Tu t’es déjà retrouvé au milieu d’un conflit, convaincu d’être du bon côté ? Certain de ta bonne foi, de ton honnêteté, de ta logique ? Et pourtant… la relation s’est dégradée. L’autre s’est éloigné. Peut-être même qu’on t’a reproché des choses que tu ne comprenais pas.
Et si, cette fois-là — ou plusieurs fois — tu n’avais pas été la victime, mais l’élément toxique ? Pas par méchanceté, mais par maladresse, aveuglement, ou refus d’introspection ?
Cette question pique un peu l’ego, mais elle mérite d’être posée. Parce qu’on ne peut pas progresser si l’on se pense toujours irréprochable. Voici trois clés pour oser se regarder en face, sans se juger, mais en toute honnêteté.
1. Reconnaître le biais du “je suis forcément dans mon bon droit”
Notre cerveau a horreur de la dissonance. Il aime croire que nos intentions sont toujours bonnes, que nos réactions sont logiques, et que si conflit il y a, c’est forcément parce que l’autre a merdé. C’est ce qu’on appelle le biais d’auto-justification.
Mais être dans une dynamique où l’on cherche toujours à se justifier ou à défendre son comportement peut vite nous faire passer à côté de notre responsabilité réelle. Tu as peut-être coupé la parole, réagi de manière disproportionnée, ou minimisé le ressenti de l’autre — mais comme tu ne voulais pas mal faire, tu penses être dans ton bon droit.
Or, l’intention ne suffit pas. Ce sont nos actes, nos mots, et surtout l’impact qu’on a sur l’autre qui comptent. Et parfois, sans s’en rendre compte, on peut blesser plus qu’on ne le croit.
2. Comprendre que le “connard” n’est pas toujours un cliché
On s’imagine souvent que “le connard”, c’est ce type odieux, manipulateur, qui crie sur tout le monde. Mais dans la réalité, c’est beaucoup plus subtil.
Tu peux être “le connard” :
- Parce que tu refuses d’écouter vraiment
- Parce que tu imposes ton rythme aux autres
- Parce que tu fais passer tes besoins avant ceux des autres, systématiquement
- Parce que tu critiques sans en avoir conscience
- Parce que tu fais culpabiliser sans jamais t’excuser
On a tous été, un jour ou l’autre, “le connard” dans le vécu de quelqu’un. L’important, c’est de le reconnaître quand ça arrive — et de ne pas s’y enfermer.
3. Apprendre à se remettre en question sans s’autodétruire
Se demander “et si c’était moi le problème ?” ne veut pas dire qu’on est une mauvaise personne. Cela signifie qu’on est assez mature pour prendre du recul sur soi-même, pour accepter que notre comportement n’est pas toujours aligné avec nos valeurs.
Et que parfois, nos blessures, notre éducation, ou nos automatismes prennent le dessus.
La clé, c’est de transformer cette prise de conscience en levier de changement :
- Être attentif aux retours qu’on reçoit (même ceux qui dérangent)
- S’excuser sincèrement quand on a dépassé les bornes
- Identifier ses schémas relationnels qui reviennent en boucle
- Se demander : qu’est-ce que j’aurais pu faire autrement ?
C’est un travail d’humilité, pas de culpabilité. Ce n’est pas s’écraser, c’est grandir.
Tu n’es pas parfait. Moi non plus. Personne ne l’est. Mais tant qu’on reste convaincu d’être toujours du bon côté, on empêche toute évolution.
Se poser la question “et si c’était moi le connard de l’histoire ?”, c’est choisir de sortir de la posture de victime, pour entrer dans celle de l’adulte lucide, capable de se voir tel qu’il est… et de s’améliorer.
Parce qu’à la fin, le vrai connard, c’est peut-être celui qui refuse de se remettre en question.