sexuels chez les Français, une tendance particulièrement prononcée chez les jeunes.

Le constat d’une baisse de l’activité sexuelle

Selon cette étude, la fréquence des rapports sexuels a significativement chuté au cours des dernières années, révélant une tendance vers moins d’intimité et d’échanges physiques au sein de la population. Cette « récession sexuelle » n’est pas uniquement un phénomène français mais s’inscrit dans un mouvement global, où la digitalisation des loisirs et des interactions sociales semble jouer un rôle prépondérant.

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Chiffres clés de l’étude

  • Une baisse sans précédent : Seulement 76% des Français ont déclaré avoir eu un rapport sexuel au cours des 12 derniers mois, marquant une chute de 15 points depuis 2006. Cette proportion est même inférieure à celle observée en 1970​​.
  • La jeunesse particulièrement affectée : Plus d’un quart des jeunes de 18 à 24 ans (28%) rapportent ne pas avoir eu de rapport sexuel dans l’année, soit une augmentation significative par rapport à 2006 où seulement 5% des jeunes étaient concernés​​.
  • Une fréquence en baisse : La fréquence hebdomadaire des rapports sexuels a également chuté, passant de 58% des Français en 2009 à 43% aujourd’hui, signalant une perte d’intensité de l’activité sexuelle au sein de la population​​.

Implications sociétales et démographiques

Ces chiffres posent des questions cruciales sur les implications de cette récession sexuelle pour la société française, notamment en matière de natalité. Dans un contexte où le président Macron cherche à stimuler la démographie française, ces tendances pourraient représenter un obstacle majeur, soulignant le besoin d’aborder la question de la sexualité et de l’intimité avec une approche plus globale et inclusive.

Les raisons d’une récession sexuelle

Plusieurs facteurs contribuent à cette baisse de l’activité sexuelle, notamment le stress, la fatigue liée au rythme de vie contemporain, mais aussi une certaine désillusion ou désintérêt pour les rapports sexuels, exacerbés par l’abondance de stimuli virtuels. Par ailleurs, les questions autour du consentement et la prise de conscience des diverses orientations sexuelles, comme l’asexualité, ont également influencé les comportements et attitudes envers la sexualité.

Réarmement démographique vs Récession sexuelle : un défi pour la politique natale

Dans ce contexte, le « réarmement démographique » promu par le Président Macron se heurte à un défi de taille : comment encourager la natalité dans un pays où l’activité sexuelle est en baisse ? Cette interrogation soulève l’importance d’aborder la question de la fertilité non seulement sous l’angle quantitatif mais aussi qualitatif, en prenant en compte le bien-être sexuel et émotionnel des citoyens.

Vers des solutions intégrées

Pour répondre à ce double enjeu, il apparaît crucial de développer des politiques publiques qui soutiennent non seulement la parentalité mais aussi la santé sexuelle et relationnelle. Cela pourrait inclure des campagnes de sensibilisation, des programmes éducatifs sur la sexualité, et des mesures pour réduire le stress et améliorer la qualité de vie, afin de créer un environnement propice à la fois à l’augmentation de la natalité et à l’épanouissement sexuel des individus.

La « récession sexuelle » en France pose des questions fondamentales sur l’évolution des sociétés contemporaines et leurs impacts sur la vie intime des individus. Face au « réarmement démographique » souhaité par Emmanuel Macron, il est essentiel de reconnaître et d’adresser les multiples dimensions de la fertilité et de la sexualité. Une approche holistique et inclusive pourrait non seulement contribuer à relancer la natalité mais aussi à enrichir la qualité des relations humaines.

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